Corrida. Arènes presque combles, temps chaud et ensoleillé, deux heures quarante-cinq de spectacle. Six toros de Pagès-Mailhan, bien présentés et mobiles, le premier, le quatrième et le dernier, deux piques, les autres un châtiment. Toutes les rencontres avec le cheval, très braves.
 
David Galván (vert et azabache) : au premier, un quart de lame et une entière, silence, au quatrième, un avis, une entière, un descabello, une oreille.
 
Dorian Canton (corinthe et or) : au deuxième, une atravesada, quatre pinchazos, une entière, silence ; au cinquième, une entière, une oreille.
 
Isaac Fonseca (vert et or) : au troisième, une entière basse, silence ; au dernier, un mete y saca et une entière, deux oreilles.
 
Pour retrouver l’ambiance taurine de l’an passé, il a fallu attendre la deuxième partie de la corrida d’Aignan quand les trois protagonistes ont compris le comportement des toros de Pagès-Mailhan. Un lot parfaitement présenté, lourd, bien armé, sans excès, mais parfois compliqué de comportement, tout en étant très toréable.
 
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Le premier à lancer la machine, David Galván, qui à l’issue d’un imposant tercio de cape décida de citer de loin son adversaire. Cela nous valut quelques beaux galops et des passes très courtes, avec une muleta excessivement basse. Il fit la démonstration de sept naturelles en suivant, immobile, pieds rivés au sol. La suite était sur ce même tempo et lui valut une oreille.
 
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Dorian Canton, qui jouait gros, avait rendu copie blanche avec son premier adversaire. Il était bien décidé à se racheter. Il commença par un tercio de cape ample et lent avant de plonger dans une série de «derechazos», rapides, mais donnés avec précision. Puis il se réfugiait à gauche avec un certain bonheur. Ayant totalement dominé son adversaire, il le coucha d’une fulgurante épée. Il semblait à beaucoup que l’ensemble valait deux oreilles. La présidence le vit autrement.
 
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Véritable feu-follet, Isaac Fonseca se lance à la conquête de son adversaire dès la cape. Puis, histoire de frapper les esprits, il commence sa faena à genoux, se fait bousculer et recommence. Il se lance dès lors dans une composition faite d’interminables derechazos d’une lenteur irréelle. Les changements de mains sont fréquents, toujours élégants et efficaces… Malgré une mise à mort en partie gâchée par un premier « mete y saca », il est parfait avec la seconde épée et repart avec deux oreilles.
 
Jean Michel Dussol – Photos Roland Costedoat
 
Matin :
 
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César « El Quitos » qui sort seul en triomphe des arènes d’Aignan, voilà qui a de quoi surprendre, Andoni Verdejo pouvant lui aussi afficher un deuxième pavillon. Mais le dernier était-il mérité ?
 
Il est évident que face à quatre novillos du Lartet parfaits de comportement et très bien présentés, César « El Quitos » s’est montré le plus à l’aise, trouvant rapidement « el sitio ». Parfait sur la main gauche. Une énorme série qui le propulsait au plus haut. Même s’il fut brouillon sur la fin, il démontra qu’il avait dominé. Une entière basse pour en finir et une oreille. Il revient avec la volonté d’impressionner le public avec une « larga afarolada » à genoux d’entrée… Mais par la suite il est un peu brouillon à la cape, mais présente une faena complète sur les deux mains. Un pinchazo et une demie pour en terminer et la seconde oreille parfaitement justifiée.
 
Andoni Verdejo, excellent à la cape et très classique sur son premier toro se montra toutefois légèrement déstabilisé et ne trouvant pas le sitio. A gauche, il démontra d’un peu plus de maîtrise mais fut souvent obligé de se replacer. Une faena qui n’a pas tout de même convaincu. Il fut encore plus brouillon lors de sa seconde sortie, ou prenant un moment confiance il se fit prendre par le toro, heureusement, sans conséquence. La faena se termina dans un moment brouillon, sans véritable domination d’Andoni. Deux entières et deux descabellos. Le garçon nous avait habitué à mieux. Mais les toros de Jérôme et Mathilde Bonnet, parfaits en beaucoup de points, n’avaient rien de facile.
 
Belle sortie pour le Lartet et les deux novilleros…