Oral d’admission.
 
(Jury : Président : Alain Montcouquiol ; assesseurs : Robert Pilès, Hervé Galtier).
 
Lors des épreuves orales d’admission, le jury pose les questions qu’il juge utiles lui permettant d’apprécier la capacité du candidat, en qualité d’aficionado de categoría, à prendre en compte sa capacité à comprendre la nature du toro, ce qui se passe dans l’arène, à se représenter la diversité des conditions d’exercice du métier de torero, à en connaître de façon réfléchie le contexte, les différentes dimensions ainsi que les valeurs qui le portent.
 
Le jury appréciera également la capacité de l’aficionado de categoría à relater de façon narrative, intelligente et originale ce qu’il a observé à des aficionados de moindre catégorie, un peu imperméables et quelques fois ensuqués.
 
Le jury peut, à cet effet, prendre appui sur le référentiel des compétences professionnelles des métiers des tenanciers de bars fixé par l’arrêté du 1er juillet 2013.
 
Pour l’épreuve orale d’admission, le port de la raie au milieu du crâne est obligatoire.
 
Programme
 
Epreuve 1 : Reseña (type «sortie de corrida») d’un festejo de la Féria de Pentecôte.
 
Durée de la préparation : 30 minutes/Durée de l’épreuve : 45 minutes/Coefficient 13
 
La reseña se fera dans l’ordre repris ci-dessous :
 
Préalable : (noté sur 4)
 
– Détail exhaustif de la soirée de la veille, du repas de midi et de la nature des commensaux.
 
– Précision sur l’emplacement dans le tendido, description sociologique du voisinage immédiat, putadas et chistes assortis.
 
– Coût de l’entrada (hors abono) et commentaires afférents.
 
Reseña : (notée sur 8)
 
– Description des toros en termes de robe, de taille, de poids et d’armure dans le strict respect des technolectes en usage.
 
– Analyse exhaustive du comportement des toros lidiés avec rappel des composantes propres à l’encaste (celui-ci devant être établi en remontant à la quatorzième génération).
 
– Explication comparative de la prestation des toros du jour avec celle de quelques toros notoires du même élevage.
 
– Datation de celle-ci (la précision du lieu et du cartel torero seront particulièrement appréciés).
 
– Détail de la technique de lidia choisie par les impétrants (notion de « trasteo ») et appréciation de la pertinence : Étude détaillée de la capacité des toreros à s’adapter aux composantes décrites supra avec rappel de prestations antérieures dans un contexte identique ou différent (identification des deux contextes).
 
– Remarques personnelles et explicatives sur quelques données techniques qu’il conviendra de préalablement définir : Usage du pico, notions de «fuera de cacho », de «jambe contraire», de «courir la main», orthodoxie de l’estocade….
 
– Simulation et modélisation des faenas dans une hypothèse différente des deux premiers tercios.
 
– Simulation et modélisation des faenas dans une hypothèse différente des décisions du palco.
 
– Simulation et modélisation des faenas dans une hypothèse de public autre (comparaison avec arènes espagnoles.)
 
– Conclusions et préconisations sur les bonnes pratiques.
 
 Corollaire : (noté sur 1)
 
Le jury évaluera :
 
– La disposition de l’impétrant à s’assurer de la mise à disposition de fougassettes et de picholines.
 
– La propension du même à payer des tournées d’anis.
 
Epreuve 2 : Exégèse d’une séquence du festejo et mise en mots de celle-ci.
 
Durée de la préparation : 30 minutes/Durée de l’épreuve : 40 minutes/Coefficient 7
 
L’exégèse intégrera les éléments repris ci-dessous :
 
Préalable : (noté sur 2)
 
– Resituer de façon très précise la séquence retenue dans le contexte de l’après-midi en évitant les confusions attachées aux effets divergents de l’anis.
 
– L’exégèse de la séquence sera illustrée par les postures adéquates et les gestes appropriés sachant qu’il sera fait en sorte d’éviter de marcher sur les pieds du voisin, de lui renverser son verre et de lui brûler sa chemise neuve avec la cigarette.
 
Exégèse : (notée sur 4) :
 
En ce qui concerne le fond, le jury sera particulièrement vigilant :
 
– A la connaissance des fondamentaux théoriques en la matière.
 
– Au didactisme de l’explication.
 
– A sa parfaite congruence avec les propos tenus par le candidat lors de l’épreuve 1.
 
– A toute référence comparative avec les prestations de Nîmes Olympique.
 
– A la capacité de conviction du locuteur.
 
– Aux réponses apportées aux contradictions systématiquement formulées par les pébrons et réboussiés.
 
– A l’adhésion majoritaire du groupe à la théorie explicative.
 
 
En ce qui concerne la forme, le jury sera particulièrement attentif :
 
– Au choix du lexique qui, tout en introduisant les nécessaires idiomes ibères, devra rester compréhensible par le vulgum pecus.
 
– A la qualité de la syntaxe en évitant le trop d’hispanismes destinés à se mettre en valeur et à faire le beau.
 
– Au bon usage de la grammaire qui sera exclusivement celle de la langue de François René de Chateaubriand.
 
– A l’illustration de l’explication par des extraños inusités et rigolos (contrepèteries, calembours, mimiques…).
 
– A l’absence de confusion entre reproduire des postures de l’arène et brasséger comme le ravi de la crèche.
 
Corollaire : (noté sur 1)
 
Le jury appréciera l’aptitude du candidat à :
 
– Garder mesure dans ses propos.
 
– Commander une dernière tournée.
 
– Se mentaliser sur le restaurant qui pourrait encore servir.
 
– Procéder à la réservation de la table.
 
Patrice Quiot