BLANQUET

Enrique Belinger Soler « Blanquet » (1) débute en 1896 chez lui, à Valencia, dans une « cuadrilla de niños ».
Il a 15 ans.
Après une courte carrière de novillero, il se vêtit d’argent, et fut aux services des grands maestros. José Pascual « Valenciano », Rafael González « Machaquito », Antonio Boto « Regaterín », puis dans la cuadrilla de Rafael Gómez Ortega « El Gallo ».
Rapidement, il deviendra le banderillero de confiance du frère de Rafael José « Gallito », plus connu sous l’apodo « Joselito ».
Il banderillera quelques fois de concert avec le maestro !

Gallito – Joël Bartolotti UBTF 1997
Mais la légende parle d’une malédiction, un don maudit. Il devine la mort quand une odeur de cire vient s’installer dans le paseo.
Il sent le parfum, le 16 mai 1920 à Talavera de la Reina, il informe son maestro au moment du paseo, ce dernier ignore l’avertissement.
Le « Niño Dios » meurt sous la corne de Baílador (ganaderia Viuda de Ortega).
Deux ans plus tard, à Madrid, le 7 mai 1922, il est aux ordres de Manuel Valls Granero.
Sur le chemin des arènes, le maudit parfum s’invite dans la voiture à chevaux qui les amène.
Blanquet supplie son maestro de ne pas toréer, en vain. Celui qui aurait pu être un grand violoniste périt sous la corne de Pocapena (Veragua).
Ernest Hemingway déclare « c’est la mort la plus horrible que j’aie pu voir ».
Blanquet se retire du métier, pour échapper à ses terribles prophéties.
Ignacio Sánchez Mejías le convainc de devenir son peón de confiance. Il accepte, en contrepartie, si l’odeur maudite réapparait, le maestro ne pourra toréer.
Le 15 août 1920, à la Maestranza de Séville, le maestro sursoit à sa parole. Ia course se termine sans blessure. Blanquet essuie mauvaises plaisanteries et quolibets.
Le soir même, il prend le train pour un contrat à Ciudad Real. Il meurt d’un infarctus.

TOREATE (Madrid) 3 janvier 2023
Ignacio Sánchez Mejías va toréer à Manzanares, une décade plus tard, le rendez-vous est déjà pris avec « Granadino » (élevage Ayala).
« Nous croyons conduire le destin, mais c’est toujours lui qui nous mène. » (Diderot)
Jacques Lanfranchi « EL Kallista »
4 juillet 2023
(1) Ne pas confondre Manuel Blanco « Blanquito ».