Quatre jours de toros où, comme le dit l’adage, ceux qui n’ont pas vu une corrida dans cette plaza du Puerto de Santa María ne savent pas ce qu’est un jour de toros !

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Quatre jours contrastés, mais qui globalement ont suscité un réel intérêt, comme en atteste la taquilla, surtout pour l’encerrona de Morante.

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Le jeudi 5, ouverture de cette « temporada de verano » avec la novillada d’El Freixo qui a vu le triomphe de Manuel Perera, le protégé de Juan José Padilla, en pleine bourre en ce moment, coupant trois oreilles, une puis deux, et sortant par une grande porte où aurait pu aussi s’engouffrer Tomás Rufo, une oreille, trahi par les aciers.  Pour ses débuts en piquée, le novillero local Juan de María a obtenu un trophée à son premier, tandis que le rejoneador Sebastián Fernández, venu remplacer  Luis Sánchez Zambrano, a salué.

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Le vendredi 6, triomphe de Daniel Luque, quelquefois inconstant, mais qui a de l’or dans son poignet et qui traverse un bon moment. Trois oreilles.

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Mais aussi un excellent Juan Ortega qui à son second toro de Garcigrande, le meilleur de l’envoi, a fait chavirer le cirque, obtenant deux trophées. El Juli restant plus en retrait, mais se montrant toutefois volontaire. 

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Le lendemain, le jour tant attendu est arrivé, avec Morante de la Puebla traversant le Puerto en calèche pour accéder à cette mythique enceinte où l’attendait un public tout acquis à sa cause. Ceux qui l’étaient moins, c’étaient les toros de Prieto de la Cal, et en deux heures de temps, la montagne a accouché d’une souris. Entre nous, je n’ai pu m’empêcher de penser à la fameuse encerrona venteña de Fandiño. Corte différent, mais similitudes dans le déroulement d’une « corrida de decepción »…

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Après, il est clair que Morante restera Morante et qu’il continuera à proposer quelque chose de différent, dans lequel chacun selon ses propres concepts pourra y mettre ce qu’il veut, de l’original au stratège, du farfelu au génie, du reniement à la déification…

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Pour la clôture le dimanche 8, autre no hay billetes. Le mano a mano entre Manzanares et Aguado a rempli le cœur des aficionados qui ont passé un sacré moment de « buen toreo ». Les deux ont coupé les deux oreilles de leur troisième juanpedro et en définitive, ces quatre jours de toros au Puerto auront laissé chez ceux qui ont eu la possibilité et surtout la chance d’assister à ces courses, des souvenirs inoubliables, malgré un bémol, et non des moindres. Vous voyez ce que je veux dire, mais la vie n’est faite que de revanches…

(Photos : Mundotoro)