Lundi dernier, après que le cercueil d’El Andaluz ait été porté par ses pairs pour une ultime vuelta dans la piste nîmoise avant une émouvante sortie a hombros par la Porte des Consuls, la suite de la cérémonie s’est déroulée au Crématorium de Nîmes.
 
Là, tous les présents ont pu écouter Richard Milian rendre un bel hommage à celui avec qui il a partagé tant de virées et avec lequel une indéfectible amitié s’est liée.
 
Patrick Varin s’est aussi associé à cet ultime adieu résonnant comme un chant de gloire pour un figurón du toreo…
 
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 Message d’Anne-Marie Antunez, épouse d’Andaluz
 
Anne-Marie, Véronique, Laura, Paola et leurs proches remercient toutes les personnes qui par leur présence et leurs messages, nous ont soutenues dans ces moments difficiles.
 
L’hommage rendu dans les arènes de Nîmes, grâce à l’autorisation de la Municipalité, restera à jamais gravé dans nos cœurs. Un grand merci au monde de la tauromachie : toreros, subalternes, ganaderos et aficionados pour cette ultime vuelta d’Amor.
 
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Message de Richard Milian
 
Amor Antuñez Iglesias « El Andaluz » : Torero por la Gracia de Dios !
 
Une page pour résumer l’encyclopédie qu’a été ta vie, n’est pas suffisante !
 
Je tiens à te dire que j’ai l’honneur d’avoir été choisi par nos frères d’arène pour faire le porte parole de nous tous. De ceux qui t’ont fréquenté dans l’arène, nous cette grande famille des toros, ceux de la lumière et ceux de l’ombre, ceux qui sont sur le sable et ceux qui sont dans le callejón, tous unis par l’adrénaline.
 
Ton charisme, ton sourire et ta personnalité calme, réfléchie, enjôleuse et attentionnée faisait de toi un homme respecté et un lidiador hors du commun.
 
Tu as partagé presque la totalité de ma vie professionnelle. Tu étais aussi chez toi en Espagne, pays de tes racines, comme en France, pays de ton cœur.
 
Tu étais certainement, et parmi tous les autres de ta corporation et de ta génération, le plus complet de tous les professionnels de l’arène.
 
Ton ambition était d’être Matador de Toros, les circonstances ont fait que tu es devenu un excellent professionnel de plata, marquant ainsi de ton empreinte la tauromachie par tes qualités artistiques et humaines. Pour assouvir ton rêve d’adolescent, tu as tardivement rejoint le rang des matadors de toros.
 
Excellent banderillero, organisateur, apoderado, sastre de toreros, matador, tu m’as même surpris un jour en jouant du piano ! Partition flamenca courte, mais saisissante, que tu m’as d’ailleurs enseignée !
 
Tu savais t’adapter, accompagner, conseiller, calmer, je me sentais en sécurité en t’ayant à mes côtés.
 
La corrida terminée, le soir au patio de l’hôtel, la cigarette au bec, on refaisait les faenas, avec animation, avec sérieux et humour et tard dans la nuit, dans cette lumière tamisée d’un soir d’été, tu évoquais l’importance qu’avaient pour toi ta femme Anne-Marie et tes enfants. Tu disais combien ils te manquaient, mais aussi qu’ils étaient ta motivation et l’énergie de ta vie.
 
Ok, on va aussi dire que tu n’étais pas bon en tout, en mécanique par exemple ! Un jour, on tombe en panne sur l’autoroute. Sûr de toi, tu descends, tu lèves le capot, marques un temps d’arrêt. Je n’y connaissais pas plus moi non plus, mais je te glisse quand même : « Andaluz ! Je crois que le moteur est devant !!!
 
Voilà, tu étais un bonhomme souriant, charmeur, un excellent conteur et tes anecdotes animées nous ont régalés quand nous étions de repos. Tu savais aussi être un grand frère protecteur quand tu sentais que le doute nous gagnait.
 
Tous les deux, dernièrement, nous faisions un excellent mano a mano lors de commentaires en direct pour les aficionados et les VIP dans les arènes du Sud Ouest chères à ton cœur. Nous parlions avec passion, sérieux et humour, tes anecdotes vont nous manquer.
 
Tu es parti trop tôt, mais je peux attester à tous les proches et amis que ce Monsieur, ce Torero, aura vécu avec intensité, cœur et passion. Il a réussi sa vie sur tous les plans.
 
La vie d’un torero ne se mesure pas en années, mais par l’intensité et le prix des secondes et minutes écoulées, au rythme et au son d’une ancienne horloge qui, à chaque tic-tac, nous fait prendre conscience de l’importance de la vie.
 
On se joue de la vie tout en vouvoyant la mort.
 
Hermano, je suis sûr que la Virgen del Rocío, la Blanca Paloma, t’attendent pour que tu puisses lui coudre le même capote de paseo que tu m’avais confectionné sur un bleu foncé, avec son image, pour le jour de mon alternative.
 
Elle t’attend, bras ouvert, toi qui la portais, agrafée à ta cravate, pour ce dernier paseo dans un ciel bleu et céleste…
 
¡ Hasta siempre hermano… Hasta siempre Torero !
 
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Message de Patrick Varin
 
Comment ce « Jaime de Armiñán » a pu se tromper à ce point en engageant Paco Rabal au lieu de Toi, Amor, pour interpréter JUNCAL…ERREUR DE CASTING !
 
La seule difference, c’est que Toi, tu es réellement dans la vie ce pedazo de torero du bout de la coleta jusqu’à la yema de los dedos.
 
Tout respire le toreo en toi :
 
 le « tacto » avec les trastos et ces tissus que tu aimes tant.
 
 le romantisme des « Gallo » de Gelves.
 
 le courage de Juan Belmonte de Triana.
 
 le compañerismo de ceux du Mont Margarot.
 
La prevue, tous tes copains sont là aujourd’hui, toreros, ganaderos et aficionados.
 
Une vie entière donnée à notre passion 
 
Un exemple pour tous ces jeunes à qui il manque le plus important et que Toi tu as, ce petit côté Don Quijote qui fait ta personnalité.
 
Exigence torera sans te prendre au sérieux.
 
Abrazo bien fuerte, mi Juncal !
 
(Le premier qui l’a surnommé Juncal a été le maestro Jacques Monnier !)
 
 
 
 
 
 
 
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