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C’est en 1888 que Vincent Van Gogh peint Arles dans cet après-midi d’été, on distingue d’ailleurs les arènes.

La corrida du 17 juillet à Céret aurait pu être contemporaine de l’œuvre du grand maître hollandais ; un spectacle du XIXème siècle qui s’est déroulé en 2021, dans la placita catalane.

La relation de course (reseña) par le journaliste (revistero de  plaza) aurait pu être la suivante à cette époque :

– 35 piques toutes rencontres étant comptées, y compris les refilones (coup de pique au passage du taureau) et maronazos (coup de pique manqué). Depuis le 28 février 1927, le général Rivera de Primero par l’obligation des protections (peto), sauva les vies équines. Les chevaux tués étaient comptabilisés.

– Les banderilles de feu étant abolies depuis 1950, le mouchoir rouge désigne la pose des banderilles noires. Leur couleur leur donne le nom de veuves, voire alegradores (1) pour réveiller les toros mansos (le harpon étant plus long). Les banderilles se posaient, une à une aux alentours du morrillo, quelquefois une cape en main.

– Les maestros étaient des matatoros, des tueurs de toros. Des toreros machos lidiant à l’ancienne des toros difficiles, hors d’âge.

Certainement comme la peinture de Manolo Martinez Hugué qui illustre le Céret de Toros 2021.

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Ce sont des faenas dites de aliño (préparation du  toro pour l’épée).

– 5 derechazos, deux naturelles, une demi-estocade en place (quelquefois à la media vuelta, au ½ tour, dite de recours).

« Dans l’art de toréer, tout est mesuré, y compris l’angoisse et la mort même ».  Ignacio Sánchez Mejías (2).

Le défi fou d’un éleveur archéologue Miguel Reta Azcona, propriétaire de Reta de Casta Navarra, le geste dément de l’ADAC et le « pundonorisme » des trois maestros et leurs cuadrillas, nous ont permis de vivre cette guerre d’un autre siècle.

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Un Jurassic Park taurin qui nous rappelle les origines de cet art. Une pique de rappel…

Bien loin aujourd’hui de cette corrida spectacle où Poncinas, Luquisinas, Julipieds côtoient les ténors et autres maîtres de ballet !

Pour remercier l’écrivain et poète Jean-Marie Magnan pour l’emprunt du titre d’un de ses ouvrages (3) qu’il conclut en ces termes :

«  Cette beauté tauromachique si précaire et si menacée puisqu’elle est création où l’homme s’expose directement à une bête sauvage. »

Une vuelta de tous les acteurs de cette tarde aurait été si belle…

 

Jacques Lanfranchi « El Kallista »

jeudi 23 juillet 2021

 

(1) rien à voir avec la pièce de théâtre de Franz Lehàr « La Veuve Joyeuse » !

(2) El paso de la muerte, conférence donnée le 20 février 1930 à l’Université de Colombia (USA) par le Maestro.

Bibliographie :

– Corrida spectacle, corrida passion, Jean-Marie Magnan 1972, éditions Laffont.

– Sur la Tauromachie I Sánchez Mejías – Editions « les belles lettres 2021 ».