PATRICE
Gaillères au Nord.
Laglorieuse au Sud.
Mazerolles à l’Ouest.
Et St Cricq-Villeneuve à l’Est.
Les Landes des pins et des bérets.
Landes des filles aux yeux clairs.
Landes de toujours.
Landes de mon cœur.
Un samedi.
En fin d’après-midi.
A.
Bougue.
Au mitan d’un long week-end.
Commémoratif et taurino.
Rues tranquilles pour idas y vueltas.
De tracteurs aux roues en croûte de boue.
Maisons aux façades en tuffeau.
Et aux portes qui donnent l’impression.
De ne pas avoir besoin.
D’être fermées.
Ciel gris, soleil voilé.
De l’ouest vient le vent.
Et par les routes de l’est et du sud.
Viennent les toreros.
Presque à la sortie.
Du village.
Simples.
Et sans prétention.
Les arènes, sanctuaire de leur pèlerinage.
Les attendent.
Au foyer rural.
Des femmes confectionnent des fleurs en crépon.
Bleues et jaunes.
En sourires et délicatesse.
Comme des divisas éphémères
Aux couleurs du pueblo.
Comme des bouquets.
D’affection.
Sans agitation inutile.
Et dans le respect de la tâche bien faite.
Dans la lenteur grave.
D’un paseo.
Les choses du lendemain.
Se mettent en place.
Dans le fumet campagnard.
D’omelette de pommes de terre en train de cuire.
Plus tard.
Chez Martine et Jacques.
Entouré de beaux meubles et de tableaux.
Autour d’une belle table.
Dans des discussions.
A cuerpo limpio et ab imo pectore.
Et au cœur d’une maison.
A la sobre élégance.
Du « Malagar»
De François Mauriac.
Dont il disait :
« Je n’y habite que durant trois mois de l’année, mais c’est le temps où je me ressemble le plus ».
La soirée.
Fut douce de naturel et pleine d’extravagantes histoires.
Le lendemain.
La journée passa vite.
Les dix vaches du tentadero du matin.
M’intéressèrent toutes.
Et Jean-Louis Darré assigna un huit à trois d’entre elles.
J’y retrouvai avec plaisir Andoni.
Qui dans son registre de finesse sait écrire un toreo.
Au buen sabor de boca.
J’y découvris Samuel.
Dont l’entrega, les pleins et déliés huelen.
A éxitos grandes.
Le début d’après-midi.
S’accommoda de la daube de l’amitié.
Et de rencontres fortuites.
J’y rencontrai un palco.
Masculin et féminin.
Dont la moyenne d’âge n’excédait pas vingt-cinq ans.
Ils me parlèrent d’honneur, de responsabilité.
Mais aussi de peur de l’inconnu.
Et pour elle de première fois.
Plus tard les trois paraîtraient.
Les jeunes gens en cravate d’autorité.
La jeune fille en beauté d’élégance.
La justesse de force.
Des novillos de l’après-midi.
Occulta leur noblesse certaine.
En fragilité de porcelaine.
Et retenue.
De discrétion.
Ils exigeaient.
Un doigté délicat.
Et une expression minutieuse.
Il manqua peu à Andoni.
Pour faire d’un intelligent compromis.
Un bel acte authentique.
L’expérience de Samuel, son sens du public.
Et sa maturité à gauche.
Firent, puisque besoin était, la différence.
Les deux mettant chacun à sa manière mais de façon certaine.
Un pied à l’estribo.
Du long chemin.
Au son des clarines dacquoises.
De la banda montoise.
Et dans les mots des amis retrouvés.
Ce fut une belle journée de toros.
Délicieusement et à nouveau conclue à la table.
De Martine et Jacques.
Le lendemain.
Comme une tendre invitation.
A revenir à Bougue.
Le ciel avait pris
La couleur azul purisima.
Des Noces de Cana de Véronèse.
Datos
Dimanche 7 mai.
XVIIème Bolsín de Bougue
Phase qualificative
Trois erales de la ganadería du Camino de Santiago
Andoni Verdejo : vuelta
Samuel Navalón : oreille (avis)
Julio Mendez : silence (avis)
Sélectionnés pour la finale : Andoni Verdejo et Samuel Navalón
Finale
Deux erales de la ganadería du Camino de Santiago
Andoni Verdejo : salut (un avis)
Samuel Navalón : deux oreilles
Samuel Navalón remporte le XVIIème Bolsín de Bougue.
Patrice Quiot