Temps estival, arènes pratiquement pleines. Six novillos de Miura inégaux de présentation, certains de tamaño conséquent, dans le type, au comportement divers, toréables la plupart.
Imanol Sánchez : silence aux deux.
Jesús Chover : oreille et saluts.
Alberto Pozo : silence et vuelta.
Imanol Sánchez se démena sans grand succès à son premier qui eut du mal à suivre la cadence. Il partagea les palos avec ses compañeros, avec une première ovation collective à la clé. Le quatrième lui confisqua son capote, prit deux piques maladroites, appuyée la première et loupée la suivante. Autre succès aux banderilles puis faena en demi-teinte face à un novillo prématurément vidé. Imanol insista pour tirer en vain du sang d’une pierre avant de conclure par pinchazo puis trois quarts.
Jesús Chover Jesús Chover n’a pas ménagé sa peine et a été le plus en vue, partageant lui aussi les bâtonnets avec succès après les piques, puis s’engageant dans une faena qui connut de bons moments sur les deux flancs, se faisant cependant désarmer avant un final par manoletinas puis une entière qui libéra l’unique trophée de cette tarde. Le quinto fit demi-tour au toril puis afficha de mauvaises intentions et après une capoteo techniquement adapté au caractère belliqueux de son opposant, Jesús se faisant applaudir palos en mains. Il brinda au public, s’efforça de tirer ce qu’il pouvait dans des échanges sans grand éclat, les aciers n’arrangeant rien.
Alberto Pozo était animé des meilleures intentions du monde, mais ça ne suffit pas pour passer techniquement et artistiquement la rampe ! Son premier prit quatre piques avec des rations de diverse intensité, et après un tercio de banderilles où il le bicho se montra très menaçant, il mit Alberto sous la menace, la faena s’avérant trop mobile, Pozo frôlant même la correctionnelle pour avoir trébuché devant le Miura. Bref, beaucoup d’approximations, le tout s’achevant par bajonazo après pinchazo. Avec l’ultime, Alberto se fit désarmer au capote et face à cet adversaire aux forces limitées qui prit deux piques sans style, il se mit à son avantage avec les palos, notamment sur une paire au violon puis une autre au quiebro. Brindée à sa peña qui lui apporta un soutien inconditionnel, il se distingua sur deux séries de derechazos dans un ensemble plus irrégulier, et finit en pleurant après avoir encore mis un bajonazo qui le privait du trophée espéré, qui aurait pu dans le meilleur des cas récompenser son entrega. Il dut en fin de compte se contenter d’une vuelta, toujours la larme à l’œil, ce qui quelque part ramenait les choses à de plus justes proportions…
Personne en vue sur les deux rives de l’Aude. Grève de la chorale…
En matinée, sympathique classe pratique avec du bétail d’El Soldao au tamaño réduit, juste de forces mais noble.
Iván Suarez
Tour à tour, Iván Suarez, Daniel Soto et El Rubio de Almagro ont coupé une oreille.
El Rubio de Almagro
A l’issue de cette course, Daniel Soto a été déclaré meilleur novillero.
Daniel Soto
A noter qu’Iván Suarez et El Rubio de Almagro viennent tous les deux de la même école taurine, celle de Ciudad Real.
BAYONNE
Donnée devant des gradins abondamment garnis, plus de trois quarts d’arène, la corrida de Joselito a vu Daniel Luque sortir a hombros après avoir coupé une oreille puis deux aux toros du Tajo.
El Juli a salué puis provoqué des avis divers pour avoir abrégé et Miguel Ángel Perera a salué puis coupé une oreille.
En matinée, Tomás Campos s’est distingué en coupant les deux oreilles de son second Bañuelos après avoir fait la vuelta à son premier, Román a coupé une oreille à son premier puis silence à l’autre et Brandon Campos a fait une vuelta puis coupé une oreille.
ST-PERDON
Luxueuse matinée
1/4 d’arène. Concours de ganaderías, novillos de Miura (palmas), Palha (grosse ovation), Pilar Población (palmas), Guardiola Fantoni (ovation), Murteira Grave (silence) et Pedraza de Yeltes (vuelta al ruedo).
Gomes Dias : ovation et saluts et silence.
Rafael Cerro : silence et silence.
José Garrido : une oreille après avis et deux oreilles.
Sortie en triomphe du mayoral de Pedraza de Yeltes et de José Garrido.
Pedraza de Yeltes gagne le concours. Le prix du meilleur picador est resté « desierto ».
Matinale de luxe pour cet anniversaire de la Muleta de Saint-Perdon; une course qui restera dans les annales par sa qualité et sa diversité. Les organisateurs sont à féliciter. Tous les novillos étaient bien présentés, bien dans le type de leur devise.
Le Miura prit trois piques. Il était noble, mais il a manqué de transmission, de moteur et quelque peu de force. A contre-emploi en quelque sorte. Faena de Gomes Dias superficielle, le plus souvent sur le voyage. Tué en deux temps : un pinchazo, un tiers de lame.
Très bien présenté, encasté, le Palha est allé au cheval de loin trois fois en mettant les reins, il a par la suite montré qu’il avait de la classe dans ses charges, répétant par le bas avec de la mobilité. Il baissa un peu en fin de faena. Un très bon toro dont ne profita pas Rafael Cerro transparent et qui subit la loi de son adversaire.
Le Pilar Población n’est allé que deux fois au cheval sans style. Il s’avéra noble par la suite, humiliant et répétant ses charges. José Garrido, très décidé, profita de cette mobilité à la cape comme à la muleta dans de bonnes séries, bien engagées, et de jolis détails comme, par exemple, d’élégants changements de mains. Une entière et une première oreille unanimement demandée.
Tout autre style avec le Guardiola Fantoni, bien dans le type lui aussi. Il prit trois piques en faisant tomber le cavalier, poussa sur une corne et sortit seul. Par la suite, il se laissa faire, mais demandait beaucoup car même s’il s’employait dans de courtes séries, il se réservait dans ses attaques. Gomes Dias resta prudent et le tua avec difficulté.
Le Murteira Grave fut le garbanzo negro du lot, sans être calamiteux non plus. Il prit trois piques où il montra plus de poder que de réelle bravoure. Par la suite, il s’éteint quelque peu dans des charges courtes, terminant par de dangereux derrotes. Rafael Cerro, peu en verve, ne fit rien non plus pour le réveiller. Il s’en débarrassa en deux temps: un pichazo et un tiers de lame.
Le Pedraza de Yeltes, le plus haut, montra de la classe dans sa manière d’aller au cheval – 4 piques et une chute de la cavalerie. Il avait de belles charges en partant de loin, avec de la noblesse, mais aussi de la vibration, du piquant sans mettre l’homme en danger.
Il fallait le consentir et mettre cette matière noble en valeur. José Garrido le fit parfaitement. A la cape d’abord, où il fut réellement sensationnel, toréant avec le corps, bien dans le rythme. Faena débutée au centre, immobile, puis instrumentée des deux bords en se croisant et surtout avec du goût et un réel sens du temple, sans jamais se faire toucher la muleta. Un estoconazo conclut ce travail de broderie. Si les petits cochons ne le mangent pas, le protégé d’Antonio Ferrera – présent dans le ruedo – ira loin… On avait donc gardé pour la fin le meilleur de cette excellente matinée puisque « Portador » n° 41, de la ganadería de Pedraza de Yeltes, gagna ce concours de haute tenue…
Pierre Vidal – Photos : Romain Tastet
ESPAGNE
A Mérida, devant environ deux tiers d’arène, Alejandro Talavante a triomphé lors de son encerrona avec les toros de Zalduendo, indultant même le quatrième, « Taco ». Oreille, oreille, deux oreilles, deux oreilles et queue symboliques, saluts et saluts, tel est le bilan de l’Extremeño qui en outre, a brindé son premier adversaire, reçu a portagayola, à Morante de la Puebla, et qui au troisième, s’est mis à chanter pour accompagner la fin de sa faena, provoquant le délire sur les tendidos ! Une corrida pour l’histoire, la meilleure de sa vie, selon Talavante…
A Medina del Campo, triomphes du Cid et de Fandiño qui ont coupé trois oreilles chacun aux toros de Coimbra, Uceda Leal en coupant une à son second.
A Madrid, novillada d’Aurelio Hernando accidentée, Jorge Escudero se faisant prendre en recevant son premier a portagayola. Cornada dans la cuisse gauche de 15 et 20 cm de pronostic grave.
Photo : Juan Pelegrín – Las Ventas
Diego Fernández, qui se présentait, a laissé une bonne impression, saluant les deux fois après avoir auparavant pris le relais sur le premier novillo d’Escudero.
A San Sebastián de los Reyes, devant le sixième novillo d’Ángel Luis Peña, Armillita a subi une grave cornada de deux trajectoires de 10 et 12 cm qui a rompu la veine saphène. Pronostic grave. Plus heureuse a été la sortie de Posada de Maravillas qui est passé par la Grande Porte après avoir coupé trois oreilles, une puis deux…
AFAP
Week-end réussi pour la rentrée des Aficionados Prácticos & troisième bolsín « El Toreo » Agglo Toros… Suite à la conférence de presse de vendredi et de la capéa de becerros, la journée de samedi constituait le véritable cœur de la reprise chez les aficionados prácticos.
Avec huit toros de la ganadería du Mas de Saint Marthe (origine François André) au menu, dont cinq exemplaires sur huit ont « servi » les toreros, la journée en présence de 200 personnes fut intense.
D’abord en matinée, par les faenas valeureuses menées par les matadors de toros Camille Juan, El Monteño, puis les novilleros Sebastián Castillo, et Daniel Soto, ensuite l’après-midi en offrant deux toros supplémentaires à Camille Juan et Sébastian Castillo, les aficionados prácticos ont fait preuve d’une grande humilité et générosité, comme l’a dit Camille en leur brindant son second toros.
L’ensemble, en présence de nombreux professionnels, a permis la réussite de cette reprise au campo. Le week-end s’est terminé par le troisième bolsín « El Toreo » Agglo Toros à Manduel où face à du bon bétail de François André, El Chispa, de Béziers, le moins chanceux au sorteo, fit preuve de courage et vaillance, Clément Fernandez, d’El Toreo, montra envie et vaillance également face à un bon becerro, Rayan, de l’école Taurine d’Arles, montra lui les meilleurs gestes toreros de l’après-midi, remportant ainsi l’opportunité de toréer le cinquième becerro, tandis que Raphael de Lucas, d’El Toreo, montra également de bons gestes artistiques et une grosse envie de toréer.
Prochaines dates d’Agglo Toros à Générac le dimanche 8 septembre à 11H et le vendredi 20 septembre à 17H30 à Marguerittes.
(Communiqué)