DAX
Sixième de féria, corrida de rejones matinale..
Toros de Murube.
ANDY CARTAGENA : deux oreilles et deux oreilles et la queue.
LÉA VICENS : oreille et ovation.
DUARTE FERNANDES : ovation et vuelta al ruedo.
Tarde : La corrida de l’Agur déçoit…
Septième de féria. Lleno. Six toros de La Palmosilla.
Juan Leal : silence après avis et sifflets après deux avis.
Léo Valadez : silence et silence.
Angel Téllez : silence et silence après un avis.
La faiblesse insigne des toros de La Palmosilla a gâché la fête de la corrida de l’Agur emplie d’un public souvent étranger au monde de la tauromachie. Il s’endormit sur les gradins bondés en attendant, la communion musicale finale – ce qui était pour lui l’essentiel. Même s’il paraît peu concerné ce public là aussi est en droit d’attendre autre chose que le spectacle d’un ensemble décasté, sans aucune des qualités requises c’est-à-dire sans transmission ni force. L’aficionado qui en a vu d’autres connaît l’amertume de ces tardes « sans », un peu trop répétitives, mais quel effet font-elles sur le néophyte ? Ne sont-elles pas contreproductives ?
Il faut faire une exception pour le sixième de l’envoi, un toro complet qui s’employa sous le cheval et termina à más. A souligner aussi la carrosserie, inégale mais digne dans l’ensemble, et les armures pointues et souvent bien pourvues.
Difficile de briller devant de tels adversaires. Juan Leal ne ménagea pas sa peine, mais ne put se distinguer. Son final encimiste, à son second passage, eut le mérite de ressusciter les tendidos, les sortant de leur aimable léthargie – ils firent preuve d’une patience louable. Planté dans les cornes, le jeune arlésien prouva une fois de plus qu’il possède un courage de lion, une qualité essentielle que ses détracteurs ne sauraient lui enlever. Hélas, il fut à la peine avec l’épée : 6 pinchazos et un descabello alors que se profilait une possible récompense. Il avait été légèrement blessé à la tempe en descabellant le premier – l’œil semblant tuméfié. Juan est à revoir samedi à Mimizan dans un contexte que l’on souhaite meilleur.
Un peu perdu devant tant d’inanité, Léo Valadez qui brille dans les combats musclés n’eut pas son rendement habituel à la cape : il se fit applaudir en un quite par zapopinas bien approximatif à son second passage. A la muleta, il ne put lier de séries notables, bien qu’on le vit sur quelques passes isolées: il a de l’allure. Il faillit lui aussi à l’épée : deux entières tombées d’effet rapide heureusement. Le jeune Mexicain nous avait habitués à mieux…
Le meilleur étant souvent pour la fin, le toro de la tarde échut à Ángel Téllez, en sixième position. Il jouait gros car il pouvait réduire l’amertume des uns et des autres et conclure la corrida et même la féria sur une bonne note. Il sut s’accorder avec l’animal et son toreo engagé et bien cadencé parvint aux tendidos. Ángel possède une des meilleures mains gauches du circuit et son final par naturelles de face est à mettre en relief. Il lui était donc possible de « faire le coup » et de « sauver » une tarde bien compromise. Mais lui aussi échoua lamentablement avec l’acier.
L’Agur pouvait commencer… Il n’aura pas déçu (lui).
Pierre Vidal – corridasi – Photos B. Caritey