ARLES
Temps clément avec ciel voilé. Demi-arène environ. Six toros de Victorino Martín bien présentés, inégaux de jeu, intéressants la plupart. Hormis le premier, applaudis à l’arrastre.
José Garrido : silence et oreille.
Clemente : saluts et deux oreilles.
Adriano : silence et deux oreilles.
José Garrido ouvrit la séance avec un client bien déterminé à lui chercher des noises, lui laissant guère de chances de se distinguer. A noter le salut de José Chacón au second tercio. Ensuite, après brindis à l’assemblée, le bicho s’avéra surtout orienté, le maestro de Badajoz pliant les gaules sans grand écho. Le cuarto ne sortait pas du même tonneau et dès sa sortie, Garrido s’illustra au capote avant un tercio de varas en trois rencontres de diverse intensité, la dernière en venant de loin. Faena essentiellement droitière comportant des passages soignés et bien cadencés avant une conclusion par demi-lame qui fit tomber le premier mouchoir de la tarde.
Clemente était très attendu après les promesses affichées lors de la dernière temporada. Face à une telle adversité, il n’a pas « défraudé », loin de là même, s’appliquant à toréer avec douceur, et parfois profondeur ! Ni lui, ni nous, ne savions encore ce qui se tramait tragiquement en coulisse lors de cette corrida aux contrastes certainement inoubliables… Bon capoteo pour accueillir son premier, puis trois rencontres d’impact inégal, saluts de Mehdi Savalli avec les palitroques puis brindis à l’assistance. Face à un toro compliqué, il fit admirer son calme et son aguante, se faisant repousser sans mal et traçant des figures aux contours ajustés. Bref, il a pégué un arrimón, bien soutenu par les gradins. Las, la conclusion laissa totalement à désirer et relation de cause à effet, les oreilles se sont envolées ! Mais face au bon quinto, Clemente ne laissa pas passer deux fois sa chance et réussit le desquite. Bien calé dans ses zapatillas, il distilla plusieurs séries qui firent rugir les tendidos, agrémentant son trasteo de détails de grande classe, comme ses naturelles de face, le tout conclu par entière d’effet rapide. Pour lui, la partie était gagnée et nul doute que ses prochaines échéances seront suivies avec un réel intérêt.
Adriano (apodo d’Adrien Salenc, pour ceux qui auraient sauté un épisode !), a sauté dans un avion depuis le Pérou pour assumer la substitution de Léo Valadez, mal remis d’une blessure à la main. On aurait pu penser voir débouler un diestro fatigué, que nenni ! Frais comme un gardon, il brinda au respectable une première faena bien conduite, surtout sur le côté droit, parvenant à franchir les écueils sans grands dommages, mais pêchant à l’heure de vérité. Capoteo énergique pour saluer le dernier qui provoqua un gros susto au second tercio chez le banderillero Ángel del Escorial rattrapé aux planches et qui en fut quite pour confier sa taleguilla à une couturière une fois rentré à Madrid ! S’ensuivit une faena allant « a más », ce qui lui valut le soutien du conclave lors d’un effort méritoire couronné par entière.
On pourra toujours chipoter sur l’attribution des trophées, un débat vieux comme le monde, toujours-est-il qu’une sortie a hombros de deux de nos jeunes compatriotes faisait bien plaisir à voir…
En matinée, sortie a hombros de Léa Vicens, oreille et oreille, Guillermo Hermoso de Mendoza, deux oreilles et oreille. Joao Ribiero Telles : oreille et silence.
A venir, la reseña de Freddy Porte…