Reseña de Pierre Vidal (Corridasi)…

Plaza de toros d’Orthez. Dimanche. Plus de 3/4 de l’aforo permis.

Un eral de Philippe Bats

Corrida desafio des Ganaderías de Salamanque.

4 toros, par ordre de lidia de Juan Luis Fraile, Hnos. Sánchez Herrero, Camino de Santiago (sobrero après avoir changé le toro prévu de José Enrique Fraile de Valdefresno), Julio García (combattu en quatrième après avoir changé le tour).

Corrida suspendue au quatrième toro sans que les toros de Pedrés et El Risco aient été lidiés.

Le novillero sans picador Jean Laroquette, « Juanito »: une oreille.

OCTAVIO CHACÓN, oreille et silence au toro tué pour El Adoureño

ALEJANDRO MARCOS, silence et oreille.

EL ADOUREÑO, blessé.

L’esprit de responsabilité a prévalu et l’arrêt de la corrida après la blessure d’El Adoureño a été applaudi par un public compréhensif, venu nombreux au Pesqué. Cette blessure du jeune matador gersois s’est produite au début de la faena du troisième toro, sobrero du Camino de Santiago. Elle a été causée par une cornada seca de l’animal, astifino. La blessure ne saignant pas, Yannis se releva et tenta de continuer. Il en fut dissuadé très rapidement par ses peones qui le transportèrent à l’infirmerie. Il s’avère que le coup de corne de 27 cm de profondeur a traversé le haut de la cuisse gauche de part en part. Des premiers soins ont été donnés sur place, mais l’équipe médicale dut partir avec le jeune homme vers l’hôpital de Dax où une autre intervention était en train de se dérouler. Les organisateurs avec sagesse ont donc décidé d’arrêter le spectacle au quatrième toro qui fut tué par Octavio Chacón après une brève lidia.

Dommage car jusque-là, il y avait eu beaucoup de bonnes choses; la présentation d’abord, spectaculaire des premiers (Fraile), seconds (burraco de Sánchez Herrero) et du quatrième (Julio García). Le comportement aussi des deux premiers qui ont pris trois piques en partant de loin avec classe et qui, par la suite, ont fait preuve de noblesse, répétant des charges en humiliant, sur un tempo vibrant, avec de la transmission pour finir sans mollir, bouche fermée. Le premier offrait plus d’options, mais le second avait aussi de réelles possibilités. Le troisième se cassa la corne en rematant sur un burladero. Le quatrième, ne prit que deux piques, maniable par la suite.

Octavio Chacón est un homme sur lequel on peut compter. Il vit rapidement les opportunités du tambour-major et tenta de les exploiter au mieux de ses moyens. On sait que ses qualités artistiques sont limitées et sans doute on aurait aimé un peu plus de douceur dans ses séries engagées. On ne peut pas tout avoir… Une entière d’effet rapide et une récompense légitime. Très présent comme chef de lidia, il se défit du toro du Camino – qui n’était pas le sien – avec dignité.

Décevant à son premier passage, où il sembla emprunté, souvent sur le voyage, sans poids réel sur son opposant, qui avait des qualités, Alejandro Marcos s’exprima totalement face au quatrième, noble mais sans beaucoup de transmission. On vit alors que le jeune homme avait du goût, le sens de la cadence et une recherche esthétique prometteuse. Sa faena alla de menos à más, il tua d’une demi-épée et coupa un trophée. Au regard du sérieux de cette course, cette récompense comptera pour lui.

Une pensée pour terminer pour les organisteurs qui se sont donnés beaucoup de mal pour la tenue de ce rendez-vous. Ils ont été récompensés par une affluence considérable qui montre l’adhésion forte à leur projet et consolide la tauromachie espagnole en Béarn. Qu’ils ne soient pas déçus: la grandeur de cet art ce sont aussi ses aléas, sa vérité c’est aussi la souffrance qu’inflige le toro. Les moments dramatiques que nous avons vécus montrent que nous ne sommes pas ici dans le virtuel, mais bien dans la vie réelle où succès et tragédie se succèdent. Il n’y eut ni frustration, ni protestation, c’est à noter.

Un abrazo fuerte à notre ami El Adoureño. Nos pensées et ceux de tous les aficionados l’accompagnent…

(Photo : Mundotoro)