Ce « Carabanchel…. » avant une petite coupure veraniega dans le campo landais, gersois et lotois. A bientôt…
Vista Alegre et la Chata
Le 10 août 1906, débuta la construction des arènes, qui prirent le nom de « Vista Alegre » en raison du palais qui existait à proximité.
Son propriétaire était Francisco Romero, ancien président du Conseil provincial de Madrid.
Les arènes de Vista Alegre ont été inaugurées le mercredi 15 juillet 1908, dans le cadre des actes commémoratifs du premier centenaire de la guerre d’Indépendance, avec une corrida au profit de l’Association de la presse madrilène.
Au cartel : Ricardo Torres Reina « Bombita Chico », Rafael González « Machaquito » et le Mexicain Rodolfo Gaona, devant des toros du Marquis de los Castellones et un d’Olea.
La plaza de toros de Vista Alegre fut détruite durant la Guerre Civile et a été reconstruite en 1944, restant longtemps inachevée, d’où le nom « La Chata ».
« La Chata » a été rouverte le 18 juillet 1947, devenant la propriété de Luis Miguel González Lucas « Dominguín » en 1948 qui la conserva jusqu’en 1975, date à laquelle il la vendit à une entreprise privée.
Le bâtiment actuel (palais Vistalegre) est construit sur l’emplacement de l’ancienne arène qui occupa l’endroit de 1908 jusqu’à sa démolition en mil neuf cent quatre-vingt-quinze après avoir été fermée à partir de 1981.
Le Palacio de Vistalegre
Inauguré le 12 avril 2000 par une corrida de toros avec au cartel Curro Romero, José Mari Manzanares et Enrique Ponce, toros de Juan Pedro Domecq.
Espace couvert et chauffé.
Polyvalent.
Le « Vista Alegre Integrated Center » se compose d’une arène moderne, d’un centre commercial, un parking souterrain et une zone piétonne.
Le lieu est composé de trois espaces principaux: l’Arena, le Centre et la Sala San Miguel.
Les gradins de l’Aréna peuvent accueillir 14.000 spectateurs sur huit aménagements de six rangées chacun.
Les quatre sous-sols du parking ont une capacité de 2000 véhicules.
L’arène a un toit praticable mobile qui est divisé en deux parties. L’une d’entre elles en forme de couronne, avec une structure métallique, recouvre les tribunes.
Le trou laissé au centre coïncide avec l’ourlet, et dans celui-ci est installé l’autre partie du couvercle, une lentille avec une membrane transparente.
L’entreprise de construction Palumi, S. A. à la tête de laquelle figuraient les imprésarios Arturo Beltrán et Ignacio Zorita et qui comptait parmi ses actionnaires Manuel Martínez Flamarique « Chopera » et le torero Enrique Ponce, a déboursé 25 millions € pour sa réalisation.
La prison de Carabanchel
Connue officiellement sous le nom de Prison de la Province de Madrid, elle fut construite par le régime franquiste pour répondre aux besoins pénitentiaires de la ville, et resta en service pendant 55 ans. Elle se trouvait, entre la ligne 5 du Métro madrilène et l’avenida de los Poblados.
Sitôt la Guerre civile Espagnole terminée, Francisco Franco entreprit de construire une nouvelle prison. Avant que cette construction ne soit décidée, les prisonniers politiques du franquisme s’entassaient dans la prison de Porlier, située rue Díaz Porlier.
Pour mener à bien ce projet, le gouvernement franquiste fit l’acquisition de quelques terrains le 16 janvier 1940, pour une superficie totale de 200.000 mètres carrés, à 5,25 pesetas le mètre carré, dans la commune de Carabanchel Alto (qui était alors un quartier dans la banlieue de Madrid).
Au total, le gouvernement déboursa 700.000 pesetas, soit 4207 euros environ, mais sachant qu’une peseta de 1940 équivaut à 0,008 peseta de 1991, il s’agirait plutôt de 525.885 euros (euro de 1999).
Les travaux ont commencé le 20 avril 1940 et ont été menés à bien grâce au concours contraint d’un millier de prisonniers politiques soumis à des travaux forcés.
La construction se déroula sous la supervision des architectes en charge du projet, Vicente Agustí Elguero, José María de la Vega Samper et Luis de la Peña Hickman. Ils prirent comme modèle la prison « Modelo » (Centro Penitenciario de Hombres) de Barcelone, et y ajoutèrent les toutes dernières innovations de l’époque. La forme en étoile du bâtiment rappelle également les établissements de santé comme l’ancien hôpital des travailleurs (es) dessiné par Antonio Palacios. Construit sur une structure en béton armé, le nouvel édifice présentait des éléments qui s’apparentaient au mouvement néo-herrerianiste (développé à la fin du XVIe siècle en Espagne), alors encouragé par l’idéologie officielle.
La prison fut inaugurée le 22 juin 1944 par le ministre de la Justice, le phalangiste Eduardo Aunós. Selon un article de la revue Redención publié ce même jour, la prison était « un modèle du genre, pouvant accueillir 2000 prisonniers ». Peu de temps après arrivèrent les premiers occupants. Néanmoins, les travaux continuèrent pendant plusieurs années, voire ne se terminèrent jamais en ce qui concerne une des quatre galeries prévues.
Durant la dictature franquiste, la prison de Carabanchel constitua une dernière demeure pour de nombreux suppliciés, comme José María Jarabo, accusé de quatre assassinats, et qui fut exécuté le 4 juillet 1959. En 1975, Xosé Humberto Baena Alonso, José Luis Sánchez Bravo et Ramón García Sanz, membres du Front Révolutionnaire Antifasciste et Patriote (FRAP) condamnés à mort, y passèrent leurs dernières heures, avant d’être exécutés à Hoyo de Manzanares lors de ce qui sera une des dernières exécutions perpétrées par le régime franquiste. De nombreux opposants politiques, comme le syndicaliste Marcelino Camacho, y ont aussi été emprisonnés, dans la troisième galerie dédiée aux prisonniers politiques.
Dans les dernières années du régime franquiste et les premières années de la transition démocratique espagnole, Carabanchel connut diverses mutineries pour obtenir amnisties, réformes du code pénal, suppression de la loi de « dangerosité sociale », ou épuration parmi les fonctionnaires des prisons du régime.
La prison a définitivement fermé des portes en 1998.
En 2005, à l’occasion de travaux sur la Vía Carpetana, des restes romains ont été découverts à l’endroit même de la prison.
Il est possible qu’ait existé une ville romaine au niveau de ce souterrain.
Patrice Quiot