« La Casa « Chopera » a été fondée par Severino Martínez, natif de Salvatierra de Álava, à 25 km de Vitoria Gazteiz.  

 

On le surnomma « Chopera » car il avait pour habitude de boire la bière dans une chope (du hollandais schopen) à couvercle mobile qu’il inventa pour barrer l’entrée aux mouches et insectes divers, pour plus d’hygiène quand il travaillait à San Sebastián.  

 

Il se désaltérait à la Cervecería de Strasburgo où ici comme ailleurs, on avait l’habitude de boucher (tapar) la chope avec une soucoupe et bien sûr, on mettait sur ce tapón des… tapas ! Il surgissait du travail et criait dès la porte franchie : « Pon me una chopera ! »  

 

A la fin du XIXe, il couvrait plusieurs arènes avec ses cuadras de caballos. Il fit fortune dans le transport de bétail, mais aussi dans la collecte des ordures.  

 

Il meurt accidentellement en 1930 dans son camion, livrant une novillada de la ganadería de Bernaldo de Quiros pour les arènes de Bilbao. Près de Bailén, le pont de Mengibar, sur le Guadalquivir, s’effondra sous le poids du véhicule.  

 

Les trois fils, Pablo, Antonio et Manuel Martínez Elizondo prennent sa suite dirigée par Pablo, né à Tolosa en 1895, époux de Luisa Flamarique Lasa. C’est lui qui créa véritablement l’empire « Chopera » : le transport, l’organisation, l’élevage, les cuadras de caballos, l’apoderamiento…  

 

Le 17 octobre 1968, Pablo meurt à Pamplona. Toute la famille est unie jusqu’en 1974 où les cousins se séparent. Les deux fils de Pablo, Jesús et Manolo, et les deux fils de Manuel, José Antonio et Javier voient les arènes et les représentations se diviser entre les deux clans.  

 

Jesús et Manolo, les fils, gardèrent le surnom de « Chopera ». José Antonio et Javier Martínez Uranga deviennent les « Choperita ». L’oncle Antonio, lui, restant célibataire, s’occupera d’élevage. Les « Chopera » se taillent la part du lion sur le marché taurin. Jesús et Manolo se complétaient dans les actions professionnelles et ils se marièrent le même jour à Ronceveaux aux sœurs Labiano !   Jesús mourut en 1998, il eut plusieurs enfants, mais aucun ne s’intéressa aux affaires.  

 

Manuel Martínez Flamarique est décédé dans sa ville natale, San Sebastián, le 2 septembre 2002 à l’âge de 75 ans.  

 

La Casa gérait dans les années 1980, en Espagne : Almería, Almendralejo, Badajoz, Bilbao, Burgos, Calahorra, Hellín, Logroño (propriétaire), Madrid (de 1981 à 1989 avec 52% des actions de la S.A. Madrid Toros), Salamanque, Talavera, Tolède, Tudela, puis Gijón, perdant certaines plazas, en en regagnant d’autres comme Saragosse… En Amérique du Sud, en Colombie, Manizales et Medellín mais aussi, Cali, Bogotá, Quito, Lima…  

 

En France, dans la plupart des cas, il s’agissait de fournir le plateau, toreros et bétail choisis par les commissions taurines : Bayonne, Eauze, Hagetmau, Mont-de-Marsan, Orthez, Soustons, St-Vincent-de-Tyrosse et une partie de la gestion de Vic-Fezensac.  

 

Toutes les affaires françaises étaient gérées par Manolo avec ses deux fils, « Choperas » juniors. Ils construisirent Badajoz, Illumbe à San Sebastián, ainsi que la nouvelle plaza de Logroño. En Espagne, il est associé avec les neveux « Choperitas ».  

 

La famille avait hérité également d’un élevage de toros en Navarre, à Tudela (Herederos de Don Antonio Martínez Elizondo) d’encaste Santa Coloma, qui vira par la suite au sang Domecq, mais elle conserva du Santa Coloma sous le fer de La Ermita.  

 

Dans l’apodoramiento, il y eut Ordóñez, Aparicio,  Camino, Antoñete, « El Cordobés », Curro Romero, Rafael de Paula, Nimeño II, Manzanares, Juan Mora, Ortega Cano, Pablo Hermoso de Mendoza, Antonio Barrera, Javier Castaño, Fernandez Meca…  

 

Les affaires des « Chopera » sont dans les mains de Pablo et Óscar Martínez Labiano rejoints par le fils de celui-ci, Manuel Martínez Azcárate et depuis 2017, la Casa « Chopera » s’est alliée avec le groupe BAL de Mexico, d’Alberto Baillères.  

 

Cette association se nomme BMF.  L’empire a quelque peu perdu de sa splendeur depuis la mort de Manolo et du contexte actuel.

 

Pas de cadeaux entre cousins, « Choperas » et « Choperitas » (Taurodelta) : en janvier 2010, les premiers ont piqué la gestion de Salamanque aux seconds. Ces derniers avaient battu les « Choperas » dans le concours pour Saragosse, juste avant !  

Sources : http://www.cositas-de-toros.net

chop28h

Datos :

Une sculpture en hommage à Manolo Chopera a été inaugurée le 8 août 2004. Sur le socle, on peut lire l’inscription « EN MEMORIA / MANUEL MARTÍNEZ FLAMARIQUE / CHOPERA ». À la mort de Manolo Chopera, l’entreprise gestionnaire des arènes d’Illumbe évoque une nécessité exprimée par les aficionados et contacte l’artiste pour réaliser la sculpture. L’œuvre est financée par l’entreprise gestionnaire des arènes d’Illumbe. Une réplique de l’œuvre est remise comme trophée à chaque « Rencontre Mondiale des Novilleros« .

Auteur: AIZKORBE, Faustino (Navarre, Olloqui 1948)

Matériau: Acier Corten

Dimensions: 340 x 280 cm // 119 x 251 x 251 cm (socle)

Signé: Indécelable

Daté: Indécelable

Époque: 2004

Localisation: Illumbe (Rond-point près des arènes).

 

Patrice Quiot