PATRICE
Toreo de gargote.
En matices de sans goût
Et effluves de graillon.
Capotazos en sandwich américain.
Derechazos en kebab mayo.
Naturelles en pitas sésame.
Avec cheddar fondu.
Et oignons frits.
En remate de pecho.
Ragougnasse d’écœurement.
Pour.
Rave Party.
Toreo de camion pizza.
Sur.
Rond point.
Toreo de barbecue.
Au.
Camping des «Flots Bleus».
Toreo de food-truck.
A.
La sortie des collèges.
Toreo donné à consommer.
Tel les potatoes huileuses.
D’une baraque à frites de poca categoría.
Se goinfrer de passes.
Se gaver de génuflexions
Se bâfrer de tremendismo.
Les joues gonflées d’entrega en chicken-nuggets.
Les lèvres luisantes de trasteo en salad-cream.
Le ventre ballonné de machismo en cole-slaw.
Et tuer.
Sans.
Alegría.
Comme on jetterait.
Un Findus pané.
Dans de la Végétaline bouillante.
Toreo de paninis.
De mozza.
Et de sauce au choix.
Remplir d’écœurant.
Satisfaire d’insipide.
Leur en donner pour leur argent.
Toreo.
De.
Buffet à volonté.
Toreo protéinique.
Vitaminé.
Toreo qui n’en est pas.
Toreo.
De food with mood.
Sans exigence de qualité.
Des attitudes.
Plus.
Que des passes.
Du faux.
Pour.
Du vrai.
Du médiocre.
Comme.
Pitance.
Toreo.
En.
Star splangled banner.
Impérialiste.
De forme
Toreo.
De.
Nutricode.
Rouge.
D’avilissement.
Toreo.
De chalandise.
Et de vulgarité.
En clins d’œil.
Aguicheurs.
De roman de gare.
Et en calligraphie criarde.
D’affiches.
De black Friday.
Donné à consommer.
Voracement
Sur place.
Par ceux qui s’essuient les doigts sur la taleguilla de l’élégance torera.
A ceux qui s’en repaissent en rotant un.
« Morante, estás muy gordo ».
Toreo de cambuse.
Et.
De food-truck.
Plus qu’une tendance.
Une dérive.
Qui devient familière.
Plus qu’un détournement
Une déviance.
Qui fait le buzz.
Un ersatz.
Un fake.
Una barbaridad.
A jeter.
A la basura.
Des camions à ordures de Loulou Nicollin…
Patrice Quiot