De 1894 à 2021.
70 matadores de toros français.
Alternative.
On change de pignon.
On change de braquet.
De la Montagnette ou du Pic St Loup
Au Tourmalet de Thibaut Pinot et à l’Izoard de Bernard Thévenet.
On change de division.
On change de terrain.
Du stade de l’Assomption ou de celui des Tritons.
Au Maracanã de Marius Trésor et au Wembley de Robert Herbin.
On change de salle.
On change de ring.
De celui de la rue Sully ou de celui du Petit Bard.
Au Madison Square Garden de Georges Carpentier à la salle Wagram de Marcel Cerdan.
On change de monde.
On change de dimension.
De la portative de misère ou du ruedo de fête votive.
Aux arènes de Nîmes et à la calle Iris.
Le soleil brille plus fort.
Le cercle devient plus grand.
La passe plus lourde.
La peur aussi.
Le rêve a une forme.
La réalité un visage.
Le combat change d’âme.
Le toro aussi.
Il sait davantage.
Il cogne plus fort.
Il vient pour tuer.
Et n’a pas d’alibi.
On se battait dans la cour de l’école.
On découvre Marignan et Austerlitz.
On était mercenaire.
On devient soldat de l’An II.
Les compagnons sont des légendes.
Chacun a une histoire.
On marche avec eux.
Et on a de la peine à le croire.
Sortir de l’ombre des affiches mal collées.
Sortir des chemins de pluie.
Gravir les marches de l’escalafón.
Entrer au Panthéon des figuras.
Un passage.
Une percée.
Un songe.
Un nom : Alternative.
Patrice Quiot