PATRICE
Samedi soir.
A la cabane de Marsillargues
Natalie, le « Rubio », mon frère et moi.
Avons diné d’anguilles et de faisan.
Sous la lune.
Le canal ressemblait à du goudron.
Un moment de bonheur.
Dimanche matin, j’ai vu un héron blanc.
Sur l’étang.
Immobile, seigneurial
Il regardait le Pic St Loup.
Une splendeur d’élégance.
Dimanche soir.
J’ai écouté.
La sonate n° cinq de Beethoven.
Jouée par Pablo Casals.
Gary Hoffman mon voisin de barrera.
Me l’avait recommandée.
Un enchantement grave de douceur.
Mercredi, j’avais assisté à l’hommage.
A François.
A Jacques.
A Antoine.
Un instant d’affectueuse peine.
Jeudi, aux arènes.
J’avais vu six muletazos de Solal
Que j’ai applaudis sans réfléchir.
Une promesse et une espérance.
Vendredi au même endroit.
J’avais vu José Mari.
Immense.
De gravité.
De noblesse.
De respect.
Une thérapie contre le médiocre du reste.
Chaque jour, chaque nuit, j’ai revu des amis.
Paul.
Et ma fille.
L’immensité d’une affection éternelle.
Les amis disparus.
Nathalie, le « Rubio », mon frère, Gary, Paul, Solal, José Mari, mes amis, ma fille.
La sonate n°5.
Beethoven et Casals.
Et le héron blanc.
Le reste ne vaut pas.
Patrice Quiot