Dimanche 20 juin. Belle entrée correspondant à environ une demi-arène, par respect de la jauge. Corrida Charra, soit à la mode mexicaine, avec superbes panneaux décoratifs sur tablas et burladeros de l’artiste Tom Garcia méritant les deux oreilles et le rabo !

ist20g

En prologue, défilé équestre charro agrémenté par plusieurs démonstrations bien soutenues par le public et le groupe des Mariachis del Sol.

mex20h 

Une prestation très enlevée précédant le paseo pour lequel, rappelons-le, Antonio Ferrera avait pris en dernière heure la place d’Enrique Ponce. A noter encore un détail aussi original qu’inhabituel, Luis Adame faisant le paseo en fumant un gros cigare !!!

 lda20g

Six toros de Victoriano del Río bien présentés et armés, inégaux de forces et de comportement.

af20h

Antonio Ferrera (saluts et vuelta) revenait au Palio encore tout auréolé de son triomphe de l’avant-veille. En deux jours, il nous a chanté « Non je n’ai pas changé, je suis toujours le même ! ». Bref, il nous l’a encore jouée en mode Zébulon et franchement, ce qui fait plaisir à voir, c’est sa joie intacte de toréer et d’animer les débats. Du coup, on aurait presque dit qu’il était Mexicain ! Son premier ne lui a rien permis au capote avant de prendre un monopuyazo. Brindis aux deux autres diestros et par la suite, après avoir tâtonné au début, il a su extirper de son opposant un fonds de noblesse qui l’incita à se lancer dans une démo agréable à suivre. Dommage que le Victoriano n’ait pas été un as de la transmission, mais Ferrera avait tout de même sorti la tête de l’eau. Conclusion en trois temps en se faisant accrocher par un bicho soucieux de permettre à son service trois pièces de s’aérer ! C’est d’ailleurs après avoir enfilé un jeans qu’il réapparut pour lidier son second qui alla une seule fois au cheval avant de répondre aux sollicitations de l’assistance pour assumer le second tiers qu’il partagea avec Luis David. Ovation aux deux. Brindis à l’auditoire d’un Antonio visiblement parti pour mettre le fuego, ce qu’il fit après avoir sollicité l’appui des Mariachis par échanges bien rythmés qui ont transmis sur les travées. Les puristes auront beau penser que tout ça n’est que du folklore, eh bien moi, j’estime que lorsque les choses restent crédibles, mêmes accentuées, c’est bien mieux pour le client, plutôt que de s’emmerder en prenant des airs entendus de ceux qui savent et à qui on ne la fait pas ! Chacun a ses attentes quand il vient aux arènes et n’a pas forcément envie de faire plaisir à son voisin… ou à une secte ! Alors moi, désolé, qui ai fait partie de ceux qui ont assisté à l’alternative de Ferrera à Olivenza après l’avoir suivi assez souvent de novillero, j’ai toujours apprécié ce torero. Et quand j’entends des critiques venant des fois de perdreaux de trois jours qui ont un avis sur tout, permettez-moi de sourire… Antonio a traversé des périodes fastes comme d’autres moins allègres, mais de le voir encore se mesurer à des toros en y mettant un enthousiasme de débutant, que voulez-vous, ça me remue les tripes. Tout comme la vue de Juan José Padilla dans le callejón, pour ce qu’il a fait comme pour ce qu’il continue de faire…

mar20h

Bon, je crois que je me suis un peu égaré et je reviens illico à nos moutons… qui en l’occurrence n’en étaient pas vraiment ! Pour dire que l’on aurait bien aimé que l’Extremeño le fende en deux, mais hélas, les choses ne se passent que trop rarement comme on les attend. En Effet, après une entière tombée, Antonio se mit à cafouiller avec le verdugo, laissant filer les oreilles, mais tout de même récompensé par une  vuelta sympathiquement fêtée depuis les tendidos.

pu20h

Paco Ureña (deux oreilles et oreilles) m’a conforté ce jour dans l’idée que nous tenons là un premier de la classe, son seul défaut étant selon moi qu’il lui manque un poil supplémentaire de charisme. Sinon, rien à dire, il a de l’or dans les poignets. Son premier ne lui a rien permis au capote avant de prendre une pique sortie fermée. Brindis aux travées et entame suave avec superbe changement de mains. Au son de « Opera Flamenca », Paco nous entraina progressivement vers les sommets. Echanges templés, ajustés, comprenant toutes les subtilités d’une partition interprétée avec maestría et dominio. Entière. Avec le quinto, un client imposant du genre compliqué, Paco ne baissa pas les bras et galvanisé par son premier succès,  il brinda à Manolo Vanegas un trasteo dynamique comprenant des altibajos toutefois relevés par quelques gestes méritoires et une belle entrega. Entière de côté.

lda20h

Luis David Adame (saluts et oreille) ne voulut pas être en reste, prenant d’abord un toro piqué en deux fois, la deuxième en mode simulacre, avant de brinder à ses deux compañeros une faena certes appliquée, mais qui eut du mal à transmettre, le Victoriano ne l’aidant guère en ne donnant aucun piquant aux échanges. Entière au second envoi. Avec l’ultime, le Mexicain se fait applaudir sur un enchainement véroniques/chicuelinas/rebolera suivi d’une pique poussée. Au second tercio, il invita Antonio Ferrera et Leo Valadez à le rejoindre, les trois se taillant un beau succès. Brindis au public suivi d’un cambio au centre, les Mariachis envoyant alors « El Rey ». Face à un adversaire dont la puissance n’était pas la qualité première, Luis David exécuta une faena agréable, mais manquant quelque peu de profondeur. Final par bernardinas avant une lame al encuentro mettant un point final à cette clôture et un cycle du vingtième anniversaire qui nous aura réservé quelques belles satisfactions…

pu

Ce soir, publication des reseñas des deux novilladas, ainsi que celle de Mugron…