Le samedi.
 
En fin d’après-midi
 
 
 
A Mugron.
 
Où je descendais.
 
 
 
Les platanes.
 
Sous le ciel bleu.
 
 
 
La transparence.
 
Des couleurs.
 
 
 
La légèreté.
 
De l’air.
 
 
 
Disaient une façon.
 
De vivre.
 
 
 
Et les façades.
 
Des maisons.
 
 
 
Une richesse.
 
Ancienne.
 
 
 
Quand le maïs.
 
N’avait pas remplacé la vigne.
 
 
 
Et quand les gabarres de vin.
 
Descendaient vers Bayonne.
 
 
 
Rien.
 
Ne bougeait.
 
 
 
Le tintement des cloches.
 
Faisait s’envoler les pigeons de la place.
 
 
 
Le temps.
 
Semblait arrêté.
 
 
 
Douceur nonchalante.
 
D’un village paysan.
 
 
 
D’une France.
 
Qu’aurait aimée Péguy.
 
 
 
Et au-delà de l’Adour.
 
Orthez et le Béarn.
 
 
 
Comme une incitation.
 
A poursuivre une rêverie.
 
 
 
Il y a longtemps.
 
Commencée.
 
 
 
Mais jamais.
 
Terminée.
 
 
 
« Le vent souffle où il veut : Tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va » dit l’Evangile selon St Jean.
 
 
 
Je dormis.
 
La fenêtre ouverte.
 
 
 
Dans.
 
L’« obscure clarté qui tombe des étoiles » que disait Pierre Corneille.
 
 
 
Entre Mugron.
 
Et St-Sever.
 
 
 
La route est belle.
 
Peu y passent.
 
 
 
Et
 
Le vert y domine.
 
 
 
On la parcourt.
 
Sans à-coups.
 
 
 
Le dimanche matin je le fis.
 
A l’allure lente d’un paseo.
 
 
 
Les arènes Henri Capdeville.
 
Sont basses et blanches.
 
 
 
La façade décorée de géraniums.
 
Le porche d’entrée.
 
 
 
Le rouge des portes.
 
Les moucharabiehs.
 
 
 
Rappellent.
 
Celles de Dax.
 
 
 
Albert Pomade architecte de son état.
 
A signé les deux.
 
 
 
Avant d’y entrer.
 
Pierre Albert Blain me présenta Xavier Barrela.
 
 
 
Il connaît le droit.
 
Et aime les toros.
 
 
 
Ensemble nous évoquâmes.
 
La Constitution de 1958 et la jeunesse novilleril du moment.
 
 
 
Les deux erales.
 
Du Camino de Santiago me plurent.
 
 
 
Noble, encasté, mettant la tête
 
Le premier avait une classe.
 
 
 
Qui vint.
 
A más.
 
 
 
Avec lui.
 
Au centre du ruedo.
 
 
 
Verdejo fut intelligent. 
 
Dominateur et suave.
 
 
 
Torero. 
 
Dans un registre en finesse de porcelaine.
 
 
 
Andoni laisse entendre.
 
Qu’il peut aller loin.
 
 
 
Il a.
 
Beaucoup à dire.
 
 
 
L’eral fit la vuelta.
 
Et Verdejo en coupa deux.
 
 
 
Le second avait trois ans.
 
Moins trois jours.
 
 
 
Gacho et abanto.
 
Il fut.
 
 
 
Noble.
 
Aussi.
 
 
 
Dans des mains.
 
Plus aguerries.
 
 
 
Il aurait pu.
 
Etre grand.
 
 
 
Avec lui Pablo Hernandez.
 
Eut du mal.
 
 
 
C’était.
 
Son premier utrero en public.
 
 
 
Et on l’excusera.
 
De ne pas avoir su le tuer.
 
 
 
La matinée fut belle.
 
Et le déjeuner au Cloître des Jacobins enchanteur.
 
 
 
Singulièrement le «Sud Ouest» du jour.
 
Annonçait la corrida de l’après-midi à Aire sur l’Adour.
 
 
 
«Il est dangereux d’être trop zélé» écrivait Shakespeare.
 
Datos  
 
Dimanche 25 mai/Matinal.
 
Fiesta Campera des Fêtes 2023, deux erales du Camino de Santiago.
 
Andoni Verdejo : Deux oreilles ; Pablo  Hernandez : Silence.
 
Sobresaliente: Hugo Tarbelli.
 
A suivre…
 
 
Patrice Quiot