SAINT-GILLES
Dimanche 22, matin.
Avant le paseo, on eut la surprise de voir débouler en piste Philippe Heyral et sa fille Romy, les deux improvisant en tenue de ville une esquisse d’ouverture de paseo à la manière des alguaciles ! Olé !
Marseillaise interprétée en hommage aux éleveurs français. Trois erales de Tardieu frères (1, 2 et 6) et trois autres de Durand, inégaux de forces et de comportement, intéressants la plupart.
Clément Hargous (saluts et oreille) a démarré avec un exemplaire des frères Tardieu, tout auréolé de sa récente performance alésienne. On l’a vite senti désireux de concrétiser la bonne période qu’il traverse, tant au capote qu’avec les banderilles où il a été ovationné. Brindis au public d’un trasteo au cours duquel Clément dut faire avec la faiblesse avérée de son opposant, non dénué pour autant de noblesse. Final au plus près et emploi approximatif de la ferraille. Excellente réception du cuarto, de Durand, juste entachée par la perte du capote sur le remate. Brindis à l’assemblée puis entame décidée du Bordelais qui proposa en alternance plusieurs tandas ajustées avant un désarmé. Clément afficha des postures allurées et sut transmettre, se laissant parfois porter par son enthousiasme, ce qui à la réflexion vaut mieux que trop de réserve chez un novillero. Trois quarts de lame au deuxième envoi, pour l’unique oreille de la matiné qui lui vaudra de décrocher le pompon…
Fabien Castellani (saluts aux deux) affronta d’abord son Tardieu par capoteo inégal, Mehdi Savalli se faisant applaudir plus tard avec les palos. Brindis au respectable puis bon début de faena en donnant la distance, le toro répétant bien, notamment sur plusieurs passages droitiers. Ce fut moins évident sur l’autre aile, l’Arlésien ayant plus de mal à rester sur le même niveau. Entière tombée puis des longueurs au descabello. Le représentant de l’Ecole Taurine du Pays d’Arles prit ensuite un Durand distraído de salida qui cherchait les planches. Il donna le change sur quelques séries, étalant ses ganas et son entrega dans un ensemble certes décousu, mais non exempt de gestes méritoires. L’épilogue allait alors s’avérer très délicat dans la mesure où après trois quarts de lame contraire, Fabien allait se faire accrocher une première fois en portant à nouveau l’épée, puis une autre dont il sortit visiblement sonné. S’ensuivit un chapelet de descabellos, le public saluant tout de même sa vaillance et sa ténacité. Ça s’appelle aussi le pundonor !
Rafael Ponce de Leon (saluts aux deux) s’appliqua sur la réception de son Durand qui manifesta d’emblée de belles qualités. Brindis au conclave d’une faena débutée à genoux par derechazos dynamiques, essuyant toutefois un désarmé. Il se reprit bien sur de bonnes séquences, réalisisant un labeur élégant et alluré avant que les choses aient ensuite tendance à baisser un peu. Entière tendida puis autre entière. Le Nîmois prit ensuite un Tardieu bien armé qui allait s’avérer assez compliqué. Rafael ne baissa pas les bras et tenta d’en tirer l’essentiel. Il se fit bousculer sans mal, arracha quelques muletazos valeureux, finit près des cornes avant de placer une entière trasera suivie d’une autre qui le vit se faire accrocher sans conséquences. Descabello.
A l’issue de la course, la remise des prix s’est effectuée sur le podium situé à l’extérieur des arènes, Clément Hargous étant déclaré vainqueur de ce Bolsín, ses deux compañeros étant eux aussi récompensés. Félicitations aux trois, ainsi qu’aux ganaderos… Une bien belle matinée pour laquelle au moins une chose est sûre, c’est qu’on ne risquait pas d’attraper un rhume !!!