VANGELISTI
Demain, il y a des toros à Mauguio, ou plus particulièrement des novillos. Pour un retour dans une arène de la périphérie de Montpellier, Mauguio, où ils avaient marqué une pause à cause de la pandémie. Dans le contexte d’une Romería bien implantée et dans l’espoir que l’aficion réponde en masse. Ne serait-ce que pour montrer à tous ceux qui dans cette zone, se sont érigés en procéduriers, plus précisément à Pérols, que les toros y ont encore leur place.
Pour relever le défi, Matthieu Vangelisti a œuvré afin de monter un cartel de bon niveau composé de deux Nîmois et un Hispano-Biterrois qui auront à combattre des novillos différents, tous issus d’élevages nationaux, dont celui qu’il mène au Pic Saint Loup avec Gilles, son père, sous le nom de San Sebastian. Sans oublier de mentionner la participation, pour le tentadero matinal gratuit, d’un autre Nîmois, El Rafi, qui a répondu présent pour animer cette tienta au milieu de jeunes aspirants.
Ci-dessous, les précisions de Matthieu qui a insisté notamment sur sa montée à Paris avec ceux qui sont allés défendre la cause de la tauromachie, afin de contrecarrer des menaces de plus en plus sérieuses de la part de nos opposants…
« Avec mon père et le club taurin local « Toros y Toreros » qu’il a créé en même temps que la Romería en 1989, nous avons œuvré pour récupérer une arène dans laquelle il n’y avait plus de toros depuis trois ans. On a fait un petit peu le forcing auprès de la mairie pour relancer la tauromachie. Comme elle ne subventionne pas ce genre de spectacle, ça aurait été trop compliqué d’organiser une corrida, on s’est donc lancé dans la novillada en essayant de monter un cartel attractif en misant sur la qualité. On a travaillé main dans la main avec la municipalité pour avoir accès aux arènes, le projet leur a plu et on s’est mis rapidement au travail.
Concernant justement ce cartel, on a engagé trois novilleros qui tiennent actuellement le haut de l’affiche, deux d’entre eux n’étant plus loin de l’alternative et le troisième, Nino, ayant déjà obtenu quelques triomphes retentissants. Ce sera un peu la nouveauté qui peut créer une belle surprise et on le lui souhaite, qui lui permettra d’ouvrir d’autres portes… J’ajoute que les trois sont soutenus par une peña, ce qui est un gage non négligeable dans le domaine de la taquilla. En tant que Melgoriens, c’était aussi important de mettre un spectacle taurin au cœur de la Romería. C’est pourquoi on est très heureux d’avoir pu organiser le retour des toros dans une fête où la tauromachie espagnole a sa place, la suite dépendant évidemment du résultat taurin comme comptable. On souhaite qu’il y ait bien sûr le plus de monde possible afin de parvenir à pérenniser la date.
Enfin, un petit mot sur la matinée car on a souhaité organiser une journée complète. Il y aura donc ce tentadero pédagogique gratuit avec pas mal d’intervenants autour du Rafi. Quand je l’ai annoncé, cela a suscité de nombreuses de réactions positives, c’est pourquoi nous avons bon espoir que les gens se déplacent et que les néophytes en ressortent avec une vision plus éclairée par rapport au toreo…
HAPPYCIONADO
Cette année, ça repart très fort. Le Covid a fait du mal à tout le monde mais peu à peu, il semble que tout rentre dans l’ordre. J’ai beaucoup de demandes, comme les premières années. En ce début de saison, j’ai été notamment à Arles et Nîmes, les deux plus importantes ferias à ce moment de l’année, avec toujours autant d’engouement pour mon attraction.
LIVRE
Dans un souci de pédagogie, l’actualité c’est le lancement du deuxième volume de mon livre « La tauromachie en s’amusant ».
Le premier faisait vingt-huit pages et celui-là va en faire quarante-huit, avec des jeux, quizz, coloriages, explications pour mieux faire comprendre les bases de la tauromachie aux enfants. Le premier était parrainé par Sébastien Castella et celui-là l’est par El Rafi qui est un peu le nouveau symbole de la tauromachie en France…
PARIS
Pour essayer de mobiliser autour de la corrida un maximum de professionnels et d’aficionados, j’ai lancé au début l’hashtag #ouiàlacorrida. Sur les réseaux, ça a été beaucoup relayé, au point que c’est devenu un peu la signature de revendications des traditions de la culture tauromachique. En fait, il y a eu un peu tard une prise de conscience du sérieux risque encouru par rapport au vote du 24 novembre. On nous a alors tendu des micros comme on ne l’avait jamais fait auparavant. M’étant occupé des relations presse pour Rafi, on a reçu énormément de demandes, de la part notamment de France 2, France 5, France Info, Le Figaro, El País…
Que de chemin déjà parcouru !!!
Pour autant, rien n’est gagné, c’est pourquoi je pense qu’il faudra rester soudés et vigilants. La tauromachie camarguaise a aussi été attaquée, aussi je pense que si on reste entre nous, les choses peuvent se compliquer. Il faut donc aller s’ouvrir aux autres pour faire de la pédagogie, sinon nous ne resterons qu’entre convaincus. Il y a un discours nouveau, des arguments nouveaux, de nouveaux visages qui parlent très bien de la tauromachie, et quelque part, Rafi en a été un peu l’égérie. Il a été très bon à chacun de ses passages télé et ça a fait du bien pour la cause défendue.
Ça ne s’est pas arrêté là car avec les responsables des éleveurs français, nous nous sommes rendus au Salon de l’Agriculture. On a émis l’idée de monter un stand l’année prochaine pour les trois tauromachies. Tous les médias et les politiciens le fréquentent et je pense que ça devrait vraiment passer par là car on a toute légitimité à y être pour parler de notre métier et de notre culture. Il faut donner envie aux gens de venir aux arènes et plus généralement sortir de nos rangs et se montrer là où l’on n’avait pas l’habitude de le faire. La parole s’est libérée, à nous de continuer à en faire bon usage… »
Donner envie aux gens de venir aux arènes… Et si ça commençait dès ce samedi à Mauguio ? Suerte, Matthieu…