PATRICE
« Quo non ascendet ? » (Jusqu’où ne montera-t-il pas ?).
(Devise de Nicolas Fouquet (1615-1680) figurant dans ses armes sous un écureuil).
Ce fut un tout.
De «Chistoso» son premier à «Ligerito» son second.
En passant.
Par les quites.
Impromptus.
Et tendres.
Ce fut une épopée mystique.
Un long poème.
Baroque.
Et lyrique.
Cervantès.
Et Tirso de Molina.
Dits en faroles.
Derechazos et naturelles.
Remates.
Et desplantes.
Une grâce.
D’abandon.
En strophes.
Et alexandrins.
En volutes.
D’encens.
Calderón de la Barca.
Et Lope de Vega.
Une aventure.
Aux confins de l’inconnu.
Un Jules Verne.
Du desgarro.
Un corps.
A la pesanteur de sphère.
Un corps.
Oublié.
Abandonné.
Ivre de liberté.
Des gestes
Comme des cris.
Retenus.
D’émotion.
Mais hurlant.
La gravité.
D’un temps.
Soudain arrêté.
Penché immobile.
Sur la jambe d’appui.
Le bras.
Comme une onde.
Et comme une colombe.
La main.
Aucune passe.
Semblable.
Mais toutes.
Somptueuses.
Aucun mot.
Inutile.
Aucune.
Périphrase.
L’obligatoire.
Comme principe.
Les adornos.
En retombée.
Justesse de ton.
Et ponctuation al compás.
Dans un questionnement.
De chaque instant.
Comme une interrogation.
Sur la vie.
Avant de tuer.
Comme un sicaire de Tariq ibn Ziyad
Avec la préciosité.
D’une Madame de Scudéry.
Un orage.
De sentiments.
Un temporal sevillano.
D’élégance.
Des éclairs.
Qui troublent les cœurs.
En mettant.
Les larmes aux yeux.
Une écriture.
Dans sa forme la plus noble.
Hugo et Chateaubriand.
Les mains jointes.
Sur la collerette.
Du capote.
Ou le palo.
De la muleta.
Et celle de François Villon.
Sur la bola chamoisée de l’épée.
José Antonio.
Morante Camacho.
Que bendita sea la madre.
Que le parió.
Officiant.
Comme un prêtre vaudou.
En un terno.
Azul celeste e hilo negro.
Le même que celui de José Gómez Ortega.
Pour son encerrona de Valencia avec les Contreras le 18 octobre 1914.
Qui fait.
De démons capricieux.
Des séraphins.
Soumis à sa gloire.
Una tarde.
Au-delà des mots.
Una tarde.
Au-delà du toreo.
Une des faenas les plus importantes.
De tous les temps.
Peut-être même.
La plus grande.
Et sur les rives.
Du Guadalquivir aux étoiles.
Le rabo de l’éternité.
Offert à Rafael le gitan.
Comme une genette tachetée de bonheur.
Donnée à son grand chambellan.
Par un Morante de la Puebla, matador de toros.
Por la gracia de Dios.
Et à jamais.
Pontifex maximus.
Datos
26/04/2023.
Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla.
8º de la Feria de Abril.
Casi lleno de entrada.
Toros de Domingo Hernández y Garcigrande (1º, 3º, 4º y 6º), en propiedad de Concha Hernández,
MORANTE DE LA PUEBLA, ovación y dos orejas y rabo.
DIEGO URDIALES, silencio tras aviso y ovación.
JUAN ORTEGA, ovación y silencio.
Patrice Quiot
(Photos : Ferdinand De Marchi)
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