« Lo que quería era triunfar para huevos fritos « . Manuel Benítez Pérez «El Cordobés».
Faim hideuse.
Celle des enfants au ventre gonflé.
Celle des camps.
La faim de la guerre civile.
El hambre des maletillas en guenilles.
Celle qui fait mal.
Qui ronge.
Qui rend fou.
El hambre du baluchon à carreaux et de la poussière des routes.
La faim qui fait voler le pain d’un ami.
Celle des chasseurs Masaï qui se nourrissent du sang à la carotide des vaches.
La faim des nuits de pluie froide.
El hambre du voleur de poules de Palma del Río.
La faim pas rassasiée d’un plat de lentilles.
Celle du goût de la viande.
La faim des cachots.
El hambre plus forte que les cornadas.
La faim des familles aux pieds nus.
Celle de Cosette.
La faim du pain de Jean Valjean.
El hambre de l’herbe bouillie.
La faim hideuse des chabolas de la Cañada Real et des Tres Mil Viviendas.
Celle des miettes tombées d’une table.
La faim à la vue d’un jambon accroché
El hambre de ceux qui n’ont plus de dents.
Mais aussi.
Faim splendide.
La faim de las cinco de la tarde aux aiguilles de la pendule.
Celle des lèvres des filles.
La faim du bleu du ciel.
El hambre de la gloire.
La faim d’un nom sur les affiches
Celle du cuir vert des sièges des Cadillac.
La faim du soleil des bouquets de fleurs de Van Gogh.
El hambre du champagne bu au goulot.
La faim des routes de la nuit.
Celle des coches de cuadrilla.
La faim des arrivées dans les villes à l’heure du laitier.
El hambre de la carretera de Madrid à Séville.
La faim de l’avion qui traverse le «charco».
Celle des entradas offertes aux amis.
La faim des trajes de Fermín, de la Nati ou de Pelayo.
El hambre des lustres des palaces.
La faim des sorties sur les épaules.
Celle des retours à l’hôtel les machos arrachés par des mains inconnues.
La faim du téléphone qui sonne.
El hambre des triomphes.
La faim hideuse qui creuse les ventres.
Mais aussi.
La faim splendide de ser torero.
Figura du toreo.
Hambre imprescindible.
Faim indispensable.
Patrice Quiot