Dimanche 23 mai. Minute de silence et hymne national… dans le Désert de Gobi ! Six toros d’Adolfo Martín bien présentés, dans le type, sérieux par-devant, la plupart compliqués à la muleta.
Juan del Álamo (vuelta et silence), qui est resté plus d’un an sans toréer, a entrepris son premier avec pas mal d’énergie au capote, deux rencontres poussées, bon quite de Román, brindis à son beau-père qui traverse un mauvais moment, début par la droite bien dosé, le Salmantino exposant ses bonnes manières face à un toro suivant bien la muleta, mais le menaçant sur un extraño brusque qui a bien failli lui valoir un accrochage. Autre tanda valeureuse à bâbord, prueba plus délicate sur l’autre rive, Juan étalant toutefois entrega et ganas, rematant par le bas des échanges méritoires. Entière d’effet immédiat. Pétition en mode fifty/fifty non suivie d’effet. A son second, Juan se fit ovationner au capote, puis puyazo en bravo, long à placer sur le suivant avec arrancada applaudie et ovation pour le piquero Ángel Rivas, saluts de Jarocho pour deux bonnes paires, puis brindis de Juan au respectable. Début droitier sans parvenir à vraiment lier et se confier, l’Adolfo se réservant encore plus sur la zurda. Après avoir vainement essayé de tirer une faena compacte, Juan alla chercher une espada qui n’arrangea pas ses affaires.
Román (saluts aux deux) a vu son premier client taper fort dans les burladeros sans s’employer par la suite dans le capote, ceci expliquant peut-être cela. Il mit ensuite les reins sur un premier puyazo rectifié, le président sifflant derechef la fin du tercio. Banderilles éparpillées – mais applaudies ! -, brindis à l’assistance puis premières sollicitations sans réponse très franche de l’astado. Román alla voir alors si le piton gauche était plus fréquentable, la réponse ne tardant pas à venir sous la forme d’un accrochage, sans conséquence fâcheuse toutefois. Retour sur le flanc droit pour jeter son courage et son envie dans une bataille pour le moins indécise, rematé par un desplante à genoux fortement acclamé en guise de soutien. Las, le Franco-Valenciano ne trouva pas avec la rapière matière à récolter des récompenses qui un temps lui tendaient les bras. Avec le quinto, Román se signala par une bonne séquence capotera, monopique puis deux bonnes paires de Pablo Simón avant brindis à l’auditoire. Début de faena appliqué, sans toutefois pouvoir lier. Passage à gauche là aussi de une à une, ce qui sera encore la norme sur le retour à droite où Román s’exposera courageusement pour en tirer le maximum. Toreo de proximité, con entrega, qui porta sur les étagères. Hélas pour lui, qui méritait mieux, nouvelle faena « de mucho mérito », mais pinchée…
José Garrido (silence aux deux) se fit remarquer sur une demie. Première pique sortie fermée, suivante pour la forme, sans mettre les cordes, bonne première paire de Javier Valdeoro, Garrido voyant son adversaire ployer les jarrets sur le premier remate. Il poursuivit par tandas appliquées et applaudies sur le bord droit, passant ensuite sur l’autre côté où après quelques muletazos valeureux, il s’est fait brusquement désarmer, retournant vers des terrains moins compromis. Faena incomplète mais valeureuse conclue par demie au second envoi. Avec l’ultime, première pique sortie fermée, deuxième applaudie après belle arrancada, ovation au piquero Óscar Bernal, brindis aux travées avant une Garrido ne s’emploie à discipliner un fauve peu enclin à l’obéissance. Cependant, quelques échanges ont été marqués du sceau de la bonne technique de José avant une conclusion qui ne passera pas à l’histoire…
(Photos : copies d’écran)