PATRICE
Ils ne portent pas.
De chapeaux à plumes.
Elles ne portent pas.
De robes à grand col de dentelles.
Ils ne s’appellent.
Ni Cyrano ou D’Artagnan.
Elles se nomment.
Ni Roxane ou Milady.
Ils n’ont pas.
De rapière à la ceinture.
Des bottes de cuir aux pieds.
Et de croix florencée sur la poitrine.
Elles ne font pas.
Dans l’intrigue.
Et ne connaissent pas.
La fausseté des sentiments.
Mais ce sont eux.
Des seigneurs.
Elles.
Des princesses.
Leur culture.
Est leur pays.
La Gascogne.
Leur emblème.
Leur Cardinal.
Est la médiocrité.
Le dévouement.
Leur Roi.
Et bien faire.
Les choses.
N’est pas.
Le cadet de leurs soucis.
Ils.
Sont des Monsieur de Tréville.
Elles.
Sont des Madame de Chevreuse.
Et les arcades de pierre.
D’un village paysan.
Offrent.
Son ombre à ces mousquetaires d’Aignan.
Qui chaque année.
A Pâques.
Dans les arènes.
André Lagoues.
Basses.
Rouges et blanches.
Entrent dans la lice.
Du monde des toros.
Au vent d’Autan blanc.
Au vent d’Autan noir.
Ils défendent.
Ce que d’autres veulent interdire.
Dans.
Ce pays de Rivière Basse.
Dans.
La moyenne vallée de l’Adour.
Ils mettent en scène.
Des duels.
Qui deviennent.
Des ballets.
Dans lesquels.
Les passes d’armes.
S’appellent.
Véroniques et naturelles.
En donnant.
Honneur.
A ce.
Qu’elles montrent.
Parce qu’ici.
Le respect.
Est toujours.
La règle.
« Nous, nous disons :
Fier comme un Écossais, murmura Buckingham.
Et nous, nous disons :
Fier comme un Gascon, répondit d’Artagnan. ».
Le neuf avril.
Dimanche de Pâques.
Les mousquetaires célébreront.
Le trentième Aignan y Toros.
Les novillos.
De Paul et Jérôme.
Les toros.
De Pascal.
Courront
Dans l’arène.
Espérant y porter l’oriflamme.
De la première lune d’équinoxe.
Et.
César, Andoni.
David, Dorian et Isaac.
Avec grâce espéreront les tuer.
De coups d’épée.
Pour lesquels.
Anne d’Autriche.
Aurait donné ses ferrets.
Le neuf avril.
Dimanche de Pâques
Je serai.
A Aignan.
Pour y retrouver.
Ces mousquetaires.
De la Douze.
Du Midouzon et du Petit Midour.
Pour partager avec eux.
Les ortolans de l’amitié.
Et avec elles.
Le vin frais qu’aimait Paul-Jean Toulet.
Et y encourager avec Alexandre Dumas.
Des D’Artagnan, Porthos.
Athos et Aramis.
Vêtus des lumières du printemps.
Et quand tous s’élanceront.
Pour deux paseos d’espérance.
Pour eux et pour elles.
Les tourterelles chanteront :
« Un pour tous.
Et tous pour un.
Lorsque.
L’on est mousquetaire. »
Datos
« Les Trois Mousquetaires » est le plus célèbre des romans d’Alexandre Dumas père, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle de mars à juillet 1844, puis édité en volume dès 1844 et réédité en 1846. Il est le premier volet de la trilogie romanesque dite « des mousquetaires », à laquelle il donne son nom, suivi par Vingt ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1847).
Patrice Quiot