Don Enrique de Queralt Fernández Maquieira, Comte de Santa Coloma, a formé son élevage entre 1905 et 1908 en croisant deux des principales branches Vistahermosa.

Celle de Saltillo, origine Salvador Varea, et celle d’Ibarra, origine Barbero de Utrera, afin d’obtenir des produits ayant la bravoure reconnue des Saltillo et la qualité de charge des Ibarra.

Pendant près de trois décennies, les taureaux du Comte ont été parmi les plus appréciés tant par les aficionados que par les toreros.

Ces animaux ont conservé jusqu’à nos jours la légendaire bravoure et la pureté de la caste que le Comte a fixées sur ses terres de « La Isla del Guadalquivir », celles-là même où furent élevés les Saltillo et les Ibarra depuis la fin du XIXème siècle.

Encaste dont sont issues les ganaderas :

Joaquín Buendía Peña,

Dont la ganadería achetée au Comte servira de base à de nombreux troupeaux, comme ceux de « La Quinta », de Hernández Plá, de Martínez Elizondo, ou Bartolomé Sanz.  

Gracilliano Pérez-Tabernero :  

A l’origine créée par Don Fernando Pérez-Tabernero en 1884 à Villar de los Álamos, province de Salamanque, avec un mâle d’Antonio Miura et vingt-cinq vaches du Duc de Veragua.

A son décès en 1911, la ganadería des « Miura de Salamanque » revient à ses fils Gracilliano, Argimiro et Alipio.

En éleveur avisé, don Graciliano Pérez-Tabernero achète en 1920 au Comte de Santa Coloma, cent quarante vaches et deux reproducteurs, Cristalino et Mesonero, de lignée Ibarra et se défera des produits issus de l’élevage d’origine.

On retrouve actuellement ces gênes dans les élevages de José Escobar, dont la ganadería est sise dans la Isla Menor del Guadalquivir, chez Juan Luis Fraile, dans quelques élevages de la famille Pérez-Tabernero et un peu dans la ganadería de Palomo Linares qui en détient le fer, la devise et l’ancienneté 17 février 1895, de don Gracilliano.

Coquilla :

Cette lignée fut créée en 1916 par le ganadero de Salamanque Francisco Sánchez de Coquilla, connu sous l’appellation de Paco Coquilla, avec de bêtes Santa Coloma et Albaserrada.

Plus typée Ibarra que Saltillo, bien emmorillados, assez courts et d’armure plutôt réduite, on les retrouve chez Sánchez-Fabrés et Sánchez-Arjona.

Marqués de Albaserrada  

Que l’on retrouve aujourd’hui chez le fabuleux Victorino Martín, Adolfo Martín et Escolar Gil.

Le Marqués de Albaserrada était le frère du Conde de Santa Coloma. Il a repris à son décès du bétail d’origine Saltillo.

Vega Villar :  

Croisant deux encastes remarquables : le Veragua et le Santa Coloma.

En 1910, José Vega, ganadero madrilène éclairé, fit couvrir quarante vaches de pure origine vasqueña de Cristóbal Colón y de la Cerda, Duc de Veragua par trois sementales, « Fuentecillo », « Cuchareto », « Toronjito », achetés au Comte de Santa Coloma, sur les terres qu’il possède à San Lorenzo del Escorial (Madrid).

Sans avoir apparemment attendu quelque résultat, il vendit en 1914 aux frères Villar, Francisco et Vitorio, qui feront prospérer dans la région de Zamora (León) la camada, renforcée par deux autres reproducteurs de Santa Coloma, « Chamusquino » et « Gitano ». Cette ganadería portera désormais leur nom, ainsi que celui du fondateur, Don Vega.

Les frères Villar se sépareront en 1922.

Les deux cent cinquante bêtes du troupeau revenant à Francisco sont acquises en août 1928 par le ganadero charro Arturo Sánchez-Cobaleda qui les transhumera de la région de Zamora à son emplacement actuel.

Cet élevage sera ultérieurement distribué à ses enfants Pilar, María, Jesús, Manuel et Ignacio.

Victorio lui vend en 1923 la totalité du troupeau, ainsi que le fer original de Vega à José Luis Encinas Fernández del Campo, de Ledesma (Salamanque) qui après une première vente de vaches à Juan Cobaleda en 1931, vendra le reste du troupeau en 1932 à Luisa Plá, veuve de Estebán Hernández.

Cet élevage fut anéanti pendant la Guerre Civile.   José Luis Encinas s’était réservé de la vente un noyau choisi de cinquante vaches et deux reproducteurs et poursuivit seul l’aventure ganadera avant de vendre à la famille Galache en 1939.

Il imprimera à ce rameau une marque accentuée de douceur, ce qui différenciera clairement les deux parties originelles de José Vega.

Cette lignée de typiques taureaux n’est pratiquement élevée que par les familles Cobaleda et Galache sous les fers de Barcial, Sánchez-Cobaleda, Francisco Galache de Hernandinos.   Source : « Le taureau brave » Don Miguel.

Patrice Quiot