VIC
Le conde de la Corte remporte la corrida concours
Corrida concours, soleil et chaleur, une demi-arène, deux heures quarante-cinq de spectacle.
Président : Thierry Faget, assesseurs, Yves Charpiat et Renaud Maillard.
Par ordre de sortie, Vizcaino, de Saltillo, applaudi à l’entrée, quatre piques, estoqué par Sánchez Vara (marron et or) : un mete y saca, silence.
Riojanero, de Villamarta, trois piques, applaudi à l’arrastre, estoqué par Adrián de Torres (bleu ciel et or), un pinchazo et une entière, salut.
Pelo Blanco, Conde de la Corte, quatre piques dont deux énormes, estoqué par Gómez del Pilar (bleu ciel et or souligné de noir), une entière, salut.
Aguador, de Santa Teresa, trois piques, estoqué par Sánchez Vara, un pinchazo et une demi-lame, silence.
Orgulloso, de Yonnet, trois piques très fortes, estoqué par Adrián de Torres, une entière, une oreille.
Pastado, sobrero hors concours de Couto de Fournilhos, trois piques, estoqué par Gómez del Pilar, une demi-lame et un descabello, applaudissements.
Il est de ces moments que l’aficionado n’oubliera jamais comme hier, à Vic, la présence de « Pelo Blanco », toro du Conde de la Corte, élevage en pleine mutation. Quand il est sorti en piste, un frisson a soulevé l’arène, puis des applaudissements d’admiration.
Des compliments largement mérités par cet immense toro, surmonté d’armure redoutable, le plus beau gabarit du lot. Une robe diversifiée, véritable palette du negro mulato a un peu de salpicado. Pour Gómez del Pilar, ce combat, le troisième de la matinée, s’annonçait difficile…
Quelques hésitations dès le tercio de cape puis entrait en piste Pepe Agudo qui se faisait prendre, un peu par surprise le long de la barrière, un premier châtiment pour se dégager et le picador retrouvait son sitio habituel, pour une deuxième rencontre plus sérieuse.
Dès lors, le combat changea d’âme. Peut-être un peu par hasard, « Pelo Blanco » se retrouva à l’opposé de la piste et soudainement traversant tout le ruedo, il se mit à charger d’un galop débordant d’alegría et poussa longuement sous le fer… Il fut mis en place pour une deuxième tentative qui se révéla tout aussi spectaculaire.
Le Conde de la Corte venait d’inscrire son nom au palmarès de Vic. Ce fut le plus beau moment de la course qui fut riche en tercios de piques de haute intensité, mais avec des toros qui s’essoufflèrent à la muleta, à part le dernier hors concours (sobrero) et le Yonnet toréé par Adrián de Torres qui coupa la première oreille de la feria.
Une belle matinée de toros et de piques.
Mais pour le reste, on demeure un peu sur sa faim. En effet, jamais une faena digne de ce nom. A croire que les toros en piste donnaient toute leur force dans le tercio de pique et se retrouvaient sans le moindre pouvoir pour poursuivre le combat. Le toro complet, tant au cheval qu’à la muleta, nous ne l’avons pas rencontré au cours de cette corrida. Dommage, mais ne faisons pas la fine bouche car il y eut quelques grands moments. N’oublions pas la première faena de Sánchez Vara face au Saltillo. Adrián de Torres est apparu comme un torero très complet. Avec le Villamarta, il arracha quelques séries très élégantes et on ne pourra pas oublier son somptueux coup d’épée pour en terminer avec le Yonnet. Quant à Gómez del Pilar, ce fut la grande rencontre de la journée.
Encore une belle et grande matinée de toro.
Jean-Michel Dussol