DAX
Troisième corrida de feria, soleil et nuages, arènes combles, deux heures quarante-cinq de spectacle. Six toros de Pedraza de Yeltes, de 595 à 562 kilos sur la balance de l’éleveur, deux toros de près de six ans, deuxième et quatrième, trois piques troisième et sixième, les autres deux châtiments, souvent broncos à la muleta.
Rafaelillo (rouge et or), au premier, une entière et quatre descabellos, avis, salut ; au quatrième, une entière, silence.
Javier Cortes (bleu roi et or), au deuxième, une entière, cinq descabellos, deux avis, silence ; au cinquième, une entière, une demi-lame, cinq descabellos, deux avis, silence.
Isaac Fonseca (rioja et or), au troisième, une entière, quatre pinchazos, huit descabellos, deux avis, silence ; au dernier, deux demi-lames, six descabellos, trois avis, silence.
Président Hugo Lavigne, assesseurs Mélanie Dupeyron et Philippe Lalanne
Une course dont on voyait rarement la fin, souvent pesante, à l’opposé de l’excellente novillada du matin. Cette corrida a été marquée par dix avis, lors de misess à mort interminable dont ont fait essentiellement les frais Javier Cortés et Isaac Fonseca. Ecrivons aussi que les toros de Pedraza de Yeltes, remarquablement présentés, puissants et lourds manquaient tout de même d’alegría et parfois de race, à part l’excellent premier que Rafaelillo n’a pas su comprendre. C’est avec un peu de déception que l’on a quitté les arènes où on a parfois frôlé le drame… Que ce soit avec Rafaelillo qui se bat avec son second ou Javier Cortés lors de son premier combat. Mais Héroïsme tout de même avec le jeune Isaac Fonseca, devenu torero, sur ce sable l’an dernier. Il a accueilli ses deux adversaires à porta gayola et a donné ses premières passes à genoux. Mais dans l’ensemble, la course a manqué d’intérêt, même si l’on a vu les Pedraza malmener durement la cavalerie. Mais on s’est trompé à vouloir les faire charger de loin.
Pourtant, on pensait qu’avec Rafaelillo les choses commençaient bien. une faena sur la main droite après une bonne série de capotazos. Burrino était avec le meilleur toro du lot qui répétait franchement dans la muleta. Les séries se succédaient sur les deux mains entrecoupées de trincheras. Mais sa première épée pourtant bien portée fut totalement inefficace. Par la suite, Rafaelillo allait se jouer la vie face à Buscadero sans parvenir à une domination réelle.
Par contre, Javier Cortés hérita d’un toro de presque six ans avec lequel il rencontra ses premières difficultés à la cape. La faena fut compliquée avec un assassin jouant de la corne. On le retrouvait, ensuite, assez à l’aise avec un toro brindé au philosophe Francis Wolf. Après quelques passes aidées par le haut, de belle facture, il prenait un style plus classique et il sut se faire apprécier dans des naturelles très basses et très lentes. Malheureusement, il finit par une mise à mort catastrophique.
Isaac Fonseca, plein d’entrain et de volonté marqués par deux porta gayola, ne rencontra jamais la moindre réussite, même si par instants ses faenas ne manquèrent pas d’intérêt. Une corrida à vite oublier.
Novillada matinale : Solalito coupe une oreille…
de feria, belle entrée, temps couvert et soleil en fin de course, deux heures de spectacle. Cinq novillos de Montealto, le dernier remplacé par un novillo du même fer. De trois, le second à deux piques, de 465 à 450 kilos chez l’éleveur. Tous toréables à la muleta.
Solalito (turquoise et or), au premier, une entière, une oreille.
Lalo de María (marron foncé et or), au deuxième, un pinchazo, une entière, trois descabellos, trois avis, bronca.
Mario Navas (vert et or), au dernier, une entière et deux descabellos salut.
Excellente novillada toujours très « entretenida » grâce au bon comportement des novillos de Montealto. Solalito s’est montré sous son meilleur jour avec une faena très complète à l’issue d’un tercio de banderilles quasi parfait, le dernier quiebro étant plus hésitant. Mais on a vu un garçon très complet, profitant de la corne gauche de son adversaire. Il avait débuté à genoux, prenait vite la senestre qu’il gardait très longtemps. Mais trop confiant, il se faisait prendre dans un spectaculaire voltereta. Son coup d’épée parfait ajoutait pour gagner le premier trophée de la course.
Lalo de María, sûrement trop sûr de lui, n’a pas voulu se mêler de la remise en ordre de Canamon qui renversa le cheval deux fois et mit en danger le picador. Il laissa faire son peón Thomas Ubeda. Le public lui en tiendra rigueur. Il dessina une faena très classique ouverte par quatre passes de châtiments à genoux. Il livra de longues passes qui lui permirent de dominer et de réduire son adversaire. Vint une mise à mort désastreuse qui se termina par les trois avis et une bronca sévère.
Marco Linares après deux grandes véroniques se trouva face à une adversaire faible qu’il fut obligé de toréer à mi-hauteur. Il signa une faena très appliquée mais sans émotion. Dommage qu’il n’ait pas rencontré un meilleur novillo, le plus faible du lot. Une vuelta pour se consoler.
Mario Navas terminait la matinée avec Corcelero, venu remplacer le quatrième novillo qui se blessa en piste. Un festival très agréable avec des véroniques de bon goût, des derechazos à genoux puis des séries très lentes, muleta basse. Mais il manquait un peu de conviction.
Une agréable course avec un lot parfait et encasté.
Jean-Michel Dussol – corridasi – Photos B.Caritey