Le rouge est issu du végétal : garance, ou de roche : ocre.
Ces trois teintes depuis le paléolithique (trois millions d’années) ont permis à nos ancêtres de peindre sur les parois des grottes des animaux : girafes, félins, mammouths, aurochs… Chacun connaît la symbolique majeure dans la vie, ainsi que dans la tauromachie de ces coloris.
Le gris est un mélange nuancé se déclinant du plus clair ou plus sombre et vice-versa.
C’est une couleur équilibrée, empreinte de neutralité de tristesse voire négative, elle est étendard de la dépression.
Cette teinte me semble caractériser le titre du récent Symposium intitulé «  Aménagement des conditions et outils (1) de la Corrida ».
A sa lecture, il peut rendre Noir de colère, Blanc de peur, Rouge de honte…
L’événement s’est déroulé le 6 mars 2023 à Alba de Tormes (Salamanca) suivi d’un tentadero avec essai du nouveau matériel.
Le professeur Antonio Purroy « expose les besoins de réforme en raison de l’évolution de la société vis à vis du bien-être animal ».
Une résonance type DIKTAT(2).
« L’animalisme et l’antispécisme disposent d’une bonne presse et de larges moyens pour diffuser leur idéologie. »
Ça va « piquer », comme on dit au Rugby.
Bien sûr, l’ensemble des « trastos » a été passé au crible, les blessures occasionnées (3) ainsi que leurs possibilités d’évolution.
Photo 2
 
A noter « l’étrier droit du piquero revêtu d’un tissu en kevlar pour réduire le choc frontal et l’éventuel traumatisme du toro dans ce contact. »
Un énième modèle de pique oui, l’exécution du tiers de puya pourrait être plus « codifié » (nouvelle mouture du règlement taurin municipal).
Les devises (divisa) et banderilles seront posées avec une extrémité type poinçon conique dans le cuir (pas de sang) avec bâtonnets télescopiques qui diminueraient les risques de blessures pour les toreros (4).
L’ensemble des épées, descabellos, bénéficient de nouvelles formes et embouts.
Le problème de la puntilla « qui, si elle dure, indispose les spectateurs sensibles » pourrait être résolu par un geste exécuté par l’arrière du toro.
Le pistolet d’endormissement alternative du cachete (poignard) n’a pas été longuement abordé (5).
Toutes ces démonstrations semblent des vœux pieux pour faire « évoluer » la corrida et sa pérennité.
Très rapidement, tout cet arsenal va se heurter à la question : Douleur ou Souffrance ?
La douleur est un concept médical soumis à l’ensemble des neurosécrétions qui inhibent et diminuent le stress.
La souffrance est le concept du sujet qui la ressent : le deuil entraine une souffrance plus qu’une douleur.
L’éventail des sciences humaines et médicales pourra-t-il donner une réponse adéquate à ceux qui après avoir été nos ennemis sont nos interlocuteurs et bientôt nos directeurs de conscience.
Dans le sigle Yin et Yang, chacun des deux aspects opposés et complémentaires dans tout ce qui existe.
https://www.toreoyarte.com/
 
mardi 14 mars 2023
Jacques Lanfranchi « El Kallista »
Ancien combattant de Rodilhan.
(1)La traduction trastos aurait mérité le mot instrument plus lié à l’Art, voire ustensile, qu’outil lié au travail.
(2)Traité imposé par la force.
(3)In « lesions anatomicas producidas en el toro par los trabajos empleados en la lidia » Dr P Martinez Arteaga – Mexico 2003
(4)Trajes de luces Kevlar, protection visuelle polycarbonate et gants cote de maille pourraient faire leur apparition.
(5)Arme utilisée dans les abattoirs  créant une onde de choc sans plaie pénétrante, ni tir de projectile.