BILBAO
L’absence de la télévision à Bilbao est décevante. Elle est inquiétante pour l’avenir incertain de Onetorotv qui vient de changer de mains et qui laisse au régime sec ces derniers jours d’août ses nouveaux abonnés. Il paraît que ces abonnés ne sont pas si nombreux et que beaucoup d’aficionados trichent encore grâce à des boites magiques ou des sites parallèles qui permettent d’accéder à la plateforme sans payer son éco. Cet individualisme est irresponsable. Les tarifs proposés par onetorotv sont très abordables et si on veut que cela dure, il faut que chacun joue le jeu. La télé cela coûte de l’argent, il est normal que, comme pour le foot, chacun y aille de son porte-monnaie.
Antonio Lorca le grand critique du País –qui n’est pas aimé des professionnels car il dit les choses – comparait récemment le milieu taurin actuel à « un poulet sans tête ». Il pointait du doigt deux choses : la baisse drastiques des spectacles taurins en Espagne – autour de 30% – et l’absence de structures coercitives qui gèrent le milieu, ce qui permet à chacun de faire ce qu’il veut : c’est-à-dire rien d’important dans une situation de crise. Ainsi il faut relativiser le fameux rebond du public que tout le monde évoque, même s’il est incontestable en France – en réponse à la calamiteuse attaque des antis cet hiver. Nous verrons en fin de saison, au moment des additions, qu’il sera très relatif.
Ainsi, il n’y a pas eu d’entente entre la Casa Chopera et Onetorotv pour retransmettre Bilbao à la télé, ce qui ne s’est pas produit depuis fort longtemps. Les prétentions financières de l’empresa auraient été inacceptables pour la diffusion. Combien ? « Cosas de despacho » dont nous ne saurons rien – des chiffres circulent, comment les vérifier ? Les empresarios basques ne se sont distingués en rien depuis que la nouvelle génération est aux manettes. Ils ont perdu Vitoria, le sud-ouest de la France, Almería et pratiquent des politiques de prix exagérées dans des arènes comme Bilbao justement, Saint-Sébastien ou encore Salamanque. Résultats : elles se vident.
Pour le moment, le remplissage de Vista Alegre n’est pas probant, mais nous n’en sommes qu’au début et c’est à la fin du marché que l’on compte les bouses. Mais : no huelle bien à la taquilla. Il faut le dire, la télé n’est pas une concurrente du spectacle vivant: il n’y a qu’à voir ce qu’il en est du sport. La catégorie de Bilbao sera à terme affectée par cette absence de la télévision qui ouvre sur le monde. Ceux qui luttent pour le maintien de la tauromachie en Pays Basque seront les premiers touchés.
La santé de onetorotv est sans doute fragile, mais ses dirigeants peuvent s’appuyer sur Madrid qui donnera un cycle toriste en septembre et sur la féria d’Automne entièrement retransmise, ainsi que sur Séville, les deux piliers d’une temporada. Pourquoi ce qui est possible à Madrid ou Séville ne l’est pas à Bilbao ?
En raison de l’intransigeance d’une empresa – qui gère à l’ancienne -, nous serons donc privés du petit écran pour contempler le sable noir du coso de Vista Alegre. Dommage et triste pour ceux qui ne peuvent pas faire le déplacement. Oui ! Comme le dit Antonio Lorca, le monde du toro avance comme « un poulet sans tête ».
Pierre Vidal
PS : Selon un twitt d’Enrique Romero Canal Sur a écrasé tous ses concurrents dimanche et 500 000 téléspectateurs ont pu voir en direct la grande corrida de Miura à Sanlucar et la grâce de “Guineo” qui restera dans les annales. Enhorabuena..
Récap du rejón et de la novillada
Sortie a hombros de Léa Vicens et tarde très encourageante pour Lalo de María…
REJON
Léa Vicens triomphe…
Première des Corridas Generales. Moins de 1/2 arène.
Toros de Fermín Bohórquez.
PABLO HERMOSO DE MENDOZA, ovation et saluts et oreille.
LEA VICENS, oreille et oreille avec pétition de la seconde et deux vueltas al ruedo.
GUILLERMO HERMOSO DE MENDOZA, ovation et saluts et deux oreilles.
Voir la vidéo :
NOVILLADA
Deuxième des Corridas Generales, novillada piquée. Un quart de plaza.
Toros de José Cruz (3º et 6º bis), le premier, second et sixième applaudis à l’arratsre.
CARLOS DOMÍNGUEZ, ovation et silence.
LALO DE MARÍA, vuelta al ruedo et oreille.
MARIO NAVAS, silence et oreille.
Le résumé en images:
Corridasi