L’évocation de ce patronyme nous renvoie à la tragédie de Talavera de la Reina où son beau-frère Joselito fut tué par le toro « Bailador » et cette photo où il contemple le masque mortuaire de Gallito avec désolation.

Le nom de famille évoque sa propre mort à Manzanares sous la corne de « Granadino » et la mythification de cette fatalité par le célèbre « Llanto »  de Federico García Lorca.

Le poète grenadin sera victime d’une autre force bestiale : l’humain. Il est abattu en août 1934 ; le funeste triptyque est bouclé !

Polifacético est l’appellation la plus adéquate pour le torero Sánchez Mejías, nos jeunes le qualifieraient de « Galáctico ».

A vous de juger :

Acteur de cinéma, président de club de football du Betis de Séville ; il est aussi joueur de polo, boxeur, pilote d’avion, auteur de théâtre. Cela va de soi : grand séducteur, ah la Argentinita (1).

Si la plume de l’auteur se résume à un seul ouvrage : l’amertume du triomphe.

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Celle du journaliste sera plus prolifique, notamment dans les colonnes des quotidiens La Unión et El Heraldo de Madrid.

Il défendra le monde des toros devant les fossoyeurs de la Fiesta Nacional.

Ils sont légion chez les journalistes et les intellectuels, notamment le philosophe Miguel de Unamuno et le poète Antonio Machado, fer de lance de la génération de 1898. (2)

Conférencier de talent, à la demande de Federico García Lorca, à l’université de Columbia (État de New York, le 20 février 1930). Il traite le sujet «  Sur la Tauromachie ».

Il entame son propos  ainsi: «  Nous allons parler de la Tauromachie qui est la science du toreo et du toreo qui est la science de la Vie, savoir toréer, c’est savoir vivre ».

Publié en espagnol (2010) sous le titre « Tauromaquia obra periodística, conferencias y entrevistas, le livre est disponible en français (traduction Claude de Frayssinet) aux éditions Fondeurs de briques (format 14×21, 93 pages, 15 euros).

Les textes sont d’une actualité brûlante quant aux sujets abordés à l’aune de notre intolérante et néanmoins bien pensante société.

Grandissime paseo, pardon préface, de notre Jacques Durand national…

Jacques Lanfranchi « El Kallista »

Jeudi 29 juillet 2021

(1) Encarnación López Julvez, née à Buenos Aires, danseuse et chanteuse, elle fut l’égérie du Flamenco de son époque et Maestra du Maestro !

(2) Les auteurs de la génération 1898 voulaient revaloriser la vie culturelle de l’Espagne et la moderniser pour plaire à l’Europe du Nord.

Photos DR

1 archives de la famille Sánchez Mejías, elles parurent dans le journal El Mundo le 27/12/2010.

2 collection privée.