Du collège de l’Assomption de nos huit ans
. A la confrérie des Costières de Nîmes.
En affection.
Du nœud papillon de «Télé Bleue».
Au bar du «Cheval Blanc» un dimanche de Pentecôte.
Le «run-run» du salon, le cliquetis des verres, la fumée des cigarettes et le parfum des filles en beauté.
En estrambord.
L’austérité d’une grand-mère.
La rondeur d’un papa.
Les escampades d’un frère.
Les cours feintés le jour de l’abrivado.
En jeunesse nimeña.
Le lycée Daudet comme temple.
La gourmandise comme étendard.
Curro en bannière.
Pour aller encore plus loin.
Un sombrero cordobés de ala ancha.
Une bague au motif égyptien.
Afición a los toros.
Pour l’aventure.
Des rencontres.
Des fulgurances.
Faenas langagières.
En espontáneo discret d’un ordre établi.
Une maïsse graulenque.
Un caractère de mineur cévenol.
Une pesanteur d’imperator.
En majesté.
Une bodega dans un garage.
Miguel Márquez qui y dine de brandade.
Une banda qui donne l’aubade à Picasso.
Le bleu du ciel.
Qui passe
Et revient.
Sur la Place du Marché.
De l’Espiguette au Gardon.
Du Victor à Bachalas.
De Tailhades à Fournier.
Con gana torera.
Souvenirs éparpillés au Mistral des Guardiola.
La vie qui va.
La vie qui passe.
Comme un train d’arrastre.
Les toros maintenant à la télé.
A côté de la pompe à insuline.
Et du déambulateur.
Loin du soleil des arènes.
Des yeux clairs.
Qui regardent.
Et s’embuent.
Quand sonnent les clarines du printemps.
Recuerdos de toute une vie.
Un ami de soixante ans.
Yves Layalle.
Patrice Quiot