Les trente bougies du CFT ont été soufflées sur un gâteau savoureux dont on a repris, pour cause de report, deux morceaux. En matinée, revue de détails avec les jeunes pousses, mais aussi quelques amateurs réunis dans la section « Passion Aficion ».
Avec à la baguette, pour faire exécuter la partition, un Christian Lesur qui au micro dirigeait la bonne marche des opérations.
Et avec lui, en tant que parrain, un Joselito qui effectua un singulier et émouvant paseo, traversant seul la piste en recevant une ovation de sympathie qui donnait le ton d’une matinée un poil étirée, mais toujours entretenue.
Christian Lesur a tenu à lui remettre en piste un souvenir, par l’intermédiaire de Yves Bauchu, tout comme aux précurseurs de cette belle aventure, dont Pepe de Montijo, à l’aficion toujours intacte.
Puis les opérations ont débuté avec deux becerros d’Olivier Fernay pour successivement Thomas Ubeda et Bastien, avec quelques élèves sortant de second, dont Solalito qui en outre s’avéra prêt pour intégrer les clarines de la plaza…
Thomas Ubeda
Bastien
Solalito
Après leur prestation, le moment était venu de distinguer Patrick Varin, leur prof, dont c’était l’anniversaire. Un torero qui met inlassablement la main à la pâte pour faire progresser la petite troupe et qui méritait bien l’ovation reçue.
El Potro (Catalogne) combattit ensuite un Alain Tardieu qu’il reçut au capote avec une certaine allure et après avoir brindé à l’assistance, sa faena s’avérant irrégulière, avec toutefois quelques passages méritoires. Mais l’épée restera à travailler. Applaudissements.
Le Biterrois Josian Laguia afficha son dynamisme en allant recevoir son Tierra d’Oc a portagayola, se montant ensuite très décidé avec les palos puis entreprenant avec un adversaire un poil compliqué, rematant son trasteo par un bon coup d’épée. Saluts.
Puis vint le tour de Joaquin, du CFT, qui prit un Riboulet d’origine Sol qui donna pas mal de boulot aux menuisiers, s’avérant un client sérieux qui demandait les papiers. Après quelques réglages effectués par Patrick Varin, Joaquin épata le public par son aguante et sa décision dans une faena allant a más qui lui valut d’empocher la seule oreille de cette matinée en toute logique.
Thibaut Garcia, autre élément du CFT, clôtura les débats avec un noble pensionnaire d’Olivier Fernay et étala ses bonnes manières au capote. Exécutant par la suite une faena brindée à Joselito qui comprit quelques séquences relevées avant un sérieux accrochage puis hélas quelques déboires avec la rapière, il reçut en fin de compte des applaudissements mérités.
Avant la reprise, le public s’est massé en nombre sur le parvis des arènes où un émouvant hommage à Nimeño II s’est traduit par le dépôt d’un bouquet par Joselito et Alain Montcouquiol.
Une manifestation suivie d’un flashmob où tous ceux qui avaient apporté leur capote le firent virevolter pour composer un superbe mouvement d’ensemble à la gloire de l’aficion. Parmi les participants, on releva au premier rang Christian Lesur et Joselito…
Ensuite, tout le monde se retrouva dans les arènes décorées au boudin par tous ces capotes, Jean-Paul Fournier et Daniel Jean Valade distinguant alors Joselito et Christian Lesur, la maestro-ganadero recevant aussi, portée par des élèves, une superbe tête de toro décorée par Patrick Varin.
Un bétail qui dans l’ensemble donna pas mal de satisfaction, s’avérant noble et combatif, sans jamais tomber dans la sosería, le troisième s’avérant plus compliqué.
Alejandro Fermín : oreille et silence.
Joao Machado : deux oreilles et oreille.
Adrián Henche : vuelta et deux oreilles.
Venu de Badajoz, Alejandro Fermín étala son sens de l’esthétique au capote puis brinda à Joselito une faena par moments allurée qui fit tomber le premier mouchoir du palco. Face au quatrième, il pincha une autre faena qui aurait pu connaître un meilleur sort après plusieurs passages relevés.
Le Biterrois Joao Machado s’est taillé la part du lion avec trois trophées. Recevant son premier par larga afarolada de rodillas, il afficha ensuite une grosse détermination, y compris au second tercio, brindant à l’auditoire une faena enlevée et variée dans son registre, ponctuée d’un bon coup d’épée. Avec le cinquième, reçu a portagayola, Machado tira encore son épingle du jeu dans une faena décidée, irrégulière, mais comprenant des séquences méritoires, concluant d’une entière.
Adrián Henche, de Guadalajara, tomba d’abord sur le garbanzo negro de l’envoi qui sans être un monstre, le mit à l’épreuve. Le novillero fit ce qu’il put avec ses moyens, ne parvenant jamais à trouver la bonne solution malgré sa visible décision. En revanche, avec le sixième, de bien meilleur son, il réussit le desquite au cours d’une faena brindée au public qui put admirer son sens du temple et sa détermination, le tout s’achevant par une entière tombée.
En intermède, les poussins de l’école ont accompagné le porteur du panneau pour exécuter quelques passes, une façon bien sympathique de participer à une fête totalement réussie. Enhorabuena au maître d’œuvre et à tous les bénévoles qui l’ont entouré dans sa tâche. Et un grand coup de sombrero à Joselito, omniprésent durant cette journée…
Lors de mon récent périple en terres ibériques, j’ai eu l’occasion de rencontrer Joselito dans son élevage de San Juan de Piedras Albas et nous avons pu échanger quelques mots alors qu’il était plongé dans ses registres sanitaires, un des aspects très importants du métier de ganadero…
« El Tajo y la Reina sont deux fers que nous avons depuis cinq ou six ans comme aspirants à l’UCTL. Le fer du Tajo est un huit, le nom venant du fleuve, et La Reina est un quatre, en rapport avec ma ville natale, Talavera de la Reina. Ma finca s’étend sur 750 hectares pour 700 têtes de bétail.
Le bétail est de la même origine (Domecq-Núñez), simplement les numéros impairs sont attribués au Tajo et les pairs à La Reina !
Quand j’ai quitté le toreo actif, j’étais un peu perdu et je ne voulais pas trop m’éloigner des toros. C’est pourquoi après avoir fait un temps l’apoderado, je me suis tourné vers l’élevage.
On est dans un moment difficile, en Espagne comme dans toute l’Europe, et après avoir connu une période d’expansion, ça devient plus aléatoire et je crains même qu’à terme, des ganaderías risquent de disparaître.
J’ai toujours aimé lidier en France, cette année je vais aller à Nîmes le semaine prochaine, puis j’aurai des corridas à Istres, Mont-de-Marsan et Bayonne, ainsi qu’une novillada à Garlin en juillet.
J’aime beaucoup aider les jeunes, c’est pourquoi j’ai été très heureux d’inviter les élèves de Christian Lesur en décembre dernier. Je n’oublie pas mes débuts, j’étais dans la même situation et c’est un peu une manière de renvoyer l’ascenseur ! Je le fais d’ailleurs assez souvent avec les jeunes, et quand on m’appelle, si j’ai des vaches, il n’y a aucun problème pour qu’ils viennent les toréer.
A propos de Nîmes, j’ai notamment rappelé à Joselito sa fameuse encerrona matinale de 1995 au cours de laquelle il avait triomphé après avoir été blessé. Un grand souvenir aussi pour moi puisque c’était la première fois que j’étais assesseur dans cette arène…
Malgré la blessure, j’en garde un souvenir merveilleux ! J’ai toréé treize fois en solitaire, et je garde particulièrement en mémoire celle de Madrid, bien sûr, mais aussi celle de Nîmes. C’était quelque chose d’épique, quand je suis revenu au cinquième toro, ça a été extraordinaire. Je savais que j’allais être opéré en suivant, mais je ne pensais qu’à ce que je devais faire devant le toro !
Madrid ? Une arène compliquée où j’ai réalisé d’excellentes choses, mais je préférais des arènes comme Santander, Valladolid… et chez vous, j’aimais beaucoup Bayonne et Nîmes… ainsi que Mont-de-Marsan où j’ai débuté et Arles où j’ai réalisé une grande faena devant un Baltasar Ibán… »
GARLIN
Novillada de printemps. ¾ d’arène. Six novillos de Pedraza de Yeltes.
Jesús Fernández, vanille, noir et or: silence et silence après avis.
Román, rose et or: une oreille et une oreille.
José Garrido, orange et or: une oreille et palmas.
Salut du mayoral. Sortie en triomphe de Román. Une minute de silence a été observée à la mémoire du ganadero béarnais, originaire de Tadousse, Jean-Louis Clabères.
Garlin a renoué avec le succès grâce à une excellente novillada de Pedraza de Yeltes. Un ensemble très sérieux, lourd et armé, qui a donné du jeu débordant parfois la jeune classe qui l’affrontait. Le premier fut un ton en dessous, mais les second et cinquième avaient de la mobilité et beaucoup de classe. Ils se livrèrent généreusement sous le cheval, envoyant bouler la cavalerie. Par la suite, les Pedraza ne plaisantaient pas et faisaient payer comptant la moindre erreur.
Jesús Fernández, sélectionné le matin par le public (avec 298 voix pour 275 à Carlos Garrido), a déjà de la bouteille, il sut canaliser les charges de ses adversaires sans pour autant profiter pleinement des charges de ses adversaires. Fade fans l’ensemble, il eut des difficultés à l’épée.
La présentation de Román dans le Sud-Ouest a été un incontestable succès. Il est encore vert et fut souvent accroché, mais il sut aussi conduire ses adversaires dans le rythme et par le bas. Il fut à la hauteur de ces pépites et son bilan est positif. Epée en main, il s’engagea généreusement et fut pris à deux reprises. Avertissements sans frais.
Un poil en dessous, José Garrido, sans doute dépassé par moments par la caste de ses adversaires. Le garçon est courageux et volontaire, mais même si comparaison n’est pas raison, il n’a pas la touche artistique de son camarade Román.
Un spectacle passionnant de bout en bout grâce aux Pedraza de Yeltes, choix judicieux des organisateurs garlinois.
Pierre Vidal
SÉVILLE
Triomphe de Manuel Escribano qui a coupé les deux oreilles de l’ultime toro de la feria « Datilero », crédité de la vuelta al ruedo. Un grand final avec cette miurada entretenue, grâce à la variété de jeu des pensionnaires de Zahariche, quatre d’entre eux s’avérant maniables…
Rafaelillo : saluts aux deux.
Javier Castaño : saluts et vuelta.
Manuel Escribano : saluts et deux oreilles.
A noter aussi que Castaño a perdu les trophées avec l’épée et que sa cuadrilla a brillé les deux fois au point de faire jouer la musique.
En matinée, pour sa présentation à la Maestranza, notre compatriote Lée Vicens a obtenu un beau succès d’estime, se mettant en évidence et connectant avec le public pour son entrega face à un manso exigeant. Seuls les aciers l’ont privé de trophée, mais voilà bien une sortie encourageante pour la suite de sa temporada…
Photo : Maurice Behro
Avec Feria TV, voir le résumé de la corrida de Torrestrella en cliquant ICI
HOUGA
LAvec Feria TV, les arènes du Houga (Gers) comme vous ne les avez jamais vues lors d’un récent tentadero de Los Maños…
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GRANA Y ORO
Avec pour invité Manuel Martín Erice (Taurodelta), l’émission revient sur le festival de La Flecha avec les triomphes de David Luguillano et Leandro, le mano a mano Fandiño-Uceda à Burgo de Osma, un tentadero chez Carriquiri, le Feria de Séville et les courses mexicaines, et une démonstration de la zapopina par un novillero brésilien, Igor Pereira…
Pour voir l’émission, cliquez ICI
STAGE
Avec Cavalcadanse, stage pluridisciplinaire les 27 et 28 avril 2013
Vous pourrez toucher ces différentes disciplines sous forme d’initiation ou de perfectionnement : – équitation : travail de basse et haute-école avec Patricia Pellen – préparation physique, stretching et Feldennkrais avec Frédérique Jonquet – atelier chant avec Cécile Veyrat – atelier dessin-peinture, sur le thème du cheval avec Marie-Chloé Pujol-Mohatta – voltige équestre, avec Samuel Hafrad – atelier tresses et toilettages des chevaux
Le week-end cavalier : 2 cours d’équitation, 2 cours de préparation physique et stretching, 1 atelier chant, 1 atelier peinture, 1 atelier voltige, 1 atelier toilettage, repas de midi compris les 2 jours : 220€ non adhérents, 210€ adhérents.
Le week-end découverte : 1 cours d’initiation à l’équitation, 2 cours de stretching/Feldenkrais, 1 atelier peinture, 1 atelier chant, 1 atelier initiation à la voltige, 1 atelier toilettage, repas de midi compris les 2 jours : 180€ non adhérents et 170€ adhérents.
Le week-end non cavalier : 2 ateliers stretching Feldenkrais, 2 ateliers peintures, 2 atelier chant, repas de midi compris, possibilités pour ceux qui le souhaitent d’assister aux ateliers tresses, nombreuses ballades pédestres dans les environs, visite de l’abbaye de Frigolet etc… 150€ non adhérents et 140€ adhérents.
Renseignements/contacts : Patricia Pellen 06 16 17 53 19 Marie-Chloé Pujol-Mohatta 06 12 78 40 90