Real Maestranza de Caballería de Séville.

Tendido de sol y sombra.

Fila 4.

Assise à ma gauche.

Une ombre.

Un mystère.

Son épaule touche la mienne.

 

Costume désassorti.

Pas de ceinture.

Chemise froissée.

Cravate en défroque.

Visage gris.

Rides creuses.

Cheveux ondulés de triste.

Gris sous le soleil.  

 

Cigarette sur cigarette.

Et mégots jetés al suelo.

D’une chiquenaude.

De dédain.

 

Respiration saccadée.

Un abandon.

Une lassitude.

De la vie.

Une beauté de déchirement.

Comme Algésiras.

Au bout de l’Europe.

À la fin du fond.

 

Trois seuls contre six.

Murcie, Algésiras et Madrid.

Quinze oreilles.

Et une queue.  

 

Extravagant.

Iconoclaste.

Maudit.

Somptueux.  

 

La bringue, les gonzesses.

L’argent volatilisé.

Et les toros.

Comme celui de Germán Gervas, condamné aux banderilles noires.

Et auquel il coupe les oreilles et ouvre la Porte du Prince.  

 

Une fixité troublante.

Celle d’un guerillero.

Toujours embusqué.

Et attendant le convoi à dynamiter.  

 

Miguel Mateo Salcedo.

« Miguelín».

Un torero immense.

Un immense regret.

Moi, à côté.

A sa droite.

Son épaule touche la mienne.

Celle d’un nain.  

 

Datos :

Miguel Mateo Salcedo  «Miguelín», né le 19 mars 1939 à Abarán (province de Murcie), mort le 21 juillet 2003 à San Roque (province de Cadix).  

·        Débuts en novillada avec picadors : Algésiras le 10 avril 1955 aux côtés de Pepín Jiménez et Sergio Flores.  

·        Débuts à Madrid (Plaza de Vista Alegre) : 1er avril 1956.  

·        Présentation à Madrid (Plaza de las Ventas) : 31 mars 1957 aux côtés de Fermín Murillo et Luis Segura. Novillos de José Matías Bernardos.  

·        Alternative : Murcie (Espagne), le 9 septembre 1958. Parrain, Luis Miguel Dominguín ; témoin, César Girón. Toros de Francisco Galache.  

·        Confirmation d’alternative à Madrid : 24 avril 1960. Parrain, Gregorio Sánchez ; témoin, Antonio Cobos. Toros de Juan Cobaleda.   

        Corridas toréées :

En 1958, 14 ;

En 1959, 53;

En 1960, 20;

En 1961, 22;

En 1962, 23;

En 1963, 45;

En 1964, 34;

En 1965, 17;

En 1966, 43;

En 1967, 39,

En 1968 63.

En 1969, 50.  

Il interpréta le rôle du torero dans « Le Moment de la vérité », film de Francesco Rosi (1965), et avait été le jeune premier du film « El Relicario».  

Le cinéma lui avait proposé un contrat de cinq ans à 5 millions de pesetas par an.  

Il avait refusé.

Patrice Quiot