PATRICE
Solitude.
Soledad.
Celle de celui.
Au centre de Las Ventas.
Llena.
Hasta la bandera.
De ses.
23798 spectateurs.
Sentiment étrange
Qui n’est pas celui de l’isolement.
Lui, seul.
Avec lui-même.
Mais entouré.
De plénitude.
Par l’unique effet.
De ses gestes.
La perspicacité.
De ses choix.
Et sa façon.
De faire.
Intimité.
D’un moment.
Dans la sérénité.
Et la grâce d’un instant.
Qu’il est hors de question.
De partager.
Une vérité.
Grattée jusqu’à l’os.
Une ascèse.
Une épure.
Yukio Mishima.
Et Ignace de Loyola.
Un tourment.
De l’absolu.
Une douce.
Brûlure.
Que l’on garde.
Pour soi.
Dans un égoïsme.
De bon aloi.
Le corps.
Plein de ses démons.
L’esprit.
Plein de ses chimères.
Rempli du doute.
Sur l’utilité de la chose.
Mais aussi de la certitude.
Qu’il ne peut en être autrement.
Un cache-cache qui va.
De l’un et l’autre.
Un questionnement.
Qui n’en est pas un.
Et.
En même temps.
Un bien-être.
Dans le relâchement.
Un abandon.
De tout.
Qui met la vie.
En suspension.
Pour faire d’un coup.
De menton.
Magnifique.
Dans son outrance.
Un bras d’honneur.
Orné de dentelle.
Au monde du commun.
Qui n’est pas le sien.
Faena solitaire.
Au centre.
Moment ténu.
Et en même temps immense.
En vivant.
L’instant al ralenti.
Comme s’il était.
Langoureusement.
Volé.
A la vie.
Soledad.
Solitude.
La vraie.
Celle du désert.
La belle.
Celle de l’Atlantique.
La terrible.
Celle de la folie.
Quelque chose.
Que ne connaissent.
Que certains.
Bienheureux.
Philippides le marathonien.
En 490 avant JC.
Raymond et Jacques.
Dans le Puy de Dôme en 1964.
Edson Arantes do Nascimento
Pour son lob insensé de 1970.
Florence Artaud.
Sur la route du Rhum.
Et peut-être.
Au-delà de tout.
Et de l’indicible.
Des mots.
Ce
Que ressentent dans l’arène.
Ceux qu’une langue.
Nomme toreros.
Patrice Quiot