Irrévocable.

C’est cependant une question que je me suis souvent posée.

Et qui me questionne.

Encore

Et encore.

Mon interrogation est la suivante :

Est-ce que, dans le ruedo, le toro a un soupçon de conscience :

De sa race ?

De sa bravoure ?

De sa noblesse ?

S’interroge-t-il ?

Bien sûr que non.

Son comportement est-il  un tant soit peu un peu raisonné ?

Réfléchi ?

Un peu pensé ?

Un peu humanoïde ?

Bien sûr que non.

Ou…

Agit-il par pur instinct ?

Est-il animé exclusivement par le stress de se retrouver dans un lieu inconnu ?

Au milieu d’une foule ?

Devant un homme ?

Agit-il  uniquement dans un rapport dominant/dominé ?

Agit-il  simplement en fonction:

De son lignage ?

De  son environnement préalable au campo ?

Du manejo  qu’il a connu?

Bien sûr que oui.

L’échange à ce sujet avec des amis ganaderos m’a certes apporté quelques éclairages.

Les amis repoussaient toute idée de raisonnement animal.

Je les crois.

Car ils ont raison.

Et me disaient que le comportement dans l’arène venait autant de la génétique que de l’apprentissage au campo qui déterminait essentiellement la façon dont le toro interprétait l’inconnu.

Je les crois.

Car ils ont raison.

Cependant mon interrogation demeure.

Est-ce que le toro spécule ?

Est-ce que le toro raisonne?

Est-ce que le toro manifeste une ébauche de pensée ?

Aurait-t-il  ainsi un soupçon d’âme ?

Question stupide.

Mais quand, dans certaines circonstances, on croise son œil.

On y lit de drôles de choses.

Qui pourraient laisser croire …

De drôles de choses.

d’andouille que celles je me pose.

Bien sûr.

Mais que je me pose.

J’en ai le droit.

Ces interrogations qui relèvent d’un obtus anthropomorphisme pourraient cependant faire l’objet d’une réédition anisée de la « Controverse de Valladolid ».

Don’t you think so, comme on ne dit pas à Bezouce ?

Patrice Quiot

(Photo : toro de Hubert Yonnet)