PATRICE
“Le récit de la fête est la moitié de la fête.”
Carnet Rhodia n°12 à 80 feuillets.
Et stylo bille S.T.Dupont.
Trastos pour aider.
La mémoire.
A figer un instant.
Un visage.
Une couleur.
Un sentiment ou une impression.
Et les conserver
Figés dans l’encre bleue.
Sur une page.
Quadrillée.
Mots éponge.
Dont plus tard.
On essayera.
D’extraire le jus.
En les pressant.
Comme une orange furtivement cueillie.
Pour faire revivre.
Des choses
Gardées.
Enfouies.
Jeudi 25 mai : Vespertina.
Sur le Bd Carnot.
Les chars de la Pégoulade.
Des masets.
Et des cigalons.
Ice-cream en carton-pâte.
Crocodile en plastique.
Ninjas menaçants.
Eléphant et perroquet en couleur d’aquarelle.
Squelettes et guitares.
Masques incas et groupes falleros.
Sur l’Amiral.
Sous les micocouliers du «Latino».
Fanfare en musique de déglingue.
De début d’estrambord.
Colorido del cielo.
Y gente por la calle.
Hoy.
Empieza la feria.
Et mon cœur.
Qui bat plus fort.
Sur le Boulevard des Arènes.
Devant l’ancienne prison.
Un père en tee-shirt et tatouages.
Tient son enfant en menottes phosphorescentes.
Dans le cirque.
La Royale de Saumade et Joachim Cadenas qui triomphe.
Une paire de demis à la PB.
Llena hasta la bandera.
Avant retour.
A La casa.
Dans le son des flonflons de la fête.
En évitant de marcher sur les gobelets consignés abandonnés al suelo.
Au square de la Couronne.
Un pébron chante « A la font de Nîmes »
Assis sur un banc pensant aux «Lettres à Lou» d’Apollinaire
Je l’écoute en grignotant une fougasse
Fatigué de vieillesse et de bonheur.
Me tiro a la cama.
8794 pas.
Dit le podomètre
Je m’endors.
Sin puntilla.
Vendredi 26 mai.
Fenêtre.
Sur rue Notre-Dame.
Café, ciel bleu.
Et «Midi Libre» qui titre « La Féria est lancée ».
Duchon.
Prendas de vestir nuevas y perfume de categoría.
Andando.
Por la calle.
Boulevard de la Libération.
Et vendeurs de souvenirs en brimborion.
Cajero automático.
Y metálico.
Une vieille dame en cheveux.
Rentre des Halles, le cabas plein de cèbes.
Un harki en costume fripé.
S’écarte pour la laisser passer.
Rue Régale.
Librairie Teissier et le souvenir d’Henri.
Rue de la Violette
Derrière les guichets, devant des ordinateurs, des femmes dont on aperçoit les mains et dont en se penchant on distingue le visage.
Comme les toros, elles ne doivent pas voir l’homme.
Le soleil n’éclaire pas l’endroit.
Qui demeure dans l’ombre.
Des gens patientent.
Sans bruit.
C’est là.
Un día de toros a las diez de la manaña.
Le décor est en place.
Tout peut commencer.
En face du Grand Temple.
Je me souviens des sandwiches et hot-dogs de « La Lune ».
Paella de circonstance.
A l’annexe.
Et second café au « Printemps ».
Avec Ferdinand qui, partout, photographie les toros.
4225 pas.
Au podomètre.
José Moya Sanabria est à la tête de Persan, leader sur le marché des détergents
C’est le pelot de « El Parralejo » à “Monte San Miguel” – Aracena.
Jaune et Vert.
En est la devise
Les six lidiés à 18h
Me firent penser aux figurines de plastique des paquets d’«Omo».
Ángel et Francisco restèrent ineditos.
Et Daniel qui joue dans une autre division montra un peu ce que peut être Luque.
Aburrimiento.
De chez aburrimiento de deux heures et quarante-quatre minutes.
Le mayoral est parti.
Avant la fin.
Terrine.
Et rouille de seiches « chez Nicolas » pour terminer…
Mon frère et le Rubio m’enchantent.
Como siempre
Je rentre seul.
J’ai fumé des millions de cigarettes.
Fatigué de vieillesse et de bonheur.
Me tiro a la cama.
7622 pas.
Dit le podomètre.
Je m’endors.
Sin puntilla.
A suivre…
Patrice Quiot