Beau temps, arènes bien remplies, selon la capacité d’accueil imposée par la jauge.

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Six toros d’Adolfo Martín corrects de présentation, inégaux de forces et de comportement, dans le type, plusieurs manquant de chispa dans leurs embestidas. Le premier a été changé pour faiblesse avérée par un sobrero du même fer.

Sobresalientes : Álvaro de la Calle et Miguel Ángel Sánchez.

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A l’issue du paseo, Antonio Ferrera – silence, oreille, oreille, silence, silence et deux oreilles – a fait venir en piste l’ensemble des membres de sa cuadrilla élargie, les sobresalientes et le mayoral pour leur faire partager l’ovation de l’assemblée.

L’encerrona a vraiment commencé avec le sobrero bien contenu par Jean-Loup Ailllet. Brindis au public d’une faena de tanteo  face à un opposant vite réservé. Echec aux aciers.

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Avec son second, Antonio commença réellement la série de tercios de piques en faisant citer le toro de l’autre côté de la piste dès la première rencontre, ce qui peut offrir un tercio spectaculaire, à condition que le galop soit soutenu pour créer un impact spectaculaire. L’intention est bonne, la réalisation parfois plus inégale. Au second tercio, saluts de José Manuel Calvo et Fernando Sánchez. A la muleta, il fit arrêter la musique, se lançant notamment dans un travail de près en supprimant l’espada qui porta sur les tendidos, tout ceci après plusieurs mouvements méritoires, notamment sur le flanc gauche. Entière.

Avec le troisième, qui alla deux fois au cheval selon la norme du jour, Antonio brinda à un couple d’amis et se montra très décidé dès l’entame. Plusieurs passages templés ont relevé la note et au final, il partit de loin en marchant pour placer un canonazo qui libéra un trophée. A noter que sur sa lancée, il grimpa jusqu’à la barrera pour aller congratuler des aficionados handicapés, un geste aussi sympathique qu’inattendu.

Le quatrième ne laissera pas un grand souvenir, piqué sans brio puis toréé sans réponse bien percutante de son adversaire, une atravesada n’arrangeant rien.

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Le quinto n’a pas permis de valider l’adage et comme en outre l’Extremeño tua mal, il était à prévoir qu’il allait sortir le grand jeu pour faire un coup d’éclat à l’heure de clôturer la séance. Effectivement, avec une bonne dose de grinta et une autre non moins importante d’originalité et de fantaisie, il se distingua d’abord sur la réception capotera avant de disparaitre… pour revenir juché sur le cheval de pique ! Evidemment, ça produisit son effet et lorsque l’Adolfo s’est arranqué de loin pour venir fracasser le peto, le Plumaçon entra en ébullition, la musique se mettant au diapason.

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Bis repetita sur le second assaut qui vit immédiatement Antonio quitter sa monture pour s’élancer face à son adversaire, histoire de lui servir quatre énergiques chicuelinas. Pour faire bonne dose, il répondit à la demande de se charger du second tercio, ce qu’il fit conjointement avec  Fernando Sánchez et José Chacón, les trois étant invités à saluer.

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Brindis à Alain Lartigue, petite visite à la musique pour régler le scenario, avant d’administrer plusieurs tandas décidées pour faire encore grimper la note, avec ce coup-ci un toro encasté. Pour couronner le tout, il partit de loin en marchant dans le plus profond silence pour placer une entière tombée d’effet rapide qui fit tomber deux pavillons de plus dans son escarcelle. Il ne lui restait plus alors qu’à savourer les chaleureux vivats que lui ont réservés la plupart des aficionados.

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Bien sûr, tout n’a pas été parfait, ce qui est d’ailleurs le plus souvent le cas dans ce genre d’exercice, mais par les temps qui courent, et sans tomber dans un excès de démagogie ni de populisme, c’est tout de même réjouissant de voir des gens sortir heureux des arènes. Et des toreros aussi. Il y a eu un peu de tout, du sérieux, de la fantaisie, du bon, du moins bon, de l’originalité, de la théâtralité, mais quoi qu’il en soit, il y a au moins une chose que l’on ne pourra pas reprocher à Ferrera, c’est de ne pas s’être donné à fond. Dans la diversité, et en toute générosité. Son aptitude à transmettre a fait le reste…

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Matin. Gradins bien remplis, beau temps.

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Six toros d’Alcurrucén bien présentés mais donnant la plupart un jeu décevant au troisième tiers.

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Diego Urdiales (saluts et oreille) a démarré avec un premier client long à s’allumer. Il prit deux piques protestées, la première rectifiée et la suivante légère puis montra des intentions pas très catholiques, avant une troisième ration puis deux sur le réserve après les clarines pour faire bon poids. A la muleta, belle entame en se fendant pour régler la tête puis labeur maitrisé avec quelques pinceladas de bon goût avant demie tombée. Avec le cuarto, le Riojano brinda au public une faena qui le vit s’arrimer pour tracer plusieurs figures artistiquement remarquables. Curieusement, il fit arrêter Nerva, prolongea en transmettant son envie et ses bonnes manières, sans trop s’engager toutefois, concluant ensuite par entière au second envoi, pour obtenir l’unique trophée de la matinée.

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Paco Ureña (silence aux deux) prit d’abord un burraco avec qui il fit bien les choses, mais son opposant baissa rapidement de ton, le menaçant en outre sur un brusque retour gaucher. Débâcle à la ferraille. Avec le quinto, un castaño qui alla deux fois au cheval, bien pris la seconde, Ureña brinda à l’assistance  puis insista plus que de mesure jusqu’à commencer à indisposer le public, ne lâchant rien face à un bicho qui ne transmettait pas, l’affaire se soldant par bajonazo.

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Emilio de Justo (applaudissements et silence) se signala par le bon accueil par véroniques de son première. Quatre piques au total de diverse intensité avant que le toro ne se réfugie ensuite aux tablas côté toril, le Cacereño s’efforçant alors de le maintenir au centre. Gestes méritoires face à un toro compliqué qui ne l’aida guère. Entière. Avec l’ultime, au gabarit plus réduit, saluts de Morenito d’Arles au second tercio, puis début prometteur d’une faena brindée aux travées, poursuivie ensuite à la voix et aux forceps au fur et à mesure de sa propension à lorgner vers les extérieurs. Entière tombée.