TARASCON
Soleil, arènes bien garnies, seuls des gradins exposés au soleil étant délassés, ce qui en définitive correspondait à environ trois quarts d’entrée.
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée en hommage à ceux qui nous ont quittés depuis la précédente temporada, professionnels comme aficionados, et plus particulièrement, comme annoncé au micro, pour Amor Antunez « El Andaluz ».
Six novillos de Malaga (Callet) bien présentés et donnant un jeu inégal, mais toujours intéressant. Le troisième, « Britano », a été crédité de la vuelta. L’ultime s’est brisé une corne contre un burladero et a été remplacé par un sobrero du même fer. Plus en vue les 1, 3 et 6 bis.
Solalito : oreille et oreille.
Christian Parejo : silence puis palmitas.
Nino Julian : oreille et palmitas.
Solalito se distingua au capote avec la réception de son premier qui poussa ensuite sur l’unique rencontre. Brindis à Christian Parejo d’une faena donnée au son de la Concha Flamenca, comprenant d’estimables mouvements, surtout à tribord avant entière. Il alla couper l’oreille de la grande porte face à un quatrième exigeant qui prit deux piques avant de brinder à l’assistance un labeur quelque peu inégal malgré plusieurs passages méritoires, avant final plus encimista puis entière.
Christian Parejo démarra avec un client un peu curieux dans ses déplacements, faisant ressentir un fonds de mansedumbre avant de se convertir en un opposant plus brave. La muleta du plus Biterrois des Chiclaneros proposa plusieurs séquences adaptées à son comportement, mais la mayonnaise eut quelque mal à prendre, faute d’un manque d’éclat, avant entière au second envoi. Le plus Chiclanero des Biterrois hérita ensuite d’un castaño oscuro charpenté et après deux rencontres, plus brève la seconde, il prit sa mesure, surtout à bâbord, sans pouvoir toutefois aller au bout de ses intentions, le Malaga s’avérant limité en forces pour donner plus de puissance et de mouvement à ses réponses. Entière au second coup.
Nino allait une nouvelle fois enchanter les gradins avec une première prestation frappée au sceau de la volonté et de l’exploitation d’un potentiel qui de sortie en sortie laisse augurer de bien belles choses. Le novillo alla deux fois au cheval avec entrain puis Nino salua au terme d’un second tercio qui eut l’aval du public. Conseillé par l’écrivain Maxime depuis la planche (son livre est toujours en vente…), Nino gratifia l’assemblée de passages remarquables, bien aidé il est vrai par la qualité de son opposant. Entière au second envoi mettant un terme à un trasteo récompensé d’un pavillon. Le Malaga a partagé les honneurs avec le Nîmois et dès lors, on le voyait bien capable de doubler la mise avec le sixième…
Las, il eut la mauvaise idée de se briser un piton. Dommage, car il avait notamment un trapío haut de gamme. Sortit alors le remplaçant qui alla deux fois au cheval avant un second tercio assumé une nouvelle fois par Nino, pour des fortunes diverses. A la muleta, faena dynamique face à un bicho compliqué, certes courageuse, mais mal conclue avec l’estoc.
A l’issue de la course, Solalito a été déclaré vainqueur du Trophée Nimeño II, mais ses compañeros n’ont pas été oubliés et ont à leur tour été aussi récompensés, éleveur compris. Enhorabuena à tous !!!
En matinée, chambrée réduite, soleil avec chœur des cigales. Quatre erales de Pagès-Mailhan donnant un bon jeu, les deux derniers étant crédités de la vuelta.
Hadrien Lucq : saluts.
Juan de Morena : silence.
Andy Martin : deux oreilles.
Luis Torres : deux oreilles.
Hadrien Lucq, de l’école Adour Aficion, s’est montré appliqué dans la confection de plusieurs séries valeureuses, mais il s’est fait désarmer à trois reprises, un défaut qu’il lui faudra corriger. Entière au second envoi.
Juan de Morena, d’Arles, a exposé une bonne gestuelle capote en mains, mais avec la muleta, les choses sont devenues le plus souvent compliquées, manquant de dominio, l’épée n’arrangeant rien.
Andy Martin, autre élève de l’ETPA, s’est taillé un beau succès, connectant rapidement avec les tendidos depuis une réception a portagayola, montrant à la fois ganas et sens artistique au cours d’une faena qu’il eut le seul tort d’un peu trop allonger. Mais ensemble très méritoire, ponctué d’une entière libérant deux esgourdes, avec mouchoir bleu pour l’eral.
Luis Torres, de Béziers, alla à son tour recevoir son novillo face au toril. On le sentit ensuite très désireux d’affirmer ses capacités, tant au capote qu’à la muleta face à un autre adversaire méritant la mention. Le tout conclu par entière libérant les deux oreilles d’une grande porte franchie aux côtés d’Andy dans l’alegría générale, après la vuelta de l’eral.
Bref une matinée entretenue, avec au final l’octroi d’une muleta par les deux novilleros les plus en vue par José Gomez, de Tore’Art, qui s’est refusé de les départager, tenant à les récompenser tous les deux. En définitive, match nul, mais tout sauf nul !!! Olé…
