Corrida de expectación, corrida de satisfacción, pourrait-on dire au terme de cette course qui a tenu toutes ses promesses grâce à un lot de grande qualité et trois diestros dont l’entrega s’avéra sans failles. Côté toros, on a retrouvé pour le plumage de grandes carcasses avec parfois des cornes à faire frémir les plus téméraires, et pour le ramage, une bravoure qui a pris toute sa dimension lors de plusieurs tercios de piques mémorables. A noter que deux d’entre eux (2 et 5, soit les deux d’Alberto Lamelas) ont été crédités de la vuelta posthume et que Curro, le mayoral, a accompagné Lamelas dans sa sortie a hombros.
Domingo López Chaves (silence et vuelta) ouvrit les débats devant un zébu impressionnant, sorte de cathédrale qui prit deux bonnes piques, les banderilleros se sortant ensuite comme ils le pouvaient de situations compromises. A la muleta, le Salmantino débuta suavement pour donner confiance à son adversaire qui d’ailleurs baissa assez rapidement de ton. Domingo donna le change avec professionnalisme et les choses en restèrent là. Entière. Mais avec le cuarto, elles allaient prendre un tout autre relief, d’abord lors du tercio de piques à charge de Tito Sandoval, notamment pour un splendide premier assaut. Entame décidée avec la flanelle, le toro mettant bien la tête, ce qui permit à Domingo d’enchainer plusieurs séries relevées. Il se fit ensuite sévèrement cueillir, poursuivant la taleguilla déchirée, remuant alors les gens sur plusieurs tandas à l’exécution remarquable, avec bonnes réponses du bicho. Las, deux pinchazos avant entière le priveront de trophée, mais pas de l’estime du conclave.
Alberto Lamelas (oreille et oreille) a signé devant les caméras de Toros TV une tarde mémorable qui devrait avoir quelque répercussion. Il a quitté le Plumaçon visiblement heureux et ému, et pour tout dire, on l’était tout autant ! Il reçut son premier client a portagayola suivie de deux puyazos poussés et bien contenus, Gómez del Pilar se distinguant ensuite sur le quite. Brindis au public d’un trasteo qui comprit ensuite plusieurs séries enlevées sur les deux ailes, données avec autant d’application que de sérieux. Un excellent moment de toreo récompensé comme il se devait, autant pour l’homme que pour la bête. Il est retourné plus tard face au toril pour accueillir le quinto – un authentique aurochs -, toujours a portagayola, avant de proposer en trois actes un tercio de piques qui constitua un des pics de haute altitude. Le Pedraza partit de plus en plus loin pour venir fracasser le peto, bien pris par le lancier qui reçut une colossale ovation. Bon second tercio puis brindis à la banda qui assura les intermèdes, Alberto connectant illico avec les tendidos sur plusieurs mouvements ajustés. Grand moment de frayeur par la suite lorsqu’il se retrouva au sol à la merci de son toro qui lui pardonna la vie. Le Madrilène repartit de plus belle, toréant avec sincérité jusqu’aux manoletinas précédant l’estocade au second envoi, après que l’épée ait curieusement ripé sur le premier. Vuelta très fêtée, autant pour le Pedraza que pour Alberto…
Gómez del Pilar (silence aux deux) plaça son toro par zapopina pour la deuxième rencontre qui sera suivie d’encore plus loin par une troisième, gens debout. Bon second tercio puis brindis au public d’une faena débutée genou en terre qui sera suivie d’autres mouvements méritoires bien qu’inégaux, jusqu’à une entière tombée a recibir. Avec l’ultime, de moindre son, bonne réception capotera, trois rencontres au cheval puis affrontement qui eut un peu de mal à décoller malgré les bonnes intentions du Madrilène qui rencontra plus tard quelques difficultés pour en finir avec le descabello.
En définitive, une course mémorable qui a mis tout le monde d’accord et qui a baissé le rideau d’une Madeleine 2021 dont elle aura été incontestablement le point d’orgue de la meilleure des façons…
David Casas intefrviewant José ignacio Sánchez, représentant de la ganadería, aux côtés du Sr Uranga, l’un des éleveurs.
Beau temps, arènes remplies selon la jauge.
En matinée, novillada non piquée devant un public nombreux.
Jean Baptiste Lucq – Adour Aficion – (vuelta) a ouvert la séance face à un eral de La Espera de bonne présentation avec lequel il se distingua au capote. Par la suite, l’élève de Richard Milian exécutera un trasteo essentiellement droitier freiné par une sévère rouste qui lui laissera quelques stigmates au visage. Mais il poursuivit son chemin comme si de rien n’était et conclut d’une entière un labeur qui aurait pu être mieux récompensé après pétition. Applaudissements au novillo.
Fabien Castellani – ET Arles – (oreille) prit un Casanueva petit par la taille mais qui s’est grandi dans ses embestidas, ce qui permit à l’Arlésien de réaliser une faena sérieuse et énergique, surtout à droite. Sur l’autre rive, ce fut moins évident. Après entière, Fabien récolta un trophée qui provoqua des avis divers, le novillero n’étant pas en cause, mais le public ne comprenant pas la décision du palco par rapport à son refus précédent. Applaudissements à l’arrastre.
Leny Martin – ET Béziers – (silence) reçut son Alma Serena par larga de rodillas, se signalant ensuite avec Tristán sur les quites. Après que Monteño ait salué au second tercio, le Biterrois brinda à l’assemblée une faena bien débutée à tribord, mais qui progressivement allait décliner, malgré quelques gestes méritoires, par manque de transmission. Applaudissements au novillo.
Tristán Barroso – ET Badajoz – (vuelta) était très attendu sur ses terres. Il eut en partage un novillo du Camino de Santiago qui alla d’emblée cogner fort contre un burladero, un choc dont il ne se remit jamais complètement. Tristán brinda à Richard Milian puis s’engagea dans un long trasteo au cours duquel il ne lui sera pas très facile de s’exprimer aussi bien que ce qu’il aurait souhaité par rapport au comportement d’un eral qui avait perdu une partie de son moral dans le choc initial. Visiblement contrarié, Tristán donna le change du mieux possible sous les conseils de son professeur Luis Reina, et fit en définitive, malgré un échec aux aciers, une vuelta très fêtée qui en disait long sur le soutien du public, de son public…
(Autres nouvelles, dont la novillada de Beaucaire : en fin d’après-midi, cause déplacement…)