PATRICE
Lola de España.
La Niña de Fuego.
La Faraona.
Lola Flores naît à Jerez le 21 janvier 1923.
Son père tient une taverne.
Sa mère est couturière gitane.
“Me he criao’ entre gitanos y conozco perfectamente su cultura”.
À 10 ans, elle chante dans les bars de Jerez et, à 15 ans, parcourt la province de Cadix avec une troupe de variétés.
Elle part à Madrid en 1940.
Elle a dix-sept ans.
Elle y entame une relation avec le cantaor Manolo Caracol (1908/1973).
Qui prend fin en 1951.
Lola part pour les USA.
“No canta ni baila, pero no se la pierdan”, écrit The New York Times.
De retour en Espagne, elle alterne cinéma, tournées et représentations théâtrales à travers le monde.
Devenue une star sous le régime franquiste, elle entretint des relations avec des footballeurs, des toreros et des réalisateurs jusqu’à ce qu’à la fin des années 50, elle rencontre son futur mari, le guitariste Antonio González «El Pescaílla» (1925/1999).
Ils se marient au monastère de l’Escurial en 1957.
« Para la ocasión ella lució un traje de encaje gris perla. »
« Cuando me casé con él, cogía el cielo con las manos. Era un artista muy bueno, era guapísimo, pero no tenía más que la guitarra y me casé con él. Fui muy feliz y estaré con él hasta que me muera« …
Avec lui, elle eut trois enfants : Lolita, Antonio et Rosario.
Lola était magnifique de prestance :
« Icono de peineta y bata de cola, era una gran amante del dorado, del animal print, los lunares, de los vestidos en color pastel, como el que lució el día de la boda de Lolita en el que grito aquello de « Si me queréis, irse », y de los pendientes “buenos” y con corales, como el que perdió en su ya mítica actuación en el Florida Park de Madrid en 1977.
Siempre bronceada, implantó una forma de vestir, de maquillarse y de moverse quesiguen siendo únicas.
Llevaba las uñas largas y pintadas de rojo, el eyeliner negro y muy marcado, y se perfumaba con Shalimar de Guerlain y Abril de Victorio y Lucchino. »
Elle assiste de manière assidue aux fêtes données par les époux Franco.
On dit d’elle qu’elle fait « la bande-son du franquisme ».
Lola avait la langue bien pendue.
Parlant d’elle : « Yo tengo más fuerza que Chernóbil. ¿Tú te acuerdas de Chernóbil, este que ha dao la energía esa que se fue ? Pues más fuerza que Chernóbil tengo.«
A Rocio Jurado, elle dit : “Eres una piedra dura de Chipiona que no se pué aguantá.”
Au sujet des soupçons de lesbianisme : « ¿Quién no se ha dado el ‘pipazo’ con una amiga ?«
Au sujet de sa consommation de drogue : « Se puede hacer de todo en la vida. Te das una rayita un día y no pasa nada, te fumas un porro, no pasa nada, te puedes emborrachar un día de vino tinto… y no pasa nada. Todo se puede hacer en la vida, con método. »
Qualifiée de « réactionnaire », « surannée », « frivole » et « décadente », elle répond : “Soy del pueblo y nunca he querido ser marquesa”…
Lola Flores était passionnée de tauromachie.
En 1947, elle crée « Los niños de la Gabriela », dédié à la danseuse Gabriela Ortega Feria, mariée au torero Fernando Gómez “El Gallo”, mère de trois toreros et belle-mère de trois autres.
Dans « Abanico de toros », sont mentionnés Salvador Sánchez “Frascuelo”, Rafael Molina “Lagartijo” et les toros de Miura.
En 1952, elle crée « Olé, mi torero », bulería dans laquelle sont évoqués les toros du duc de Veragua.
“Conchita Cintrón” est un pasodoble dédié à la rejoneadora et torera à pied dans lequel, en plus de souligner les excellentes qualités de la cavalière, sont évoqués Álvaro Domecq y Díaz et Juan Belmonte..
Elle a interprété le pasodoble « Angustias Sánchez » dédié à la mère de Manolete.
Dans « Coplas a Antonio Ordóñez », elle chante le poder du torero de Ronda.
Lola Flores entretenait également d’excellentes relations avec les frères Girón, et composa un pasodoble pour chacun d’eux.
“A Gitanillo”, était le titre d’une copla dédiée à Rafael Vega de los Reyes, gendre de Pastora Imperio.
“Llega el volapié », “Noches de toritos negroes”, “Sevillanas del burladero” ou « Tengo miedo, torero”, furent d’autres titres du répertoire taurin de “La Faraona”.
Lola Flores meurt en 1995 dans son chalet d’El Lerele, à La Moraleja, des suites d’un cancer.
Plus de 150 000 personnes lui rendent hommage dans sa chapelle funéraire.
Elle est enterrée au cimetière de La Almudena (Madrid).
Quinze jours plus tard, son fils, Antonio Flores, décède.
“Aunque yo muera seguiré viva. Seré eterna” avait-elle dit.
Datos
María Dolores Flores Ruiz naît le 21 janvier 1923 à Jerez de la Frontera (Cadix) dans le quartier de la grande tradition flamenco de San Miguel, et à quelques mètres de l’endroit où est né le chanteur Antonio Chacón. Elle est l’aînée des trois enfants qu’ont eus Pedro Flores Pinto (1897-1973), originaire de La Palma del Condado (province de Huelva), et María del Rosario Ruiz Rodríguez (1901-1989), originaire de Sanlúcar de Barrameda (province de Cadix). Son père est tenancier de taverne et sa mère travaille comme couturière. La famille déménage pour s’installer à Séville.
Elle commence sa carrière en se produisant avec le chanteur de flamenco Manolo Caracol.
Lola Flores entre dans le monde du cinéma avec La Martingala, film du réalisateur Fernando Mignoni dans lequel joue également le chanteur de flamenco Niño de Marchena. Elle signe un contrat pour travailler à Gijón et alterne tournées et participation à des films. Elle connait le succès à Madrid au milieu des années 1940 avec un spectacle intitulé Zambra, aux côtés de Manolo Caracol, qui devient son partenaire. Avec lui, elle tourne Embrujo (1946), de Carlos Serrano de Osma, puis part en tournée en Amérique latine.
À partir des années 1950, elle reprend le cinéma et chante dans Trafiquants d’opium de Julien Duvivier. En 1953, Lola Flores fonde sa propre compagnie. Parmi ses musiciens se trouve le guitariste Antonio González, dit El Pescaílla, qui devient son époux. En 1962, elle tourne avec Paquita Rico et Carmen Sevilla dans le film El balcón de la luna, de Luis Saslavsky. En parallèle du cinéma, Lola Flores fait plusieurs apparitions en tant qu’invitée dans de nombreux téléfilms.
En 1960, elle se produit à l’Olympia de Paris.
Elle décède des suites d’un cancer dans sa résidence de Lerele le 16 mai 1995, à l’âge de 72 ans.
Quatorze jours après son décès, son fils Antonio est retrouvé mort dans la résidence familiale, probablement d’une overdose de narcotiques.
Il est enterré avec sa mère…
Patrice Quiot