NÎMES
Ciel changeant, pluie en deuxième partie. Environ 2000 personnes. Six novillos de Roland Durand correctement présentés, inégaux de forces et de comportement, la plupart offrant des possibilités parfois gâchées notamment avec les aciers.
Carlos Olsina (oreille et silence) a affiché ses prétentions dès les premiers capotazos initiés par larga afarolada de rodillas. Il brinda par la suite sa faena à l’auditoire, la débutant à genoux au centre avant de poursuivre par plusieurs tandas marquées par sa décision et son entrega avant un accrochage sans conséquences, le tout étant couronné par entière. Encore remarqué pour sa réception capotera du cuarto à base de delantales, Carlos brinda par la suite sa faena à André Castella, père de Sébastien. Les échanges qui suivirent ont péché par la fadeur de son opposant, ce qui n’a pas contribué à transmettre, rien ne s’arrangeant avec la ferraille avec un chapelet de pinchazos.
Miguel Polope (saluts et silence) a été plaisant capote en mains, puis après deux rencontres puis une troisième après les clarines, il brinda à l’assistance une faena commencée par deux cambios, avant que le Durand n’étale un poil de faiblesse qui a limité ses charges. Avec un tel adversaire, Polope instrumenta plusieurs tandas agréables, bien qu’un peu marginales, le tout étant conclu par entière au deuxième envoi. Bon capoteo face au quinto et après deux assauts, protesté le second, le Valencian brinda encore au respectable un trasteo décousu qui malgré ses efforts, eut du mal à remuer le conclave. Après une atravesada puis un tiers de lame en se faisant toucher sans gravité, l’affaire ne laissera pas un grand souvenir.
Solalito (saluts et oreille) prit en premier lieu un adversaire qui lui permit de se signaler au capote, puis après deux rencontres et un quite applaudi, le Nîmois se distingua au second tercio. Brindis aux travées d’une faena comprenant quelques passages ajustés à peine ternis par une voltereta sans conséquences. Mais Solal se reprit bien et l’on pensait qu’il s’acheminait vers une récompense, un échec avec le verdugo après entière le privant finalement de trophée. Avec l’ultime, capoteo dynamique puis nouvelle ovation avec les palos. Sous une pluie qui redoublait, Solal s’est montré entreprenant, affichant ses ganas lors d’échanges parfois contrariés par un animal dont la capacité à répéter n’était pas la qualité première. Final par luquecinas avant entière au second essai libérant une oreille.
A l’issue de la course, il a été annoncé que le jury de la Peña Antonio Ordóñez avait décidé de ne pas attribuer la LXe Cape d’Or, une décision diversement commentée, un secteur du public attendant manifestement que Solal soit déclaré vainqueur. Je ne sais pas vous, mais moi, à partir du moment où deux novilleros s’étaient vu attribuer une récompense, peut-être que l’un d’entre eux aurait pu être récompensé, non ?
On peut considérer que pour les novilleros, depuis la crise sanitaire, ce n’est pas très rose car les opportunités de s’exprimer, et donc de progresser, sont plutôt rares et que, relation de cause à effet, ils sont bien sûr perfectibles en cette phase d’apprentissage. Dès lors, la moindre distinction peut être un signe fort d’encouragement. D’ailleurs, faisant maintenant partie du club fermé de ceux qui ont assisté à ces soixante Capes d’Or, je dois dire qu’il me semble que certaines ont été attribuées à des novilleros qui n’étaient pas davantage des produits finis ! Mais ce n’est que mon avis…