BÉZIERS
Qu’on ne s’y méprenne pas, si le protégé de Tomas Cerqueira a crevé l’écran, les autres n’ont pas été en reste, éleveur compris, pour donner à cette journée un intérêt soutenu. Avec une troisième corne qui en définitive, malgré les écueils, aura permis de vérifier une fois de plus que les toreros sont gens à part, qui savent se grandir dans les difficultés. Qu’ils en soient félicités. Car on aurait pu croire que compte tenu des circonstances, ils auraient eu tendance à plier précipitamment les gaules, mais ça aurait été sans compter sur deux éléments primordiaux : le pundonor des protagonistes et la bonne tenue des pupilles de Jean-Louis Darré qui les ont certainement poussés à faire fi des éléments pour exposer le meilleur…
En matinée, devant une bonne chambrée et face à des pupilles de l’Astarac, Bruno Gimeno, fils du banderillero José Manuel Montoliú, a payé d’emblée de sa personne en allant recevoir son becerro a portagayola. Avec les palos, il s’attira la sympathie des présents, se faisant au passage déchirer sa taleguilla. Brindis à son père et Marco Leal d’une faena agréable, hélas gâchée par une conclusion déficiente qui limita le bilan à une vuelta.
Mais ce jeune, au demeurant dans de bonnes mains, aura tout de même exposé des qualités qui ne devraient pas rester sans lendemains.
Luis Torez, le local de l’étape, se fit remarquer au capote et connut par la suite des fortunes diverses.
Contrairement à son compañero d’un jour, la suerte suprême a été plus rapide en deux entières qui ont libéré un trophée.
Pour la tarde, Jean-Louis Darré revenait avec ce coup-ci quatre de ses pensionnaires du Camino de Santiago qui allaient s’avérer très intéressants. Après une vibrante Marseillaise, Carlos Olsina ouvrit la séance avec des rafales qui redoublaient de puissance. Ce n’est pas pour rien que j’ai mis la photo du haut, et s’il fallait une autre preuve, eh bien la voilà…
On peut facilement imaginer ce qu’il a pu en coûter aux acteurs de ce gala… Brindis à l’assistance, séries relevées parfois par une gestuelle soignée, notamment près des planches, et après un coup d’épée dont il était difficile, étant à l’opposé, de juger l’impact, Charles salua. Bon quite par chicuelinas au troisième, bien piqué par Sofiane, brindis au maire et son épouse, députée, entame esthétique avant plusieurs enchainements méritoires, le tout étant hélas altéré par l’utilisation de la ferraille. Vuelta.
Christian Parejo cueillit son premier par larga puis chicuelinas. Pique poussée avant bon quite pieds joints au centre du plus Biterrois des Chiclaneros qui brinda au public une première faena qui le verra construire dans la tourmente quelques mouvements appréciables, se faisant au passage repousser sans mal et concluant par entière au troisième envoi. Saluts. C’est ensuite avec l’ultime qui fermait le ban que Christian allait encore plus connecter avec l’assemblée. Après une pique poussée bien contenue par Jean-Loup Aillet, il essuya une violente voltereta, se relevant sans dégâts apparents puis s’engageant à fond dans la bataille, retournant au charbon encore plus décidé et affichant entrega et aguante jusqu’à une conclusion par entière au second envoi qui libéra deux pavillons qui n’avaient rien de complaisance !
En définitive, avec la présentation des cartels à la mi-journée, la bonne fréquentation (environ 2000 personnes l’après-midi) et l’estrambord qui régnait sur le Plateau de Valras, les organisateurs ont rendu le meilleur hommage possible à Christian Coll. Olé !