Plaza de toros de Sanlúcar de Barrameda, Cádiz. Vème corrida Magallánica. Plus de 2/3 d’arène. Corrida télévisée en direct sur Canal Sur.
 
Toros de Miura, le sixième comme sobrero. Le second, « Guineo », numéro 7, de 586 kilos, né en 03/18, a été gracié.
 
ANTONIO FERRERA : oreille et ovation.
 
ESAÚ FERNÁNDEZ : deux oreilles et la queue symboliques et palmas.
 
DAVID GALVÁN : ovation et vuelta.
 
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Magnifique décoration du ruedo en sel coloré de Bonanza représentant un dragon mêlé avec un toro.
 
Salut de Pacheco au sixième.
 
Le mayoral de Miura a fait la vuelta au second toro avec Esaú Fernández.
 
Grande corrida de Miura qui aura fait forte impression avec un toro, le cinquième, frôlant les sept cents kilos, sans doute le toro le plus lourd qui ne soit jamais sorti dans ce ruedo de petite taille. Tous hauts, longs, avec des armures conformes à ce que nous montre Goya dans ses dessins de tauromachie primitive. C’est bien une ganadería à part, non seulement dans sa présentation mais aussi dans son comportement. Il fut une fois encore très varié. Le premier incertain demandait beaucoup. Le second, noble avec une classe extraordinaire et beaucoup de transmission a été gracié après avoir mis à terre à deux reprises la pièce montée. Le troisième noble n’a pas duré et s’est vite réservé. Le quatrième sur la défensive et dangereux, le plus compliqué du lot. Le cinquième, avait du parcours, mais ne dura pas et se mit vite en défense. Le sixième (sobrero) dur, ne se livra qu’avec parcimonie, avec du sentido. Tous ont poussé aux piques : des tiers spectaculaires car le toro placé de loin par les maestros avec des piqueros décidés à briller.
 
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Oficio et sérieux chez Antonio Ferrera qui se paya la fantaisie de le brinder au Mangui après avoir escaladé les gradins. Devant ses deux opposants, il appliqua les techniques idoines qui conviennent à une lidia difficile. Principes sur lequel s’appuie le toreo à l’ancienne et qui n’ont rien à voir avec le toreo moderne : le premier basé sur la mobilité et l’habileté ; le second sur le hiératisme et l’esthétique – les deux demandant beaucoup de courage. L’expérience et l’entrega de l’Extremeño lui permirent de couper une oreille de poids et de gagner la sympathie des Sanluqueños.
 
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Grand jour pour Esaú Fernández, car ce n’est pas tous les soirs que l’on gracie un toro de Miura. Il sut se mettre à la hauteur de l’exceptionnel Guineo. Il le comprit parfaitement dès le début de la faena, prit confiance et dans un style sobre mais efficace, il montra les énormes qualités d’un animal qui va regagner les prés de Zahariche grâce à ses bonnes manières. D’entrée, on vit les avantages du Miura et sa grâce ne faisait que peu de doutes surtout après le tiers de piques terrible qu’il avait procuré. Esaú ne remit pas le couvert au second avec lequel il ne s’accorda pas.
 
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David Galván un ton en dessous de ses deux compères ne prit jamais l’ascendant sur ses adversaires, un lot pas commode, il est vrai. Il eut néanmoins des détails de torero du Sud à la muleta et un bon passage à la cape face au dernier. Le torero de San Fernando est à revoir dans un contexte moins musclé.
 
Au total, un corrida historique pour Miura qui aura lidié un de ses ensembles les plus complets de la temporada, pour Esaú Fernández bon torero trop méconnu mais qui a eu là une opportunité remarquable de montrer ses qualités et pour Sanlúcar qui aura vécu une fois encore une grande tarde de toros.
 
Pierre Vidal – corridasi