NÎMES
Grosse demi-arène, beau temps revenu.
Six toros de Garcigrande avec les deux fers, corrects de présentation, inégaux de forces et de comportement.
Adrien Salenc (oreille et oreille) démarra la séance avec une sympathique ovation de réception partagée par les trois diestros. Bon capoteo avant deux piques sans grande histoire puis cérémonie du passage des trastos des mains du Juli. A la muleta, face à un toro de bon son, le Nîmois brinda à sa famille une faena au cours de laquelle il afficha des ganas vérifiées au cours de séquences ajustées et décidées qui portèrent sur l’auditoire. Entière. Avec l’ultime, un castaño qui ne sortait pas apparemment du même tonneau, Adrien dut s’attacher à faire baisser la tête à un client qui justement rechignait quelque peu à humilier. Le protégé d’Olivier Baratchart ne lâcha pas prise pour autant, se relâchant et faisant preuve d’une belle abnégation face à un opposant qui finit rajado. Il alla chercher une autre oreille, après entière, synonyme de sortie a hombros par la porte des cuadrillas. Pour lui, la confirmation d’une bonne temporada et de sa capacité à se hisser au niveau de maestros confirmés. La meilleure motivation possible, non ?
El Juli (silence et saluts) n’a pas dansé avec les plus belles, son premier, à la charge limitée et manquant de chispa, ne lui laissant guère d’option de s’imposer. Demi-lame puis descabello. Ce fut guère mieux au quatrième, piqué en deux fois, la deuxième en simulacre, avant une faena essentiellement marquée par les signes de faiblesse de son opposant. Dès lors, le combat perdait beaucoup de son intérêt et le maestro de Velilla conclut d’une entière et d’un coup de verdugo.
Manzanares (deux oreilles et saluts) offrit un authentique récital aussi technique qu’esthétique à son premier, un manso con casta à qui il donna confiance pour le garder dans l’étoffe avant de se lancer, au son de la « Concha Flamenca » dans plusieurs tandas qui portèrent sur les tendidos. Une belle leçon de dominio et d’expression artistique conclue par un recibir. Avec le quinto, on pensait se diriger tout droit vers une Porte des Consuls après un trasteo comprenant plusieurs séquences harmonieuses instrumentées avec un poignet ensorceleur, mais au final, l’Alicantino dut se contenter de saluer à cause d’une conclusion totalement loupée en quatre fois, ce qui est plutôt inhabituel chez lui. En définitive, il choisit de sortir à pieds en compagnie de son jeune fils…