PATRICE
Pozoblanco le 26 septembre 1984 : « Doctor, la cornada es fuerte... »
La corrida était maintenant terminée.
Pepe Toscano retourna à l’infirmerie.
Il y trouva Eliseo Morán, le médecin, appuyé contre la porte, le regard absent.
C’est là, dans la salle de soins, que fut improvisée au téléphone la première chronique de Radio Cadena Española et qu’ainsi l’annonce de la gravité du coup de corne commença à faire le tour de l’Espagne.
La ambulancia volaba por aquellas carreteras angostas camino de Córdoba.
“Même si je connais les routes, je n’atteindrai jamais Cordoue…” aurait dit le chauffeur.
Selon le témoignage de Pepe Toscano : « Etaient dans l’ambulance le conducteur Francisco Rossi, Ramón Alvarado, Paquirri et l’anesthésiste Paco Funes.
Derrière venaient d’autres médecins et Juan Carlos Beca Belmonte », qui en cette temporada 1984, était le représentant du torero de Barbate.
Habían convenido en que si la ambulancia paraba es que Paquirri había fallecido.
L’ambulance s’arréta à la «Carrera del Caballo» à 6 km de Cordoue.
Ramón Alvarado, oncle de Paquirri et son valet d’épée de toujours, était descendu chercher le médecin qui venait derrière : « Se muere !” leur dit-il.
Paquirri avait encore un souffle de vie.
Pepe Toscano rapporte les propos de Paco Funes, l’anesthésiste :
« Il y a eu un moment où le corps a réagi, a respiré » et Funes a ordonné au chauffeur de continuer : « Paco, cierra la puerta y tira para adelante! »
L’ambulance repartit.
Francisco Rivera Pérez « Paquirri » demanda : « ¿ Cuánto queda ? ».
Ce furent ses dernières paroles.
Bien que le docteur Funes ait demandé qu’on s’arrête à nouveau pour le réanimer, rien n’y fit.
Son cœur s’arrêta de battre à La Alegría de la Sierra.
A 3,8 km de Cordoue.
Eran las 21.40 horas.
En arrivant à l’hôpital militaire de Cordoue « sólo se escuchaba los llantos de su mozo de espadas, Ramón Alvarado: « ¡ Se me ha muerto, se me ha muerto ! »
Rafael Torres raconte :
« Nous sommes retournés à l’hôtel sachant que la cornada était forte, mais nous ne pouvions jamais imaginer qu’elle pouvait être fatale. Nous avons pris la route de Córdoba et à mi-chemin nous avons croisé la voiture d’Isabel Pantoja qui montait vers Pozoblanco. Elle nous a fait signe, nous nous sommes arrêtés et nous l’avons vue très émue. Naturellement, nous avons essayé de la rassurer. Nous lui avons dit que c’était une cornada mineure. Ensemble, nous sommes allés à l’hôpital Reina Sofía et de là, ils nous ont dirigés vers l’hôpital militaire. Quand nous y sommes arrivés, la femme de Ramón Vila nous a expliqué ce qui s’était passé et une religieuse a emmené Isabel Pantoja à la capilla para prepararla de lo que se le venía encima”.
Pepe Toscano et Antonio Salmoral, le vidéaste auteur des images, avaient entrepris le voyage de retour.
Sabían que llevaban una bomba informativa entre las manos y lamentaban la mala suerte del torero.
À la hauteur du Cerro Muriano, ils remarquèrent les phares d’une voiture et s’arrêtèrent.
Ils ne purent pas croire ce qu’on leur disait.
Pendant ce temps, les habitants de Cordoue, en une masse silencieuse, s’étaient rassemblés aux portes de l’ancien hôpital militaire, fermé à clé et protégé par la police militaire.
La tragedia era ya una certeza irremediable y Manuel Benítez El Cordobés se abrió paso entre el gentío.
Loin de là, dans les virages de Villanueva, El Yiyo voyageait en compagnie de son père et de Tomás Redondo, son apoderado, que se había empapado la guayabera con la sangre de Paquirri.
Con el amargo reseco de la cornada sufrida por el maestro, ils remontaient vers Madrid en écoutant un programme musical.
A 21h58, ils entendirent :
“Interrumpimos el programa para comunicar a nuestros oyentes la muerte de Francisco Rivera ‘Paquirri’, cogido esta tarde por un toro en Pozoblanco. Francisco Rivera Pérez «Paquirri » nació en Zahara de los Atunes… »
Sources : El Correo de Andaucia /21 août 2023.
Datos
Pozoblanco (province de Cordoue): 26/08/1984 ; toros de Sayalero y Bandrés ; Francisco Rivera « Paquirri » ; José Cubero « Yiyo » ; Vicente Ruiz « El Soro ».
« Avispado ».
Ganadería de Sayalero y Bandrés
Né au mois de mars 1980.
Marqué du chiffre 9.
De petite taille (236 kg en canal), Il était le deuxième toro de « Paquirri ».
Les témoins de la scène décrivent son hachazo au moment où le matador le passe par véroniques en regardant le public : « le toro soulève l’homme comme une feuille de papier ».
La tête naturalisée d’Avispado est exposée chez Juan Carlos Lora, aficionado de Gelves, province de Séville à côté de celle de Mosquetero, premier toro de la même corrida.
Francisco Rivera Pérez «Paquirri », Zahara de los Atunes (province de Cadix) / 5 mars 1948/ 26 septembre 1984, Cordoue (Espagne).
Débuts en novillada sans picadors : août 1962 à Barbate (Espagne, province de Cadix) ; novillos de Nuñez Polavieja.
Débuts en novillada avec picadors : 28 juin 1964 à Cadix ; novillos de Villamarta.
Alternative : 11 août 1966 à Barcelone ; parrain Paco Camino, témoin El Viti ; toros de Urquijo de Federico.
Confirmation d’alternative à Madrid : 18 mai 1967 ; parrain Paco Camino, témoin José Fuentes.
Confirmación en México: El 29 de noviembre de 1970 llevando como padrino a Raúl Contreras “Finito” y de testigo a Manolo Martínez con el toro de nombre “Caporal” de José Julián Llaguno.
A la date du 26 septembre, Francisco Rivera Pérez «Paquirri» avait toréé 52 corridas au cours de la temporada 1984.
Patrice Quiot