« On annonça à Sa Majesté : 

Il y a des troupeaux de taureaux sauvages dans le désert de Shetep (l’Ouadi Natroum).

Sa Majesté descendit le fleuve dans son navire royal appelé Khâ-em-Maat (Celui qui se lève en Vérité) pendant la nuit arrivant paisiblement le matin dans le pays de Shetep.

Sa Majesté parut sur son char, suivi de toute son armée.

On dit à tous les membres de l’expédition -les officiers, les soldats, les recrues et les princes- de surveiller les taureaux sauvages.

Sa Majesté ordonna que les taureaux soient entourés d’un enclos et d’un fossé.

Sa Majesté s’avança contre les taureaux sauvages.

Leur nombre : Cent soixante-dix.

Compte de ceux que Sa Majesté prit et tua ce jour : Cinquante-six.

Sa Majesté attendit quatre jours pour faire reposer les chevaux.

Puis Sa Majesté reparut sur son char.

Compte des taureaux pris et tué lors de cette chasse : Quarante.

Au total, Sa Majesté prit et tua quatre-vingt-seize taureaux sauvages.

Vive l’Horus, taureau puissant qui apparait en vérité.

Qui établit les lois, qui apaise les Deux Terres.

Horus d’or.   Grand de force.

Le roi de Haute et Basse Egypte. »  

Datos :

Texte inscrit sur le scarabée d’Aménophis III, (-1403/ -1352, neuvième pharaon de la XVIIIᵉ dynastie) conservé au Musée  de Cleveland.

Ces objets, à la forme du coléoptère, symbole de la vie éternelle dans l’Egypte ancienne, étaient envoyés en grand nombre à travers tout le pays et même à l’étranger.

Vantant notamment la puissance du roi, les scarabées de chasse aux taureaux sont parmi les plus rares : il n’en existe que cinq dans le monde.

Patrice Quiot