Pa’ empeza’
 
Le 18 mai 1919.
Plaza de toros de Jerez.
Organisation : « Sociedad de Camareros ».
 
Au cartel :
 
Arsenio García, garçon de salle au café chantant « La Primera de Jerez ».
Diego Martínez, du café « Idéal Jerez ».
Manuel González, camarero du même.
Antonio Rosillo, serveur à «Los Cisnes».
 
Lleno hasta la bandera.
Gran éxito des camareros.
 
Devant le succès de la chose, la « Liga Taurina », organisatrice de l’événement, la réitéra.
 
Le 6 juillet de la même année.
Mano a mano.
 
Au cartel : Deux novillos pour
Manuel González, du « Café Idéal Jerez ».
Jacobo Olmo, serveur du même.
 
Aucune reseña du festejo.
 
Pa’ segui’
 
Au milieu de l’avant-dernier siècle.
Au couvent de la calle Porvera
Vivait un frère minime de l’ordre de St François de Paul, nommé Alonso Pérez.
Originaire de Medina Sidonia.
Il avait été picador avant d’enfiler la robe de bure.
Et continuait à exercer son activité première.
Aussi bien à la Maestranza que dans d’autres plazas.
 
Jusqu’au jour où ses supérieurs lui interdirent cette pratique.
Et lui demandèrent de ne plus assister à des spectacles taurins.
 
Il promit.
Mais ne le fit pas.
 
Et le fraile ne manquait aucune des courses qui se donnaient à l’Arenal.
 
Il y assistait.
Enquillant furtif.
Et se fondant parmi ses collègues frères franciscains du tendido.
Son crachoir sous le siège.
 
Pa’ continua’
 
25 septembre 1859
Plaza de toros de Jerez.
Novillada con toreros jorobados.
C’est-à-dire bossus.
 
Au cartel :
 
Juan Román, conocido por « El de los Gallos ».
Et Juan Antonio Vega, bossu de Séville.
 
Picadors et banderilleros.
Egalement presque tous bossus.
 
L’affiche du jour précisait que :
Le spectacle était programmé « A las seis de la mañana ».
« Juan Basto, a imitación de Antonio Carmona « El Gordito », pondría banderillas sentado en una silla ».
Le torero Manuel Recio, « El Terrible » qui, outre le fait d’être bossu, était doté d’une force herculéenne, s’allongerait sur le sol devant la porte des chiqueros avant d’attraper le toro par les cornes pour ensuite le chevaucher.
 
Et pour récompenser les bossus, seraient offerts un châle de Manille, une cape et trois cents réaux en liquide.
 
Y pa’ conclui’.
 
Dimanche 5 novembre 1876
Plaza de toros de Jerez.
 
« Grande, sorprendente y nunca vista corrida ».
Disait l’affiche du jour.
 
Effectivement.
 
Cuadrilla de lidiadores hebreos.
Y otra, de toreros cojos.
 
La première épée de la cuadrilla hébraïque était Efraín Cofat, de Larache.
Celle des boiteux, Antonio Fontán, apodado…. « La Chata ».
 
Le cartel précisait également que le boiteux Francisco Gallego « Lagartijillo » mettrait les banderilles « al cambio » assis sur une chaise « como las ponía « El Gordito »».
 
Vous.
Je ne sais pas.
Mais
Moi.
Ce genre de choses m’enchante.
 
 Datos
 
La ville fut sous domination musulmane de 711 à 1264. Elle prospéra après la découverte du nouveau monde, de par sa proximité avec Séville et Cadix, grâce au commerce international. Mais elle finit par décliner à partir du XVIIe siècle. Le commerce de son vin lui donna une nouvelle impulsion et reconnaissance internationale.
 
Arènes de Jerez de la Frontera.
 
Construites sur les ruines d’un ancien site en 1839, elles ont été successivement détruites en 1860, reconstruites en 1872, détruites de nouveau en 1891, reconstruites en 1894.
 
Elles ont une capacité d’accueil de 9 500 spectateurs, possèdent un ruedo de 1250 mètres carrés et trois corrales de 90 mètres carrés communiquant entre eux.
 
Plaza de 2ème catégorie
 
Empresa  : Funciones Taurinas S.A (Casa Matilla)
 
Patrice Quiot