Un papi pelot d’une petite entreprise de fabrication de chaises à Beaucaire.
Une mamie protestante du Vigan qui, par minutie et respect, lui séparait délicatement au couteau les pages des livres.
Un papa au parti socialiste qui sautait par la fenêtre pour se rendre aux réunions politiques.
Une maman comme toutes les mamans.
Né à 30300.
Comme l’atteste sa carte d’identité.
Mais vengut à Nîmes.
Maternelle à l’école Talabot.
Le «Midi Libre» comme sobresaliente au «Bled».
Primaire à la Grand Rue, collège au Mont Duplan.
Comme Simon et Alain pour le dernier.
Ecole Normale de la route d’Uzès.
Ecole d’Application du Mont-Duplan.
Nîmes, de todo lado.
Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.
De la route d’Alès à celle d’Arles.
Du Carreau de Lanes au Chemin Bas.
Languedocien et provençal.
Près des «Marquises» des Laurent.
Et des chevaux sur le pays.
A côté des tamaris et des enganes.
Et en mémoire, l’Aigoual et Jean Cavalier, de Ribaute les Tavernes.
Cuadrilla de Jean Bousquet puis de Jean-Paul Fournier.
Pour :
Le jury du Goncourt à Nîmes, organisé depuis la cabine téléphonique au bas du Mont-Du.
Le centenaire de la naissance de Jean Paulhan.
Le tricentenaire de la révocation de l’Edit de Nantes.
Et la croix huguenote dessinée par Jean- Marie Granier.
Además pour :
La grande édition des enluminures du Ferdinand Pertus de la salle des mariages de la ville de Nîmes et des paysages de Marguerittes.
L’hommage à Albert Decaris, à ses illustrations de Vigny, Chateaubriand, Ronsard, Shakespeare et à ses six cents timbres.
L’exposition Marcel Béalu, le chapelier écrivain qui donna à sa librairie le nom d’un récit de Paulhan.
Le bicentenaire de la Révolution.
Et le congrès d’épigraphie grecque et latine de 1992.
Et en mémoire, l’abbé du Chayla, au Pont-de-Montvert le 24 juillet 1702.
Boulimie
De lecture : Mac Orlan, Pierre-Henri Simon, Lanoux, Giono…
De voyage : Ontario et Macédoine, Hongrie, Yougoslavie, le Liban de Baalbek et la Syrie des Druzes et de l’Euphrate.
Du Nord au Sud.
De La Planète aux Charmilles.
Curiosité
De Guizot à Crémieux, de Rabaut à Daudet.
Félibre des saladelles, journaliste du sable et des cornes en pointes ou en lyre.
bibliophile et archéologue des secrets enfouis.
De «Corrida» au « Camariguo», de la rouille de seiches à la brandade, de l’in-octavo à l’incunable, d’Emile Espérandieu au musée de la romanité.
Républicain
Sans concession.
« La Prouvenço canta, lo Languedoc coumba » écrivait Mistral.
Et aficionado
Au « Bestiaires » de Montherlant qui en fut l’origine.
A Séville de la Maestranza comme à Séville des Archives des Indes.
En jeans, veste, pochette, cravate et chapeau de paille.
Et plumes d’autruche de la coiffe d’alguazil.
Du campo de Palha à celui de «La Tour de l’Etoile» de Don Álvaro.
A cheval.
Avec eux.
Et à cheval encore, des jardins de la Fontaine à la Tour Magne pour la Santo-Estello de la Nacioun Gardiano bénie par l’évêque Cadilhac.
Pas à cheval, mais avec le mime Marceau, celui du sketch «Le Toréador», qui, le 26 septembre 1994 lors de la communication de DJV à l’Académie des Beaux-Arts, parla.
Oui.
A l’occasion de « Imaginaire et tauromachie», Marceau parla.
Un milagro taurino.
D’innombrables faenas vues de près.
Celles des toreros du montón comme celles des toreros de cortijo.
Le soleil d’Ojeda et l’obscur du patio de l’oubli.
Lumière et ombre.
Et la présidence de la matinée du 16 septembre 2012.
Pour six toros et les onze oreilles de José Tomás Román Martín.
Une calvitie aussi célèbre que le bonnet de laine de Michel Tournier.
Une exquise douceur.
Une élégante politesse.
Une savoureuse gentillesse.
Le D du de, celui la particule.
Pour Daniel.
Le J du je, celui de la parole.
Pour Jean.
Le V du faisceau du phare de la Gacholle.
Pour Valade.
Daniel Jean Valade.
Le divin chauve.
Imprescindible…
Patrice Quiot