ISTRES
Beau temps, plus de billets. Six toros de Núñez del Cuvillo de présentation moyenne, tous monopiqués, nobles, offrant des possibilités à la muleta la plupart, mais justes de forces pour créer davantage d’émotion, le 6 le plus complet.
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire de la maestra Nati, d’Amor Antunez « El Andaluz » et de Jacques Gazon, membre de la Commission Taurine.
Ensuite, le maire François Bernardini a remis en piste un souvenir, en guise d’hommage, au docteur Christian Arnilhac et son équipe pour le travail effectué au Palio depuis de nombreuses temporadas.
Emilio de Justo : oreille puis silence.
Andrés Roca Rey : deux oreilles et oreille.
Adriano : oreille et deux oreilles.
Emilio de Justo ouvrit la séance en se distinguant au capote avant un bon second tercio puis un brindis au respectable. Face à un adversaire ne posant pas de difficultés particulières, Emilio distilla pas mal de muletazos ajustés, essentiellement à tribord avant entière libérant le premier pavillon de la tarde. Pas grand-chose à faire de retentissant avec le cuarto, certes noble, mais limité de forces. Au terme d’une faena brindée à Bernard Marsella comprenant certes quelques mouvements agréables, suite à un pinchazo, lebicho s’est agenouillé à plusieurs reprises avant d’être puntillé. Prévu le lendemain à la Beneficencia de Madrid, l’Extremeño a étalé toutefois des ganas et une entrega encourageantes avant cet important challenge…
Andrés Roca Rey a pris un premier client qui fit d’emblée voler quelques planches sans pour autant les franchir. A la muleta, sans que l’on puisse parler d’une extrême transmission, le Péruvien usa de sa science pour dessiner quelques séries méritoires avant de s’engager dans un final près des cornes visiblement au goût du conclave, le tout étant conclu par entière un poil tombée. Il fit encore admirer technique face à un quinto qui ne confirma pas vraiment l’adage, soignant certes le geste lors d’un labeur qui manqua quelque peu d’émotion, terminé par une séance de surplace… justement pour en créer, de l’émotion. Entière.
Adriano (Adrien Salenc pour ceux qui auraient sauté un épisode…) a brillé lors de sa réception au capote de son premier puis avec bon quite par chicuelinas. Manifestement très décidé, il se montra à son avantage lors d’une première faena comprenant un bel effort, conclue par un coup de canon. Mais c’est avec l’ultime que le Nîmois allait mettre tout le monde d’accord, dès l’entame par capoteo dynamique, puis par zapopinas sur un quite qui fit monter la température avant d’assurer lui-même le second tercio mené tambour battant, l’ovation redoublant avec le quiebro final. Brindis à l’assistance avant de se présenter face à son opposant assis sur une chaise, une « suerte de la silla » suivie de séquences marquées par son envie, son entrega et son alegría dans un final par entière au second envoi qui libéra les deux oreilles lui permettant de sortir a hombros aux côtés du numéro un actuel. Allez trouver pour lui un meilleur épilogue…