PATRICE
Brouillard.
De chape grise.
Brouillard.
De furtivos.
Brouillard de miradors.
Et de projecteurs.
Brouillard
De cornes de glace.
Brouillard de pyjama rayé.
Et de bleu tatoué.
Brouillard
De bras sans destinée.
Brouillard de silence.
Et d’aboiements des chiens.
Brouillard
Des toreros morts de désespoir.
Brouillard sans parole.
Du téléphone muet.
Brouillard de pain volé au compagnon de bat-flanc.
Et de fumée horrible.
Brouillard
De brame des mères terribles qui ne lèvent plus la tête.
Brouillard
A tuer d’un coup d’épée porté sans réfléchir
Mais aussi.
Brouillard
Qui laisse filtrer la lumière.
Brouillard de sombra.
Qui devient sol.
Brouillard.
Des prisonniers échappés.
Brouillard.
Qui se déplie comme une aile.
Brouillard.
Qui n’est plus celui des jours passés sentao.
Brouillard
Qui soudain s’annonce posthume.
Brouillard.
Qui s’estompe dans la lumière des phares du coche de cuadrillas.
Brouillard.
Qui n’est plus d’incertitude.
Brouillard.
Qui ne masque plus le nom sur les affiches.
Brouillard.
Qui se lève.
Brouillard.
Qui se dissipe dans les yeux respectueux du portier de l’hôtel.
Brouillard
Qui enfile le costume de lumières.
Brouillard.
Qui laisse entrevoir le soleil.
Brouillard
De veille des tardes de triomphe.
Patrice Quiot